Les clés pour battre l’Allemagne et s’offrir une 1ère place capitale

A 48 heures d'un match capital pour la suite du tournoi olympique face à l'Allemagne, gros plan sur les ajustements qui permettront à l'équipe de France de battre l'Allemagne pour s'offrir une 1e place essentielle dans le groupe B.

Les clés pour battre l’Allemagne et s’offrir une 1ère place capitale

Au vu du niveau de jeu de l'équipe de France depuis le début de ces Jeux Olympiques, il devient hélas de plus en plus dur de se convaincre que nos Bleus monteront sur le podium la semaine prochaine. Pour autant, il n’est pas exclu de penser que tout reste possible sur un match au regard de son potentiel. Et si l’Allemagne part logiquement favorite face à la France vendredi pour son dernier match de groupe (B), les hommes de Vincent Collet, battus de 5 points seulement en préparation face à une Mannschaft au complet, peuvent toujours croire à un upset.

Un upset crucial pour s’offrir une infime chance de médaille en héritant du meilleur tirage possible en quart de finale, pour lequel les Bleus sont déjà qualifiés. Car en battant l’Allemagne, la France évitera très certainement les Etats-Unis et le Canada (probables premiers des groupes A et C) à ce stade de la compétition, de même que l’Australie, deuxième de la poule A malgré un goalaverage positif (+2). Sachant que la formule du tournoi olympique les empêchera d'affronter l’Allemagne, les coéquipiers de Victor Wembanyama échapperaient ainsi à 4 des 5 meilleures nations engagées pour rêver d’une place en demi inespérée au moment d’écrire ces lignes. Seule la Serbie pourrait en effet se dresser sur la route de la France au prochain tour parmi les favoris pour une médaille.

Vous l’aurez compris, si l’équipe de France veut se donner une chance de figurer sur le podium à Paris, elle devra impérativement dominer l’Allemagne vendredi. Basketsession vous présente donc les clés de cette rencontre déjà cruciale pour nos Bleus dans ces jeux de Paris 2024.

Retrouver nos standards défensifs brésiliens

Pris de vitesse par la vivacité des joueurs japonais et handicapés par une défense en drop malvenue sur pick & roll, les Bleus ont concédé la bagatelle de 90 points au pays du soleil levant mardi. Un total indigne de la défense française pourvoyeuse de médailles que Vincent Collet souhaite retrouver sur cette campagne. Pourtant les Bleus avaient bien entamé leur tournoi en la matière samedi en asphyxiant les attaquants brésiliens sur la moitié du match avec 22 points encaissés seulement à cheval sur les 2è et 3è quart temps.

Face à la deuxième meilleure attaque du tournoi derrière Team USA avec 91,5 points inscrits par match, l'équipe de France devra se hisser au niveau d’intensité et d’application qui était le sien face à l’auriverde (11 interceptions, 20 balles perdues et 40,4% d’adresse globale pour le Brésil) pour enrayer la machine allemande en contrariant au mieux son exécution. Un challenge de taille pour les hommes de Vincent Collet, loin d’être impossible au regard du passif de la sélection tricolore et des matchs de préparation joués face aux Allemands (66 puis 70 points concédés en début de mois sans Wemby au match retour).

Limiter le maestro Dennis Schröder

Maître à jouer de l’Allemagne depuis quelques années, MVP du mondial 2023 lors du sacre de la Mannschaft, Dennis Schröder sera l’homme à abattre pour les Bleus vendredi pour espérer terminer en tête du groupe B. Sérieux samedi pour tranquillement disposer du Japon, excellent mardi (20 pts, 6 asts, 4 stl pour 2 d’évaluation) pour battre le Brésil, l’équipe de France devra limiter l’influence du joueur de Brooklyn sur la rencontre. Un problème de taille pour lequel les tricolores pourraient bien avoir la réponse.

Une réponse nommée Isaia Cordinier, meilleur défenseur des Bleus sur l’homme et chien de garde labellisé EuroLeague ces deux dernières saisons. A l’image de son passage sur le meneur allemand lors du second match de prépa à Montpellier face à la Mannschaft, le joueur de la Virtus Bologne a les atouts pour gêner Schröder. Suffisamment rapide pour le suivre et tenter de le couper du jeu, assez véloce pour monter très haut et ralentir sa montée de balle, son envergure et son volume physique lui permettront par ailleurs de tenir le dragster sur ses pénétrations vers le cercle.

A condition bien sûr de prendre les bonnes options défensives sur pick & roll et, notamment, de passer sous les écrans pour empêcher le drive (en hedge plutôt qu’en blitz, Schröder étant trop habile balle en main pour subir sur cette seconde option). Un choix qui laisserait davantage de possibilités pour le tir longue distance au joueur de Braunschweig, peu réputé pour son adresse à 3 points (5 sur 15 sur le tournoi, 32,7% au mondial 2023). Le temps de jeu du Français devra tant que possible être calqué sur celui de Schröder pour espérer quelque chose dans ce match.

Répondre au défi physique et gagner la bataille du rebond

Si l’équipe de France peut se targuer d’avoir une raquette monstrueuse dans ce tournoi, l’Allemagne n’est pas en reste. Avec Daniel Theis, Johannes Voigtmann, Isaac Bonga et Mo Wagner dans la peinture, sans oublier le volume physique de son frère Franz (2m08) à l’aile, la Mannschaft présente elle aussi, malgré l’absence de véritable star, un roster solide et expérimenté, à même de poser des soucis aux tricolores. Les Bleus devront donc arriver dans les meilleures dispositions vendredi pour matcher le défi physique allemand et dominer dans un secteur essentiel : le rebond.

Après les 41 concédés aux Japonais mardi (!) et les 11 rebonds offensifs offerts aux Brésiliens en ouverture samedi (32 partout au global), les Bleus devront impérativement élever leur niveau d’intensité et de concentration pour ne pas donner trop de seconde chance aux Allemands. Une mission pour laquelle les Bleus ont toutes les armes avec notamment un mélange de taille (Gobert, Wembanyama) et de puissance (Yabusele, Lessort) sous le cercle particulièrement intéressant. A condition bien sûr, dans un basket moderne tourné vers le tir extérieur multipliant les rebonds longs, que les arrières et ailiers tricolores prêtent main forte à leurs big men.

Couper l’accès au cercle à Franz Wagner

Franchisseur de top niveau, avaleur d’espaces référencé en NBA, Franz Wagner est un casse-tête pour les défenses de part sa vélocité et sa vitesse balle en main, qui lui permettent d’attaquer le cercle sans relâche pour s’offrir de nombreux lay ups. Une qualité largement exploitée depuis le début des jeux par le meilleur scoreur allemand du tournoi avec 19,5 points de moyenne à 50% dont 78% à 2 points (10ème marqueur des J.O. devant Shai Gilgeous-Alexander ou Victor Wembanyama). Une force que les Bleus devront limiter au maximum vendredi pour espérer l’emporter, en optant notamment pour une défense très haute sur le frère de Mo Wagner.

Un effort indispensable, quelque soit le défenseur français (Nicolas Batum ?) en mission sur Wagner, pour empêcher le natif de Berlin de prendre de la vitesse et d’arriver lancé aux abords de la ligne à trois points tricolore. A l’instar de ce qui devra être mis en place pour Schröder sur pick & roll, la France devra également privilégier le tir extérieur au drive du fer de lance allemand, particulièrement maladroit derrière l’arc dans la compétition (2/14, 14%) comme au Magic l’an dernier (28,1%), pour espérer venir à bout des hommes de Gordon Herbert.

Exploiter au mieux les mismatches à l’intérieur

Si la raquette française figure parmi les plus belles du tournoi (nos intérieurs étaient nos 4 meilleurs marqueurs lors de la préparation), elle permet surtout, grâce à la diversité de ses profils, d’offrir à Vincent Collet un maximum de possibilité en défense comme en attaque. Et sur le plan offensif justement, Vincent Collet devra trouver la bonne formule pour prendre à défaut les big men allemands. Le sélectionneur français pourra notamment s’appuyer sur l’adresse et la vitesse de Wemby et Yabusele pour mettre à mal la paire de pivots Voigtmann/Theis.

Dangereux au large et capable de driver, le duo aura tout loisir de mettre la défense allemande en difficulté, qu’il s’agisse de scorer, de créer des espaces en attirant les bigs au large ou en fixant pour ressortir sur les shooteurs tricolores. De la même manière, Rudy Gobert et, surtout, Mathias Lessort, impeccable dans les intentions mardi malgré un manque de réussite, auront un coup à jouer près du cercle face à Isaac Bonga et Mo Wagner, plus longilignes. L’occasion de s’offrir des paniers faciles et de provoquer des fautes, toujours bienvenues (pénalité) à l’approche du money time que les tricolores espéreront s’offrir face aux champions du monde en titre.

Loin de nous l'idée de penser que Vincent Collet et son staff n'ont pas déjà en tête ces différents points. Pour autant l'équipe de France ne devrait pas être loin de créer l'exploit vendredi en se montrant à la hauteur sur ces différents aspects. Et s'il est bien entendu plus simple de l'écrire que de le faire, une chose est certaine : les Bleus ne pourront s'en remettre à une seconde intervention divine d'affilée dans ce tournoi.

On va se faire laver, préparez l'adoucissant...
Répondre
L’article est super! Pour rappel, Vincent Collet disait vouloir instaurer « une identité défensive ». Demain, un déclic serait le bienvenu surtout après le match du Japon où les bleus sont revenus de l’Enfer. En terme de jeu (basket léché, basket méthodique…) il ne faudra rien attendre de l’équipe de France. Maintenant, si La «Défense » avec tout ce qu’elle comporte, peut être présente pendant 40 min voire sous forme de « blitz » par séquence, cela pourrait rassurer beaucoup des gens… moi le premier.
Pour continuer, une chose me questionne depuis les débuts (rassemblement, prépa et tournoi). Je ne sens pas les bleus dégager cette identité souhaitée, régnant sur cet aspect où les adversaires sont en difficulté sur chaque possession. Qu’est ce qui fait que cette identité tarde à se mettre en place? 🤔
À l’aube de ce nouveau challenge, j’espère que l’énergie sera au rdv pour les bleus… avec un brin de fierté😉
Répondre
Super session, tout est dit !
Ntilikina peut aussi faire un peu de travail au relais de Schroeder défensivement, voire Albicy dans une certaine mesure. En revanche on risque d'avoir systématiquement besoin de l'un de ces trois là sous peine de prendre l'eau, et pour l'instant offensivement ils ne sont pas franchement tranchants...

Comme depuis le début de la prépa, la capacité à ne pas perdre de ballons sera essentielle, les Allemands eux ont un fond de jeu propre et ne vont pas nous laisser 18 ou 19 turnovers sur le match. On sera sans doute dominés sur l'adresse à trois, donc le jeu des possessions sera essentiel (ce qui rejoint ton analyse sur le contrôle du rebond d'ailleurs).

Bref, on espère voir un sursaut dans l'intensité et la concentration, ça peut être un match fondateur pour s'offrir un chemin vers une demi !
Répondre
L'équipe de France n'a pas la maîtrise des évènements comme elle manque de joueurs capables de prendre le ballon et le porter vers des changements de rythme, d'adaptation, de systèmes, elle se laisse engluer comme contre le Japon où on a joué comme eux en possessions courtes et artillage de loin. Contre les allemands qui ont des joueurs intelligents et un bon coach et qui nous aurons bien scouté il faut s'attendre au pire, ils vont appuyer là ou ça fait mal. En manque d'armes collectives du basket moderne, nous n'avons sue la talent offensif des joueurs sur lequel miser. Un jour c'est Batum un jour c'est Yabu mais ils seront ciblés. Comme il ne faut pas compter sur le Staff pour mettre en place une organisation performante dans la durée (on n'a toujours pas de cinq majeur officiel), notre seule chance de survie c'est de mourir sur le terrain avec la défense étouffante qu'on ne voit plus que par intermittences. Cordinier attitude pour tous. J'ai envie de dire à Coulibaly de se réveiller et de proposer des solutions, essayez de trouver Lessort qui avec Nunn et Sloukas est le meilleur pivot d'Europe. Arrêtez avec Gobert en attaque il ne fonctionne qu'avec des alley oops. Et pitié que Decolo arrête les laser pass dont il n'est plus capable et surtout que Fournier arrête de prendre la balle en meneur de jeu on voit dans ses yeux qu'il ne cherche qu'à scorer, on voit en direct les autres joueurs se démobiliser. Ça fait beaucoup pour les JO à la maison qu'on attend depuis longtemps mais pour l'instant pour voir du beau basket on regarde Serbie Grèce ou Espagne et surtout pas la France c'est une purge de les regarder. Enfin, il n'y a que la victoire qui compte donc à eux de jouer pour éviter de refaire 2012 2016.
Répondre