L’équipe de France joue contre le Liban ce mardi mais elle est déjà éliminée de la Coupe du Monde FIBA 2023. Il ne lui reste plus qu’à partir dignement en sauvant, autant que faire se peut, son honneur dans cette compétition qui restera un énorme échec. Elle aura ensuite un an pour préparer du mieux possible les Jeux Olympiques de Paris, où elle ambitionne évidemment de gagner l’Or devant son public.
Un an pour rebondir et revenir au tout premier plan de la scène internationale. Frustré au micro de BeIN Sports après la défaite contre la Lettonie, Nicolas Batum réclamait « la meilleure équipe de France possible » pour 2024. Un cri d’appel concernant notamment la non sélection de Thomas Heurtel du fait qu’il évolue en Russie. Mais justement, ce serait quoi, la meilleure formation possible ? On s’est penché sur le sujet en retenant 2 meneurs, 2 arrières, 2 ailiers, 2 ailiers-forts, 2 pivots et 2 wild cards pour compléter notre effectif.
Les grands chantiers de l’équipe de France à un an des JO
Meneurs de jeu
Là où le bât blesse. Le poste un est probablement celui où l’équipe de France est le moins armé et ça s’est senti lors des deux dernières compétitions avec un manque criant de playmakers. Dans un monde idéal où sport et politique ne se mélangent pas, Thomas Heurtel reste l’un des meilleurs créateurs tricolores. Frank Ntilikina représente lui une valeur sûre pour des raisons différentes, notamment en raison de sa défense et de ses qualités athlétiques. Dans l’idéal, il faudrait unir les deux pour en faire le meneur parfait ou presque.
Thomas Heurtel
Il a la vista, le talent, l’adresse extérieure, la vision du jeu, la vitesse et… les couilles. Ça fait bien beauf dit comme ça (on ne fera pas pire que « Thomas passe-moi ton short » de toute façon) mais le joueur actuel du Zénith Saint-Pétersbourg n’est pas sélectionnable en raison de la charte ratifiée par les membres du groupe France. C’est bien dommage parce qu’il connaît les systèmes, il est intégré au groupe et il ferait aussi évidemment beaucoup de bien sur le terrain.
Emu et en colère, Nicolas Batum regrette l’absence de Thomas Heurtel
Frank Ntilikina
Sa blessure en cours de préparation a fait beaucoup de mal aux Bleus. Très peu utilisé en NBA, le Strasbourgeois est souvent excellent dès qu’il enfile la tunique de la sélection nationale. Sa dureté sur l’homme, sa capacité à mettre des tirs importants… c’est presque devenu un cadre. Il ne fait aucun doute qu’il a sa place dans la « meilleure équipe » possible de l’hexagone. Même en cirant le banc aux Dallas Mavericks ou aux Charlotte Hornets.
Arrières
Il y a deux ans, le tandem formé par Nando De Colo et Evan Fournier menait la France pas si loin du titre olympique à Tokyo. Mais c’était déjà il y a deux ans. De Colo, véritable joueur modèle chez les Bleus, aura 37 ans en 2024. Son entente avec Fournier sur le terrain n’est pas évidente et ils ont parfois donné l’impression de manquer de cohésion. Alors autant qu’il devienne la doublure précieuse de la première option offensive actuelle.
Evan Fournier
Il prouve à chaque campagne que c’est un énorme compétiteur et un scoreur de premier plan dans le basket FIBA. Peut-être que les Bleus auraient joué différemment s’il n’avait pas autant tenté sa chance en un-contre-un… peut-être aussi qu’ils auraient perdu de 50 points leurs deux rencontres s’il n’avait pas claqué 21 et 27 points. Fournier est au sommet de son art individuellement et il faut pouvoir surfer sur ses qualités tout en créant un fond de jeu autour.
Nando De Colo
Il est plus efficace en deux qu’en un. Même ses meilleures années remontent finalement à ses passages avec Milos Teodosic. De Colo paraît encore plus intéressant dans le jeu quand il sert de deuxième playmaker. Le faire sortir du banc aux Jeux Olympiques aurait du sens, afin de profiter de son expérience, son calme, son savoir-faire, sa technique, etc. Un rôle de sixième homme ne devrait pas l’empêcher de jouer une vingtaine de minutes par rencontre.
Ailiers
Une position sur laquelle le vivier est profond, même s’il n’y a pas forcément un vrai joueur capable de faire la différence. En attendant peut-être un jour le développement d’Ousmane Dieng ou d’un autre jeune talent.
Nicolas Batum
Ce sera sa dernière campagne avec l’équipe de France. Il pèse moins balle en main mais « Batman » reste un défenseur précieux – quand il est complètement impliqué – et un ailier capable de mettre des tirs dans le corner. Ce n’est plus autant un « facilitateur » que par le passé mais on peut s’attendre à le voir ultra hyper motivé pour les Jeux Olympiques de Paris.
Timothé Luwawu-Cabarrot
Intéressant aux Jeux Olympiques au Japon, beaucoup plus discret lors de l’Eurobasket l’an dernier, il a un peu perdu la confiance de Vincent Collet. Il devrait avoir une carte à jouer s’il se montre en Euroleague cette saison. C’est peut-être le meilleur « 3 and D » disponible, et ce justement dans les deux aspects que ça implique. Sidy Cissokho et Bilal Coulibaly sont très (trop) jeunes et inexpérimentés. Ils ne sont pas aussi adroits que « TLC. » Ouattara et Cordinier ont très peu joué. Dieng devra d’abord faire ses preuves avec le Oklahoma City Thunder. S’il faut choisir, on tranche pour Luwawu-Cabarrot.
Ailiers-forts
Secrètement (ou non) l’un des postes où la France est la plus forte. Le mot « solide » colle parfaitement à Guerschon Yabusele et Matthias Lessort, deux phénomènes physiques différents mais chacun important pour l’EDF.
Guerschon Yabusele
Il ne sera sans doute plus titulaire si Victor Wembanyama vient et tient son rang. Mais avec ses performances à l’Euro et lors du match contre la Lettonie, Guerschon Yabusele a encore montré qu’il était l’un des meilleurs joueurs français, tout simplement. L’avoir en sixième ou septième homme serait un luxe incroyable. Et encore, ça c’est s’il sort effectivement du cinq majeur. Il ne serait pas choquant de le voir encore débuter les rencontres. Sa puissance et sa polyvalence en font un membre incontournable des Bleus.
Matthias Lessort
En voilà un qui ne se cache jamais. Même contre le Canada, là où toute l’équipe a sombré. Son entrée avait fait tellement de bien. Il se bat, il est énergique, dynamique… en plus d’être évidemment talentueux. Un joker très intéressant pour le staff de Vincent Collet. Et il sera peut-être encore plus fort dans un an.
Pivot
L’équipe de France peut se targuer d’avoir la rotation proche d’être la plus grande et peut-être même l’une des plus talentueuses de la planète sur le poste cinq avec le mastodonte Rudy Gobert et le prometteur Victor Wembanyama. Les deux évoluent sur le même poste mais il est tout à fait possible et même probable qu’ils soient alignés ensemble sur le terrain, avec un Wembanyama décalé en quatre.
Rudy Gobert
Le capitaine, la pierre angulaire du dispositif défensif français. Son début de Coupe du Monde est décevant, à l’instar de ses partenaires, évidemment, mais il n’est pas l’un des principaux pivots défensifs de la NBA par hasard. Gobert reste un atout de poids pour les Bleus. Encore faudrait-il que ses coéquipiers lui passent un peu plus la balle.
Victor Wembanyama
En France, on aime les hommes providentiels. Les sauveurs. La narration autour de Victor Wembanyama va dans ce sens. La hype est immense. Mais sera-t-il prêt à porter sa sélection dès 2024, après une seule saison en NBA ? Ce serait tout de même un exploit assez incroyable. Même Tony Parker a connu des difficultés à ses débuts, alors qu’il avait plus de bouteille et un titre avec les San Antonio Spurs. La pression sera énorme et Wembanyama va découvrir le très haut niveau international, qu’il ne connait pas encore vraiment, à Paris, là où les tricolores espèrent gagner à domicile. Ça fait beaucoup.
Cela dit, même s’il ne sera pas encore la vraie superstar totale de cette équipe, il est probable qu’il ait un impact non négligeable des deux côtés du parquet dès sa première compétition avec la France.
Wild cards
Killian Hayes
C’est dommage qu’il n’ait pas fait au moins la préparation pour la Coupe du Monde avec les Bleus, histoire de commencer à s’acclimater au groupe, aux systèmes, etc. Hayes a joué en équipe de France jeune mais il n’a aucune expérience avec les A. Il peine même encore à s’affirmer en NBA. Il serait tout de même important de le tester, au moins dans une présélection élargie, pour voir ce que ça donne. Parce que son profil correspond à des besoins de l’équipe de Vincent Collet : de la défense et du playmaking sur le poste un.
Joel Embiid
Doit-on vraiment y croire ? La venue de Joel Embiid sous la tunique bleu, blanc, rouge paraît peu probable. Et encore, si ça venait à être le cas, ce serait peut-être celle de Team USA. Le MVP en titre est une superstar mondiale qui changerait évidemment la donne pour la France. Il n’y aurait plus aucune excuse pour ne pas mettre la balle à l’intérieur et les Bleus disposeraient d’un point d’ancrage plus dominant que jamais. De quoi très sérieusement viser l’Or. Mais vu d’ici, ça ressemble plus à un mirage qu’autre chose.
Autres options : Sylvain Francisco, Terry Tarpey, Vincent Poirier, Moustapha Fall, Andrew Albicy, Yves Pons, Bilal Coulibaly, Sidy Cissokho, Isaïa Cordinier, Yakhuba Ouattara, Rodrigue Beaubois, etc.