Panne d'adresse ?
Plus agressifs et en total contrôle de leur sujet, les Lituaniens ont eu raison d’une équipe de France en disette offensive. Si depuis le début de la compétition, c’est la défense française qui inquiète, hier soir, les joueurs de Vincent Collet ont déjoué de l'autre côté du terrain, la faute à un manque d’adresse flagrant mais également à une défense très intense de la Lituanie.« On a eu pas mal de déchets. Des tirs ouverts qu’on a loupés. On peut en louper, c’est le basket. Mais tu ne peux pas te permettre d’en louper autant, surtout en début de match », nous explique Vincent Collet au lendemain de cette défaite.Mais c’est surtout la précipitation et « l’imprécision » de ses joueurs qui ont agacé le sélectionneur des Bleus.
[superquote pos="d"]"Il va falloir élever le niveau de jeu et d’exigences."[/superquote]« Dans l’exécution, même sur des formes de jeu simples, on manque de précision. Il va falloir élever le niveau de jeu et d’exigences. Les joueurs doivent être plus attentifs sur ces choses simples. Il y a des jours sans mais l’imprécision ne doit jamais arriver. Il faut faire les choses avec précision. Sur certains systèmes, on se trompe. Sur le jeu à deux, on veut la balle trop vite et on ne respecte pas les démarquages, du coup on est mal positionné sur l’espace. Ce sont ces choses simples qui font toute la différence. C’est un problème de discipline et de rigueur. Il faut être plus rigoureux. »
Un groupe harder, better, faster, stronger...
Dans le Top 3 des équipes offensives avant de débuter le second tour, la France a perdu ses moyens, bousculée par l’intensité mise par la Lituanie dans le jeu. Une intensité à laquelle les Français n’étaient certainement pas habitués sur le premier tour.« Etre confronté à ce niveau de défense et de vitesse défensive a énormément impactée. Tout est reculé. Au lieu d’avoir la balle à 5 m, tu l’as à 8 m. C’est pour ça qu’il faut respecter les préalables, la pose d’écran, l’utilisation de ces écrans… Il y a beaucoup de situations sur lesquelles les Lituaniens ont été attentistes. Parce qu’ils ne voulaient pas aller chercher la balle et donner des intervalles. Et quand on approchait, la défense changeait », analyse Collet.Oppressants, les Lituaniens ont également su gérer le cas Tony Parker en ne lui autorisant que 11 pts pour 8 shoots tentés.
« C’est un problème quand Tony ne prend que 8 tirs. Surtout dans ces conditions, quand les autres ne sont pas en relais et qu’il n’y a pas trop de possibilité. Dans un premier temps, on a essayé de chercher quelqu’un qui scorait. Ensuite, ça s’est compliqué », confie Collet.Parker cadenassé, c’est Alexis Ajinça (10 pts), auteur d’un match plein, et Nando De Colo (12 pts) qui ont alimenté la marque, avec l’aide de Joffrey Lauvergne, Mike Gélébale, Nicolas Batum et Boris Diaw sur de courtes séquences. L’option offensive de la France sous contrôle, la Lituanie en a profité pour faire son trou malgré une défense française correcte. Pour Nando De Colo, c’est le collectif entier qui doit élever son niveau de jeu et des deux côtés du terrain.
« Je pense qu’il faut que tout le monde soit impliqué. Même si Tony prend les tirs, il faut que l’on soit tous concernés par ce qui se passe. Dès qu’on fait bouger le ballon en attaque, c’est plus facile de trouver les shoots ouverts. Mais tout part de la défense. Si on fait attention, en attaque ça va venir. On est une équipe qui a beaucoup de talents offensifs mais il faut qu’on assure en défense. »
Un être vous manque...
Tony Parker n’est pas le seul à être « passé à côté de son match ». Le manque d’apport de points du banc et la contre-performance offensive de Nicolas Batum ont empêché les Bleus de prendre l’avantage malgré les nombreuses tentatives.[superquote pos="d"]"La révolte, c’est d’abord ce qui se passe sur le terrain." Collet[/superquote]« On a eu très peu d’apport du banc sur tous les postes. Ça fait partie de nos difficultés hier. La révolte, c’est d’abord ce qui se passe sur le terrain », regrette le sélectionneur des Bleus quand il évoque ses remplaçants. « Les sorties d’Alexis ont parfois pesé lourd. Pas toutes parce qu’il y a eu un passage correct mais il y a eu une baisse de rendement notable. Je regrette un peu de l’avoir sorti vite dans le premier quart-temps mais à ce moment-là, Joffrey a un passage relativement correct, il défend bien, ça n’est pas vraiment là qu’on a péché. C’est plus en seconde mi-temps. »Antoine Diot, qui a foulé le parquet 6 minutes hier, a également commenté la transparence des benchers.
« A nous de donner plus d’intensité quand on rentre dans les matches. Quand les cadres tirent la langue, c’est à nous, les mecs du banc, de prendre le relais. On a peut-être moins de qualités offensives mais il ne faut pas que le niveau baisse quand nous rentrons. A nous de nous concentrer et de mettre une grosse intensité défensive pour peut-être plus courir et moins attendre le jeu placé. »Malgré le naufrage offensif des Bleus, un point positif tout de même : la défense semi-retrouvée. Les errances défensives de Tony Parker et ses coéquipiers ont été l’un des plus gros point noir de la première phase. Hier soir, le niveau défensif des Français leur a permis de ne pas prendre l’eau et de rester dans le match, même si des erreurs coûteuses ont pu être constatées. Batum, à côté de la plaque en attaque, a d’ailleurs été l’un des leaders de la défense française. Interceptions, contres, l’ailier des Bleus ne s’est pas économisé. La performance des Lituaniens en attaque, notamment de Mindaugas Kuzminkas (10 pts et 4 rbds) et Jonas Valanciunas (13 pts à 100% et 6 rbds) décisif en sortie de banc, n’a pas arrangé les choses pour les Bleus. La France va désormais devoir aller chercher une victoire face à une Lettonie impressionnante hier pour rejoindre les quarts et aborder le dernier match de qualification en toute sérénité. Pour cela, Vincent Collet et son groupe devront pouvoir compter sur leur patron TP mais également sur des rotations extérieures et intérieures plus efficaces.