The world is Green
[caption id="attachment_280137" align="alignleft" width="318"] Draymond Green, toujours là pour couvrir les arrières de Stephen Curry.[/caption] Affirmer que les Californiens jouent mieux avec Green que sans lui est un euphémisme. L'équipe n'a tout la même aura, pas la même structure - bien qu'elle conserve les mêmes principes de jeu - pas la même hargne, pas la même polyvalence... cessons de nous casser la tête, elle est juste bien moins brillante. Les Warriors sont grands sans Green. Ils sont historiques avec lui."Stephen Curry est le MVP de la NBA mais, quelque part, Draymond Green est le MVP de leur équipe", résumait Mike Malone.[superquote pos="d"]"Stephen Curry est le MVP de la NBA mais Draymond Green est le MVP des Warriors." Mike Malone[/superquote]Le coach des Nuggets peut jubiler. Denver est la troisième équipe de la saison à faire tomber les Warriors. En l'absence de Green. Laissons le match de côté, gardons en tête sa déclaration qui peut choquer mais, d'une certaine façon, se veut réaliste. La punchline peut titiller l'esprit des plus sensibles. Comment un gaillard de Saginaw, Michigan, drafté au second tour de la draft et à la mécanique de shoot douteuse peut-il revendiquer un statut de MVP d'une équipe susceptible de battre le record de 72 victoires sur une saison des mythiques Chicago Bulls de 1996 ? Le sujet est délicat, provocateur mais terriblement intéressant si l'on se réfère à la perception qu'ont les coaches NBA du numéro 23 de Golden State. Encore une fois, sans lui, les Warriors ne sont pas les mêmes. Sa capacité à défendre sur tous les postes, sa puissance, son adresse extérieure, son instinct, ses qualités athlétiques, sa mobilité, sa vitesse, son aisance balle en main, son sens du placement ou encore sa faculté à lire rapidement le jeu sont les principaux ingrédients du système mis en place par Steve Kerr et ses sbires. Il est l'homme du système. Il est celui qui permet aux Californiens d'aligner simultanément cinq joueurs capables de shooter, passer et driver sans en subir le contrecoup en défense. Il est la pierre angulaire de ce "super small ball", ce "cinq de la mort" qui incite la hantise mais aussi la jalousie des autres franchises de la ligue. Les Warriors sont en passe de révolutionner la ligue. Le paysage NBA change. Les équipes jouent de plus en plus vite avec des joueurs de plus en plus polyvalents, de plus en plus petits et des postes de moins en moins définis. Draymond Green est le symbole de cette révolution.
More Green, more problems
[caption id="attachment_303471" align="alignleft" width="318"] Draymond Green peut aussi bien défendre sur LeBron James que sur DeMarcus Cousins.[/caption] Stephen Curry demeure la superstar. Quand il est sur le parquet, Golden State surpasse ses adversaires : +21,9 pts sur 100 possessions. Quand il n'est pas là, les Warriors patinent : -4,6. Et bien... c'est encore pire sans son coéquipier à la langue bien pendue. -5,6 sans Green sur le terrain. +21,1 quand il court d'un bout à l'autre de toutes les salles du pays. Il est au moins aussi indispensable que son MVP de coéquipier si l'on se concentre uniquement sur cette statistique. [superquote pos="d"]Les Warriors et Draymond Green révolutionnent le paysage NBA[/superquote]Hier soir, son équipe a patiné en son absence. Laissé au repos, il a regardé ses camarades courir après le score contre Denver afin d'échouer de peu dans les dernières secondes de la partie. Une dernière balle perdue de Curry - la huitième du match - a eu raison de Golden State. Il ne s'agit que d'une rencontre au cours d'une longue saison. Que d'une troisième défaite pour une formation qui a pour principal objectif de décrocher une deuxième bague de suite en juin prochain. Rien d'alarmant, ni assez de matière pour tirer des conclusions ou pondre une analyse poussée en profondeur. Mais malgré ça, ces 48 minutes ont tout de même donné quelques légères indications supplémentaires sur l'importance de Draymond Green auprès de son équipe. Sa présence décharge de la pression des épaules de Stephen Curry. Un élément (vraiment) non négligeable. Le meneur est un joueur exceptionnel mais c'est un ancien sujet aux blessures à répétition. Il n'est pas le gars le plus fort de la ligue physiquement. Il est constamment surveillé par la défense. Les efforts trop intenses répétés soir après soir ont évidemment des conséquences sur son corps. Il reste un être humain (enfin, à priori). Avoir Green a ses côtés lui permet de bénéficier de plus d'espaces, notamment lorsque les deux joueurs majeurs des Warriors mettent en place un pick&roll - vrai combo dévastateur. La défense adverse ne peut ignorer l'adresse extérieure de l'intérieur - 42% à trois-points cette saison. Suffisant pour laisser quelques centimètres d'espace supplémentaires à Curry. Il ne lui en faut pas plus. Leur entente est aussi l'un des principaux facteurs du succès de la franchise.Golden Glue Guy
[caption id="attachment_305253" align="alignleft" width="318"] Draymond Green cumule déjà 8 triple-doubles cette saison.[/caption] Le joueur de 25 ans est le ciment de l'équipe. Le "Michael Jordan des Glue Guys" pour reprendre l'expression de The Sports Fan. Il domine haut à la main le classement des triple-doubles avec déjà huit performances de ce type à son compteur depuis le début de la saison. Il est le meilleur rebondeur ET le meilleur passeur de son équipe. Deux catégories clés. Il défend sur tous les postes. Il joue dur. C'est aussi un point non négligeable. Il se bat à l'intérieur et compense ses centimètres en moins par une vraie rage de vaincre. Il est puissant sur ses appuis. Il hurle. Il remobilise les troupes avant et pendant chaque bataille. Une touche de leadership qui contraste avec le calme et humble Stephen Curry. Draymond Green est la mascotte des Golden State Warriors et, avec 15,2 points à 47%, 42% à trois-points, 9,7 rebonds, 7,3 passes, 1,3 interception et 1,4 blocks, il est un candidat au DPOY, un joueur bientôt All-Star et peut-être même plus.[superquote pos="d"]"C'est l'un des tops 10 players de la NBA." Jerry West[/superquote]"Draymond Green est l'autre joueur des Warriors à faire partie des dix meilleurs de la NBA. C'est le joueur le plus sous-estimé de la ligue, point à la ligne. C'est un joueur remarquable. S'il ne fait pas partie des dix meilleurs joueurs NBA, alors je ne sais pas qui rentre dans cette catégorie", s'enthousiasmait Jerry West, respecté pour sa science et sa connaissance de la ligue.Draymond Green n'est peut-être pas le meilleur pivot au vrai sens du terme, ni même le meilleur joueur des Golden State Warriors. Mais il est certainement l'acteur le plus important d'un casting phénoménal.