Le game winner de Michael Jordan sur Bryon Russell en 1998. Le buzzer beater fantastique de Kawhi Leonard contre les Sixers l’an dernier. Le panier à trois-points assassin de Kyrie Irving lors des finales 2016. Des tirs mythiques de l’Histoire des playoffs NBA. La prière balancée par Derek Fisher, qui fête ses 48 ans aujourd'hui, un soir en 2004 peut évidemment s’ajouter à cette liste. Pour ceux qui s’en souviennent encore, un plaisir ou un supplice – selon le camp choisi. Pour les autres, une découverte.
2004 donc. Game 5 des demi-finales de Conférence Ouest entre les Lakers et les Spurs. Un duel mythique à l’époque. Une vraie rivalité s’était installée entre les deux franchises. Parce qu’elle dominait la ligue depuis la retraite de MJ. Presque tour à tour. Les éperons ont gagné en 1999. Puis les Angelenos ont enchaîné trois titres avant que les Texans retrouvent la voie du succès en 2003.
Spurs - Lakers, le gratin NBA de l'époque
En tout, les deux équipes ont gagné sept titres entre 1999 et 2008. Et elles se sont affrontées six fois en playoffs. Avec tout un tas de stars sur le parquet. Là, en 2004, il y a par exemple Tim Duncan, Manu Ginobili, Tony Parker d’un coté. Shaquille O’Neal, Kobe Bryant, Karl Malone et Gary Payton de l’autre. Avec deux coaches mythiques sur chaque banc : Gregg Popovich contre Phil Jackson.
La formation qui sortait vainqueur de cette série partait grande favorite pour le sacre. Et elles étaient donc à égalité 2 victoires partout avant cette cinquième manche cruciale. Un match haletant, très défensif, très engagé et plein de suspense. 71 à 70 pour San Antonio à moins de 30 secondes de la fin. Moment choisi par Bryant pour prouver qu’il est bel et bien un tueur au sang froid. Le jeune arrière des Lakers inscrit un panier très important. Mais la balle revient aux Spurs. Et c’est finalement Tim Duncan qui plante un tir miraculeux pour donner l’avantage à son équipe.
L’ailier-fort à récupéré la gonfle sur une remise en jeu et il a envoyé un missile un mètre derrière la ligne des lancers-francs. En déséquilibre, avec la main de Shaquille O’Neal dans le visage. Ah oui, à une main en plus. 73-72 pour les noirs et blancs. Il ne reste plus que 0,4 seconde. Le match serait donc plié ? Mais il reste une ultime touche à jouer pour les Californiens.
Gary Payton passe la balle à Derek Fisher légèrement excentré de la ligne des lancers. Celui-ci ne réfléchit pas – pas le temps – et il dégaine, en fadeaway. C’est dedans… C’EST DEDANS ? OUI C’EST DEDANS ! Incroyable !
CQFR : Westbrook et les Lakers alarmants, Garland à la fête
Même seize ans après, ce tir reste phénoménal. L’un des plus fous de tous les temps. Mais aussi l’un des plus controversés. Comment pouvait-il seulement tirer en quatre dixième de seconde ? Humainement impossible, non ? Avec le recul, le héros avouera que le chronomètre a sans doute été déclenché un poil en retard.
« Je n’y croyais pas », racontait l’intéressé. « C’est seulement après, en voyant une photo, que je me suis rendu compte que Manu Ginobili était devant moi. En fait, je n’ai même pas fait attention à lui. Je ne voyais que le cercle. Et je pensais que mon tir était un poil trop long. A mon avis, le chronométreur était un peu en retard. Peut-être une fraction de seconde en retard. »
Fisher raconte avoir filé dans le vestiaire à la vitesse de la lumière pour que l’action ne soit pas revue par les arbitres. La NBA validera le panier pour de bon le lendemain. Les Lakers sont sortis vainqueurs de cette série. Miraculeusement. Mais ils ont finalement perdu les finales contre les Pistons quelques semaines plus tard…