[ITW] Edniesha Curry nous parle des femmes en NBA et des Blazers

On a pu discuter avec Edniesha Curry, assistante coach des Portland Trail Blazers, avant sa participation au programme Jr. NBA Coaches.

Assistante coach aux Portland Trail Blazers, Edniesha Curry est l’une des rares femmes qui ont réussi à se faire une place sur le banc d’une franchise NBA. Pour elle, cela ne change rien à sa position. Le basket est le basket, le coaching est le coaching. Peu importe le genre.

Ancienne joueuse en WNBA et en Europe, passée par le staff de l’équipe féminine puis masculine de l’Université du Maine, Curry apporte des "perspectives différentes" à Portland. En marge de sa participation au programme Jr. NBA Coaches, on a pu l’interroger sur sa transition vers la NBA, les femmes dans le coaching et son travail avec les Blazers.

BasketSession : Tu as étudié et joué pour l’Université de l’Oregon. Rejoindre les Blazers n’était donc pas seulement un grand pas dans ta carrière, mais aussi une sorte de retour aux sources. Comment s’est passée ta première année en NBA à Portland ?
Edniesha Curry : Tu sais quoi ? C’était amusant. C’est très amusant. Et comme tu l’as dit, revenir dans l’Oregon, c’était comme un retour à la maison. La transition a été facile. J’ai pu voir mes anciens entraîneurs, mes coéquipiers, la communauté dont je faisais partie et dans laquelle j’ai construit des relations. C’était incroyable. Et puis, avoir l’opportunité de coacher en NBA est une chance inouïe. Apprendre quotidiennement des meilleurs coaches et des meilleurs joueurs, coacher à un niveau élite… c’est vraiment une bénédiction.

Avant de partir à Portland, tu coachais en NCAA. L’arrivée en NBA a dû être un grand changement pour toi, tant professionnellement que personnellement. Qu’est-ce qui t’a le plus marquée dans cette transition ?
Edniesha Curry : Le voyage. Honnêtement, le basket est le basket. C’était vraiment le voyage qui m’a le plus marquée. Il m’a fallu un ajustement. À l’Université, on ne jouait que huit matches par mois, deux matches par semaine. En NBA, vous pouvez jouer sept matchs en neuf jours. Vous avez des back-to-back, vous allez dans des villes différentes… Donc pour moi, c’est le voyage qui a demandé une certaine adaptation.

Mais le basket, c’était la même chose. C’est une question de connexion avec les joueurs et les entraîneurs. J’étais déjà dans la famille NBA depuis six ans, je faisais partie du programme des assistants coaches de la NBA. Je participais au Draft Combine, à des camps et d’autres activités tout au long l’année. Donc ma transition a donc été beaucoup plus facile que certains auraient pu le penser.

Tu as joué en WNBA et dans le monde entier pendant plusieurs années. Chauncey Billups, le coach en chef, a également une grande expérience en tant qu’athlète. Comment parviens-tu à utiliser cette expérience dans ton travail actuel et comment cela impacte-t-il globalement le style de jeu des Blazers ?
Edniesha Curry : Je pense que ce qui est bien, dans notre équipe, c’est la diversité. Et je suis un candidat aussi diversifié que possible. Être une femme noire, qui a coaché en Europe et en Asie, qui a joué dans le monde entier… je pense que cela apporte des perspectives différentes. Il y a tellement de façons de coacher. Je pense que lorsque vous avez une équipe d’entraîneurs diversifiée comme celle de coach Billups, cela laisse la place à de grandes conversations, mais aussi à des idées uniques qui permettent aux joueurs d’apprendre de manière différente et de voir des choses différentes. Cette expérience est très bénéfique.

« La NBA est en train d’ouvrir les portes à de plus en plus de femmes. […] J’aime vraiment la direction que prend la ligue quand elle envoie le message qu’il s’agit d’engager les personnes les plus qualifiées, indépendamment leur sexe. »

Puisque l’on parle de diversité : seulement six femmes occupaient un poste d’assistant coach en NBA la saison dernière. Vous n’êtes que 15 dans l’histoire de la ligue, mais vous êtes aussi 12 à avoir été embauchées dans les cinq dernières années. Penses-tu que les femmes devraient avoir plus d’opportunités pour coacher en NBA et que la ligue va dans la bonne direction ?
Edniesha Curry : Oui, je pense que faire partie d’une organisation qui met l’accent sur la valeur des personnes et non sur leur sexe, c’est formidable. Je pense que la NBA est en train d’ouvrir les portes à de plus en plus de femmes afin que tout le monde puisse voir que le coaching, c’est le coaching. Le basket, c’est le basket. Tu sais, une zone 2-3 pour les hommes est la même qu’une zone 2-3 pour les femmes. En NBA, vous avez juste de meilleurs athlètes. J’aime vraiment la direction que prend la ligue quand elle envoie le message qu’il s’agit d’engager les personnes les plus qualifiées, indépendamment leur sexe. Et ce dans le recrutement du front office comme des coaches.

Les Blazers ont fait une grosse intersaison. Le front office a fait venir Jerami Grant, Gary Payton II et re-signé vos joueurs les plus importants. Damian Lillard sera également de retour la saison prochaine. Comment s’adapte-t-on à un tel changement en tant que coach ?
Edniesha Curry : En tant qu’entraîneur, quels que soient les joueurs que vous avez, vous devez simplement les coacher. Une fois qu’ils portent notre uniforme, c’est eux que nous entraînons. C’est la philosophie que mes mentors m’ont toujours enseignée. Vous vous adaptez en comprenant simplement votre objectif et votre rôle dans le staff. Et, vous savez, je suis impatiente d’avoir ces gars-là avec nous la saison prochaine et de travailler avec eux.

Tu as remporté la Summer League avec Portland cet été. Comment le coaching staff travaille-t-il spécifiquement pendant cet évènement ?
Edniesha Curry : La Summer League est vraiment faite pour le développement des jeunes joueurs. Il s’agit souvent de rookies et de sophomores qui sont dans votre roster, ou de joueurs qui cherchent à intégrer un roster. Nous sommes donc arrivés en mettant l’accent sur ce que nous avons fait l’année dernière avec le développement de nos jeunes joueurs. On a continué à les faire grandir et à les faire progresser pour qu’ils puissent avoir un impact sur notre équipe cette saison. Cela a porté ses fruits au niveau de la progression et avec notre victoire.

Vous êtes sur le point de partager votre expérience avec une nouvelle génération dans le programme Jr. NBA Coaches. Quelles sont, selon vous, les qualités les plus importantes pour devenir un bon coach ?
Edniesha Curry : Les principales qualités, pour moi, c’est de rester authentique et de réaliser que peu importe le niveau auquel tu coaches, tu coaches des gens. Tu sais, tu ne coaches pas vraiment le basketball, tu coaches les gens. Le basket n’est qu’une plateforme pour développer l’individu. C’est pour ça que je dis tout le temps aux jeunes entraîneurs de construire une relation. Et une fois que tu as construit une relation et que tu as fait de tes athlètes de meilleures personnes, alors ils deviennent de meilleurs athlètes.


Le programme Jr. NBA Coaches - Online présenté par Gatorade® est hébergé sur OWQLO et propose 12 sessions virtuelles en direct de février à septembre pour les utilisateurs de l’application âgés de 16 ans et plus en France. La prochaine session avec l’assistant coach NBA Edniesha Curry aura lieu le dimanche 31 juillet. Pour plus d’informations, visitez owqlo.comgatorade.co.uk ainsi que @NBAFRANCE sur Facebook et Twitter et @NBAEurope sur Instagram.

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