"Le voir à ce niveau me surprend. J'étais inquiet, je me demandais s'il parviendrait à élever son niveau de jeu après autant de temps sans compétition. Pour moi, il est aussi bon que lorsqu'il nous avait rejoint pour le Championnat du monde en 2010 (en Turquie), juste avant sa saison MVP", clame Jim Boeheim, assistant coach de Mike Krzyzewski au sein de Team USA. "Il a vraiment l'air en forme. Il ne sera peut-être pas aussi à l'aise pendant les matches mais c'est le joueur le plus impressionnant jusqu'à présent."Si Jim Boeheim ne tarit pas d'éloge sur Derrick Rose, Mike Krzyzewski va encore plus loin. Le Chicagoan, coach légendaire de Duke et sélectionneur de Team USA depuis presque dix ans, n'a jamais caché son admiration pour la star des Bulls.
[superquote pos="d"]"Le joueur le plus impressionnant de Team USA" Jim Boeheim.[/superquote]"Il est meilleur qu'il y a quatre ans", insiste-t-il. "Il était phénoménal lundi et il l'était aussi aujourd'hui (mardi, donc hier). Il ne s'est pas retenu. Nous avons commencé très fort lundi et nous avons enchaîné aujourd'hui et il ne s'était pas entraîné dans ces conditions. Et pourtant, il a été aussi bon aujourd'hui qu'hier, voire meilleur."S'il tient le rythme des séances infernales sans ressentir de contrecoup, le jeune joueur peut envisager l'avenir avec sérénité. Evidemment, le rythme sera encore plus soutenu lors de certaines rencontres officielles et rien n'indique que Rose pourra s'affirmer comme l'un des leaders de Team USA lors de la Coupe du Monde. Mais ce n'est pas son rôle. Justement, la sélection lui a presque accordé une faveur en le sélectionnant malgré plusieurs mois sans compétition officielle. En Espagne, il pourra trouver son rythme avec un temps de jeu limité - non pas par son état de santé mais parce l'effectif regorge de stars - et avec une pression nettement moins forte que celle qu'il subit à Chicago.
Enfin au meilleur niveau ?
Nous nous étions déjà montrés un peu trop optimistes l'été dernier au sujet de la star des Bulls. Nous étions pressés de le retrouver sur les parquets et ses performances en pré-saison nous avaient bluffé. Sa deuxième blessure au genou nous a donc fait l'effet d'un choc. Mais il est important de nuancer l'élan de négativité (mais aussi d'optimisme...) autour du joueur de 25 ans. Comme il l'explique lui-même, la pression était trop forte au moment de son premier retour à la compétition."J'en voulais trop, je forçais pendant les matches. Cette fois-ci, je vais laisser un peu plus le jeu venir à moi. Je serai agressif quand il le faudra mais je dois être dans le contrôle afin d'être le meneur dont l'équipe a besoin."Son sponsor, adidas, a mis le paquet pour son premier retour avec des publicités sur l'événement, une tournée en Europe, des épisodes d'une mini-série commercial, etc. Derrick Rose, l'enfant de Chicago, a fait attendre ses supporteurs. Déterminé à faire oublier sa première saison blanche, il a foncé tête baissée et a accusé le coup dès le premier match de l'année face au Miami Heat. Il a alors mis du temps à trouver son rythme avant de se blesser à nouveau... mais au ménisque cette fois. Ce détail a une importance. La star aurait pu revenir à la compétition beaucoup plus tôt. Les dirigeants et le joueur n'ont pas préféré prendre de risques. Russell Westbrook, par exemple, a subi une blessure au ménisque et qui aujourd'hui a le sentiment que le meneur d'Oklahoma City n'évolue pas à son meilleur niveau ? La deuxième blessure de Rose était nettement moins grave que la première. L'accumulation et l'enchaînement des deux a simplement suscité - et c'est logique - la crainte des observateurs.
Derrick Rose, un meilleur joueur ?
Ses coéquipiers à Chicago ou au sein de Team USA n'ont jamais douté de son retour au premier plan. En deux ans, Derrick Rose a eu l'occasion d'étudier le jeu et de diversifier son arsenal offensif. Il voulait notamment "étendre" sa distance de tir et devenir un meilleur shooteur à trois-points. Nous n'avons pas eu l'occasion d'analyser ses progrès (même s'il a réalisé sa meilleure "saison" de sa carrière en terme d'adresse derrière l'arc : 34%) mais on notera tout de même qu'il a planté six paniers de loin lors d'une victoire face aux Indiana Pacers quelques jours avant sa rechute. Des shoots à trois-points inscrits le plus souvent dans un rôle d'arrière sans le ballon. Kirk Hinrich se chargeait d'organiser le jeu et Rose profitait des écrans pour se créer des tirs ouverts. Le meneur a aussi parlé de l'ajout d'un "flotteur" afin d'éviter certains contacts dans la raquette.[superquote pos="d"]"Il est plus fort qu'il y a quatre ans" Coach K. [/superquote]« Je suis capable de contrôler mon corps un peu mieux qu’avant. J’utilise davantage ma vitesse avec intelligence plutôt que de cavaler partout sur le terrain. Je pense être devenu un joueur plus malin, mais je suis déçu que ça m’ait pris 7 ans. J’essaie d’utiliser davantage de floaters et de pull-up jumpers pour subir moins de contacts », assure Derrick Rose.Plus malin... mais toujours aussi explosif. Selon les observateurs présents au stage de Team USA, "D-Rose" fracasse toujours autant les cercles, même s'il choisit les moments pour le faire.
« Il a l’air vraiment explosif, je pense que c’est l’un des meilleurs joueurs ici », remarquait son futur coéquipier Doug McDermott, le rookie des Bulls invité pour affronter les "grands" de Team USA. « C’est le même joueur. La puissance de sa jambe est bonne, son explosivité est de retour, tout est là », confirme Tom Thibodeau.Derrick Rose est en pleine confiance et il promet d'avoir encore franchi un cap. espérons qu'il ait cette fois l'occasion de le prouver. La NBA et le basket en général n'en sortirait que vainqueurs...