« Je n’arriverai pas à vivre avec moi-même cet été si l’on a perdu les finales parce que l’on n’a pas su répondre à la force par la force. » Mardi dernier, Draymond Green donnait son état d’esprit avant le Game 2 des finales NBA 2022. Il jurait que tout allait bien pour ses Golden State Warriors et que la première défaite contre les Boston Celtics relevait de l’accident, notamment parce qu’il avait joué « comme de la merde. » Il s’est bien rattrapé ensuite. Comme souvent.
Le vétéran de 32 ans sait comment rebondir. Il s’est senti coupable après le Game 1 et il est revenu bien plus fort dans le Game 2. Mais ça ne l’a pas empêché de passer complètement au travers lors du Game 3. Il a fait trois fois plus de fautes (6) qu’il n’a marqué de points (3) en 35 minutes. Il s’est aussi contenté de 4 rebonds et 3 passes décisives pour un différentiel de -13. Avec à l’arrivée un naufrage des Warriors, battus 116 à 100, le tout sous les insultes du public local.
Green continue de parler. Dans son podcast, après chaque match. Dans la presse. Sur le terrain. Partout. Tout le temps. Il jure que le traitement que lui réservent les supporters des Celtics l’aide à se mettre dedans. Sa réaction est donc une fois de plus attendue. Parce que pour l’instant, le calcul est simple : son équipe a perdu les deux matches où il s’est planté et elle a gagné celle où il s’est réveillé.
« Je sais pertinemment que si je joue bien, on gagne », admet l’intéressé.
Sauf que les grandes phrases et l’attitude ne peuvent plus suffire pour Dray mais aussi pour tous les joueurs de Steve Kerr. Certes, ils ont l’expérience. Une rotation plus profonde. Et peut-être même plus de talents, même s’il y a débat. En revanche, ils sont malmenés par leurs adversaires. Ils sont moins grands. Moins costauds. Moins larges. Et ils souffrent. Le défi physique imposé par Robert Williams et ses partenaires est en train de faire tourner la série à l’avantage de la franchise du Massachusetts.
Draymond Green ne peut plus se permettre de déconner. Il pointe à 5 pions, 26% aux tirs, 6,7 rebonds et 5 passes depuis le début des finales NBA. Il n’a pas encore mis le moindre panier derrière la ligne à trois-points en sept tentatives. Plus globalement, il est à 21% de loin depuis le moment où il a déclaré que c’était la période de l’année à laquelle il rentrait 40% de ses tirs derrière l’arc.
Draymond Green, l’ombre de lui-même face aux Celtics
Il a longtemps été présenté comme le « joueur le plus important des Warriors », une étiquette censée mettre en valeur son travail de sape autour de Stephen Curry et de Klay Thompson. Ce qui est sûr, c’est qu’il sert de baromètre. Il va devoir honorer son statut. Parce que le défi n’a peut-être jamais été aussi grand pour lui. Le match-up avec les Celtics le force à exceller dans de nombreuses catégories.
Son apport est ultra nécessaire dans plein de domaines à ce stade de la série. Son playmaking doit pouvoir soulager Curry et aider les Warriors à diversifier leur attaque au-delà des Splash Bros. Il doit donc aussi mettre des points ou au moins claquer un petit tir de temps en temps. Et encore, ce n’est même pas le gros du travail.
Draymond Green est peut-être le seul à pouvoir répondre au volume athlétique des Celtics. Gary Payton II, Otto Porter et Jonathan Kuminga (trop inexpérimenté cela dit) ont aussi des arguments mais pas autant que lui. Il va devoir redoubler d’efforts pour dérouter l’attaque adverse. Sachant que le défi n’est pas que physique mais aussi mental. Il va devoir se montrer plus intelligent qu’eux tout en étant aussi énergique. Parce qu’à 2-1 pour Boston, Green et ses partenaires n’ont plus le droit à l’erreur contre une équipe qui n’a plus perdu deux matches de suite depuis mars…