Dwyane Wade aura 37 ans en janvier. La légende du Miami Heat s'interroge toujours sur son avenir.
Pour les légendes du jeu, il est toujours difficile de savoir quand s'arrêter. Dwyane Wade n'a plus rien à prouver à qui que ce soit. Le palmarès de "Flash" est éloquent et lui garantit déjà l'immortalité. Triple champion NBA, n°1 dans le coeur des fans du Heat, Wade entrera au Hall of Fame à la vitesse de l'éclair qu'il a souvent utilisée pour faire la différence. L'arrière de 36 ans a beau s'être perdu dans des expériences un peu regrettables bien que compréhensibles sur le coup, on se souviendra sans doute à peine des parenthèses Chicago et Cleveland dans 20 ans. L'une pour jouer dans sa ville natale, l'autre pour tenter de donner un coup de main à son pote LeBron.
A deux mois du premier match de la saison, l'icône floridienne n'a toujours pas informé Pat Riley de sa décision. Prendra-t-il une retraite bien méritée, ou tentera-t-il d'aider le Heat à se qualifier à nouveau pour les playoffs, sans le moindre espoir de gagner une quatrième bague ?
L'amour du public avant les titres
La perspective d'agrandir leur collection de bijoux aide souvent les plus grands à repousser l'heure du départ. Si Dwyane Wade décide de continuer, ce ne sera pas pour ce motif. Si Miami dispose d'un roster très honnête et est coaché et dirigé de main de maître par Erik Spoelstra et Pat Riley, on ne voit pas bien comment le Heat peut faire mieux que passer un tour à l'Est. Avec Boston, Philadelphie ou Toronto dans la danse, ce sera très compliqué. Si Wade paraphe un nouveau bail, ce sera pour jouir un peu plus de son incroyable popularité.
Le fils prodigue est revenu à South Beach la saison dernière et l'amour que lui porte les fans du Heat est intact. La vidéo de sa première entrée en jeu donne des frissons même plusieurs mois après. L'ovation que lui a réservé l'American Airlines Arena fait même se demander pourquoi il a voulu quitter Miami un jour.
Dwyane Wade a encore le niveau, mais lequel ?
"J'ai adoré être avec les gars la saison dernière. Je n'ai pas aimé que l'on perde 4-1 en playoffs contre Philadelphie, mais le fait de revenir dans ma zone de confort et de prouver que je pouvais encore jouer, c'était super. Même si mon jeu ne m'emmène plus au-dessus du cercle, j'ai encore un niveau qui me permet d'aider l'équipe à gagner des matches", a déclaré Wade au Sun Sentinel dimanche.
C'est justement là que se pose aussi la question. Il y a quelques années, au vu de l'état de ses genoux, on pouvait s'interroger sur la longévité de la carrière de Dwyane Wade. Sur ce qu'il a montré en quelques semaines avec le Heat la saison dernière, les signaux sont au vert. On ne le verra clairement plus claquer de posters cultes comme celui de 2009 sur Anderson Varejao. Sans doute aura-t-il aussi parfois un peu de mal à atteindre la demi-heure de jeu sans tirer la langue. Peut-être devra-t-il accepter, à terme, un rôle de 6e homme. Mais "D-Wade" peut toujours avoir un impact sur une rencontre de haut niveau. Lors de la seule victoire du Heat dans la série contre les Sixers, sa performance vintage (28 points à 11/16) l'a confirmé.
Father time is coming
Le seul risque, même s'il paraît minime pour le moment, touche à l'extra-sportif. Comme il l'a récemment confié, Dwyane Wade prend un pied incroyable à voir son fils Zaire gravir les échelons et progresser. A 16 ans, le rejeton de Flash fait partie des meilleurs éléments du pays et le conseiller et le suivre sur ses matches est quasiment aussi jouissif pour son père que d'enfiler le maillot du Heat. Avec le rythme infernal d'une saison NBA, difficile d'être aussi présent qu'il le souhaiterait. On peut néanmoins supposer qu'il se consacrera pleinement au "father time" une fois que son fils sera sur les bancs de l'université dans deux ans.
Tant que l'image du joueur légendaire qu'il est n'est pas écornée par ses limites physiques, voir Dwyane Wade poursuivre sa carrière serait évidemment un plaisir. Avec "Melo" qui se voit offrir une dernière chance à Houston, LeBron James qui, même toujours dominant, prépare son après-carrière à L.A. et Chris Bosh malheureusement contraint de dire stop, les membres du quatuor phare de la Draft 2003 se rapprochent sérieusement du crépuscule. Charge à eux, Dwyane Wade en tête, de finir cette fantastique aventure de plus de 15 ans sur une bonne note.