« Ils (les Spurs) ont pu faire tout ce qu’ils voulaient. On a pris 66 points dans la raquette dont 40 en première période. Habituellement, on est fier de notre défense, mais hier soir nous n’avons pas été bons dans ce domaine », explique Scott Brooks.Le coach du Thunder semble déjà à court de solutions. Il a essayé divers cinq majeur mais on avait bien le sentiment qu’il s’agissait plus d’expériences et de tentatives désespérés que de réels ajustements. En face, Tim Duncan était injouable et les Spurs ont donc inscrit 31 paniers dans la raquette… à 72,1% de réussite (57% d’adresse globale pour les Texans lors de cette première manche). L’absence de Serge Ibaka s’est évidemment fait ressentir et ce malgré la bonne défense de Nick Collison dans le troisième QT. En réalité, la présence du Congolais a des conséquences psychologiques – de même que son absence donc – sur les joueurs du Thunder. Reggie Jackson a une explication intéressante sur le sujet.
« C’est très dur de jouer sans Serge. Vous devenez un peu paresseux en jouant avec un mec comme lui qui conteste tellement de tirs. Votre corps vous indique de guider votre adversaire vers Serge. Il faut que l’on enlève ça de nos têtes. » « Evidemment, il y a une énorme différence lorsque Serge Ibaka n’est pas là. C’est l’un des meilleurs défenseurs de la NBA », ajoute Tony Parker.Les joueurs de Scott Brooks ont peut-être pris de mauvaises habitudes. Cette nuit, ils ont morflé sur les drives de Manu Ginobili (18 pts), Tony Parker (14 pts, 12 pds) et Kawhi Leonard (16 pts). La puissance collective des Spurs n’a laissé aucun répit à la défense moyennasse – c’est un euphémisme – d’Oklahoma City. Pour pallier aux difficultés défensives de son équipe, Brooks est contraint de laisser Nick Collison et Steven Adams ensembles sur le parquet. Or, aucun des deux n’est une arme de premier, ni de second, plan en attaque. Les Spurs ont incité Collison à prendre les tirs à mi-distance habituellement réservés à Serge Ibaka (l’intérieur le plus adroit de la ligue à 5-6 mètres). Le remplaçant du Thunder n’a converti aucune de ses trois tentatives.
L'impact de Boris Diaw
Le coach a donc lancé son cinq « small ball » avec Kevin Durant au poste 4 et Caron Butler, Reggie Jackson et Russell Westbrook à ses côtés et Adams en pivot. Historiquement, ce groupe a fait ses preuves sur de courtes séquences et les statistiques avancées des combinaisons « small ball » du Thunder sont toutes (largement) positives. Avec plus d’espaces en attaque, Durant, Westbrook et même Jackson – très bon cette saison contre San Antonio – peuvent causer de gros dégâts. Les défenses ont également pris l’habitude de respecter l’adresse extérieure de Butler. Mais Gregg Popovich n’est pas le premier venu et il a évidemment trouvé la parade. Lorsque le Thunder joue petit, il a la possibilité de faire de même et d’aligner Boris Diaw au côté de Tim Duncan. Le Français est suffisamment mobile pour défendre sur le MVP de la saison tout en prenant le dessus sur la star filiforme au poste bas en attaque. Selon SynergySports, Boris Diaw est l’un des joueurs les plus efficaces de la ligue dos au panier (0,96 pt rapporté par possession). Hier soir, il a inscrit 9 points en trois paniers (et trois lancers) tous marqués dans la peinture face à des défenseurs différents, de Caron Butler à Reggie Jackson.« C’est un duel sur lequel on peut se reposer pour prendre l’avantage », explique Tony Parker.Boris Diaw aura un impact non négligeable sur la série. Il permet à San Antonio de limiter l’efficacité du Thunder sur les phases « small ball », ce qui était annoncé comme la parade de Kevin Durant et ses coéquipiers à l’absence de Serge Ibaka. Le Thunder n'est pas mort, loin de là. Mais comme prévu, les joueurs d'Oklahoma City vont souffrir dans la raquette durant cette série.