Doc Rivers a surpris son monde cette semaine en apparaissant dans le podcast de Bill Simmons. Le boss de The Ringer, fan hardcore des Celtics, est l'un des critiques les plus virulents du désormais ex-coach des Sixers depuis des années. Peut-être Doc cherchait-il tout simplement le meilleur endroit pour vider son sac. C'est ce qu'il a fait au moment d'évoquer ses deux joueurs majeurs à Philadelphie jusqu'à son licenciement il y a quelques jours : Joel Embiid et James Harden.
Les critiques ne sont pas gratuites et reprennent même des observations que l'on a nous-mêmes formulées sur le MVP 2023 et le Bearded One. La seule chose assez amusante est que Doc Rivers fait cette analyse comme s'il avait été extérieur à l'équipe et absolument pas responsable du fiasco qu'a de nouveau été cette campagne de playoffs 2023.
Sur Joel Embiid et ce qui peut faire qu'il finisse par gagner un titre, voici ce qu'a dit Doc Rivers :
"D'abord, il doit rester en bonne santé au moment des playoffs. Cette saison est celle lors de laquelle il a été en meilleure santé, mais même là il n'était pas à 100%. [...] Si on regarde ses stats en playoffs en comparaison de ses stats en saison régulières ces trois dernières années, ce n'est pas très bon. C'est en partie à cause des blessures. La première année où je l'ai coaché, c'était le genou. Puis il s'est blessé au visage et s'est rompu un ligament de la main. Cette année, à nouveau le genou. Il n'a plus jamais été le même après. [...]
Combattre cette habitude qu'il avait prise de manquer des matches a été une énorme tâche pour moi. J'ai été obligé de lui dire qu'il pouvait jouer ou qu'il était obligé de jouer. Maintenant, il a franchi cette barrière.
La deuxième chose, c'est de réussir à rendre les autres meilleurs en playoffs. Je lui ai dit quotidiennement. Il a la capacité d'y arriver et quand il le fait, tout le monde voit qu'il domine. Mais il doit le faire avec constance, sur le terrain et en dehors. Il doit passer du temps avec ses gars et leur faire savoir qu'il les aime parce que c'est leur cas. [...] Quand il y arrivera - et je pense qu'il y arrivera - il sera difficile à stopper".
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Quant à James Harden, Doc Rivers a reconnu que le coacher avait été "un challenge". Là aussi il y a des compliments derrière la critique, mais un constat assez implacable.
"James est l'un des meilleurs joueurs de l'histoire sur le plan individuel. Mais les équipes savent l'attaquer parce qu'elles savent où il est sur le terrain avec la balle. En playoffs, les équipes font des prises à deux, te privent du ballon et te rendent la vie dure. C'est plus facile de faire ça à James qu'à quelqu'un comme Stephen Curry. [...] C'est le manque de circulation du ballon qui est la kryptonite de James. Je ne crois pas qu'il lâche prise à chaque fois. Juste que les équipes le mettent en difficulté parce qu'elles savent comment procéder.
Le coacher a été difficile parce que deux choses se sont opposées. James a été très fort en jouant d'une certaine manière, mais quelque part c'était différent de ce que moi j'estimais qu'il fallait faire pour gagner, c'est à dire faire vivre la balle.
J'aurais adoré avoir James Harden quand il était plus jeune et que c'était plus facile pour lui. Lâcher la balle et rester en mouvement est exigeant physiquement et même épuisant. Plus jeune, ç'aurait été intéressant parce qu'il était plus capable de faire ça.
Ce qui a été difficile, parfois, c'était de le faire se déplacer pour jouer le basket que je voulais le voir jouer. Sur la première partie de la saison, nous étions la meilleure équipe de la ligue selon moi, parce que James jouait un basket parfait. Il était le meneur de jeu de l'équipe, continuait de scorer, mais faisait plus de création. Sur la deuxième partie de saison, il s'est mis à scorer davantage et je trouve que l'on a été plus stagnants".
Doc Rivers prépare assez clairement une reconversion dans les médias - et il y sera excellent - avant de se remettre en quête d'un job, lui qui a coaché de manière ininterrompue depuis 2004 et le début de son aventure à Boston.