Derrick Rose, le risque calculé des Knicks

Les New York Knicks vont tenter de relancer Derrick Rose et de faire parler d'eux dans les journaux de manière un peu plus positive.

Derrick Rose, le risque calculé des Knicks
Phil Jackson a tenu promesse. Sur le papier en tout cas. Les New York Knicks auront très certainement un peu plus l'air d'une équipe capable de jouer les playoffs à la prochaine rentrée des classes. Le Zen Master a pris le pari qui manquait à son bilan depuis son retour à New York en 2014 : le trade de Derrick Rose contre Robin Lopez, José Calderon et Jerian Grant. Si à Chicago l'impact de ce départ est retentissant et a flanqué un coup au moral de beaucoup de fans nostalgiques , c'est avec un enthousiasme certain que ceux des Knicks ont accueilli la nouvelle. Il faut dire que ce qu'ils ont "lâché" pour récupérer le MVP 2011 ne paraît pas démesuré en comparaison du gain potentiel. Malgré sa combativité, Robin Lopez n'a pas eu le temps de mettre le public dans sa poche, José Calderon n'a plus grand chose dans les jambes et Jerian Grant a passé plus de temps à porter les sacs de ses camarades qu'à progresser sur le parquet du Madison Square Garden. Si Derrick Rose redevient ne serait-ce que 70% du joueur qu'il était, New York aura largement gagné au change et sera même ne pole position pour lui faire signer un nouveau bail une fois son contrat actuel expiré. Dans le pire des cas, si "Pooh" se plante complètement et ne devient pas le pendant de Carmelo Anthony, les Knicks n'auront perdu "que" 20 millions de dollars et pourront laisser le meneur filer en fin de contrat à l'été 2017. Ce challenge à court terme et d'ailleurs peut-être ce qu'il faut à Rose et à la franchise pour que cette étonnante collaboration soit vraiment fructueuse. L'intéressé connaîtra évidemment la pression inhérente à toute mission de ce type dans la Mecque du basket, mais il pourra partir au combat en sachant qu'il ne plombera pas les finances de l'équipe pour 4 ou 5 ans...

Phil Jackson prend du recul

[caption id="attachment_47591" align="alignright" width="318"] Jooks et Pooh réunis sous le maillot des Knicks ?[/caption] Cette arrivée de Derrick Rose marque la confirmation du lest progressivement lâché par Phil Jackson vis à vis du terrain. Marionnettiste derrière Derek Fisher, puis Kurt Rambis, le coach le plus titre de l'histoire n'avait jusqu'ici pas encore tracé de limite claire entre sa nouvelle fonction et son ancien job. La signature de Jeff Hornacek, complètement étranger à l'attaque en triangle, était déjà un signe que la philosophie qui l'a fait prospérer à Chicago et à Los Angeles ne serait plus une condition sinequanone pour les Knicks. Hornacek aura une certaine liberté de mouvement, avec pour seule condition de pratiquer un basket relativement offensif et surtout capable de faire en sorte que New York ne prenne pas congé au moment des playoffs. Rose, tout ancien MVP et All-Star qu'il est, n'a clairement pas un style de jeu adapté au triangle et c'est vraisemblablement un basket up-tempo plus proche de ce qu'il a prôné du côté de Phoenix que Jeff Hornacek demandera à ses joueurs de pratiquer. Rose, qui n'a pas encore 28 ans, n'est probablement que la première pièce du puzzle en cours de construction sur le bureau de Phil Jackson. Avec le départ de Robin Lopez, les Knicks ont besoin d'un poste 5 capable de tenir la route. Avec l'augmentation du salary cap, ils sont parfaitement dans le coup pour signer l'un des intérieurs free-agents les plus courtisés. Dans l'idée, on ne voit pas de meilleure destination pour Joakim Noah dans l'immédiat. Outre sa connexion évidente avec Derrick Rose, "Jooks" est né à New York et y a vécu une partie de sa vie. Le Madison Square Garden est en manque de fighting spirit depuis le départ de Tyson Chandler, qui n'était déjà plus très fringant lors de sa dernière saison à Big Apple.

Les tickets shoot vont être chers...

[caption id="attachment_295313" align="alignleft" width="318"] D12, une fausse bonne idée ?[/caption] Dwight Howard est une autre piste, mais l'ancienne star d'Orlando a montré qu'elle n'était pas forcément disposée à partager la lumière avec d'autres joueurs majeurs de la ligue (cf Kobe Bryant et James Harden). Sa venue reviendrait presque à se mettre une épine dans le pied tant les tickets shoot seront chers l'an prochain entre un "Melo" forcément dans la peau de l'attaquant principal, un Derrick Rose en seconde lame et un Kristaps Porzingis qui aura besoin de munitions pour poursuivre son éclosion. Avec Noah, ses qualités de passeur et de défenseur, l'alchimie paraît nettement plus simple. En tout état de cause, New York s'est offert l'attention médiatique positive qui lui fait défaut depuis quelques années. La plupart des observateurs se satisferaient forcément du retour au premier plan de l'un des joueurs les plus électrisants de la décennie. Surtout s'il aide l'une des franchises les plus populaires de la planète à sortir de la grisaille.