« Je pense que nos atouts sont différents des autres intérieurs. Nous pouvons dominer de tellement de façons différentes », confiait d’ailleurs DeMarcus Cousins après la victoire des siens contre les Pacers. « Et ce n’est que le début. On peut faire beaucoup mieux. »
Cette nuit, New Orleans a assommé Indiana sous l’impulsion de ses deux géants. Anthony Davis a compilé 37 points, 14 rebonds, 4 passes et 2 blocks. DMC pointait lui à 32 points, 13 rebonds, 6 passes et 2 blocks également. C’est dingue. Fou comme leurs moyennes depuis le début de la saison : A. Davis : 28,4 points à 56%, 41% à trois-points, 12,8 rebonds et 2,1 blocks D. Cousins : 28,9 points à 47% à trois-points, 33% à trois-points, 13,6 rebonds et 5,8 passes A l’ère du « small ball », ils ont un avantage de taille évident sur les autres intérieurs. Ils sont plus grands et plus puissants. Même en comparaison des grands assez traditionnels (les Kevin Love, Tristan Thompson, etc.) Tout en gardant la mobilité et l’adresse qui sont les ingrédients essentiels du succès dans la NBA actuelle. Comme disait Cousins, ils peuvent dominer quel que soit le duel ou le type de jeu proposé. Chacun a ses spécialités. Cousins, par exemple, est bestial dos au panier. Seuls quatre joueurs – Enes Kanter, Karl-Anthony Towns, Kristaps Porzingis et Brook Lopez – rapportent plus de point par possession que lui dans une telle situation. S’il prendre le dessus dessous, il y va. Si ses adversaires font prise-à-deux, et c’est souvent le cas quand un défenseur se retrouve en duel avec un homme de 2,11 m et 112 kg, il a l’intelligence de ressortir la balle au bon moment. Soit pour un shooteur démarqué, soit pour un joueur qui coupe vers le cercle. Il lit bien le jeu et lâche la gonfle dans le bon timing. Regardez donc les highlights de son triple-double contre les Cleveland Cavaliers. C’était un festival à la passe (10 caviars). Avec notamment la toute première qui illustre bien sa capacité à servir quand il est dos au panier. https://www.youtube.com/watch?v=yn_zh4u6pKQ Il est tout aussi efficace sur pick-and-roll en tant que poseur d’écran. Si le chemin est dégagé jusqu’au cercle après réception, il dégomme tout sur son passage. S’il y a trop de bras devant lui, il ressort rapidement la balle. Des caractéristiques ô combien importantes pour un intérieur. Davis a aussi les longs bras et les moves pour jouer dos au panier. Il est souvent servi au poste bas. Mais il est légèrement moins technique que son coéquipier dans cette situation. Par contre, face au cercle, cet ancien arrière (au lycée) est inarrêtable. Il est suffisamment mobile et agile pour déborder – aisément – ses vis-à-vis. [caption id="attachment_405535" align="alignnone" width="947"] Vous pensez vraiment que Zaza Pachulia peut contenir Anthony Davis en un-contre-un ?[/caption] C’est aussi un monstre en transition. Les deux intérieurs ont beau être plus grands que leurs adversaires, ils courent aussi vite que les ailiers. Tous les soirs. Ils sont capables de remonter la balle et de conclure en contre-attaque comme les arrières. Vraiment. D’ailleurs, à part des références comme Bradley Beal, Gary Harris, Klay Thompson, Carmelo Anthony et Kevin Durant, aucun joueur NBA n’est aussi efficace qu’Anthony Davis en transition (1,40 point par possession) depuis le début de la saison. Que des extérieurs et un intérieur aux jambes de gazelle. Avec son crossover et son shoot, Cousins peut lui aussi faire la différence de face. Il est moins explosif que Davis mais il est plus adroit quand il s’agit de dégainer après quelques dribbles. « Unibrow » est phénoménale quand il est au plus près du panier : il a pour l’instant converti 78% de ses tirs dans la restricted area. Les deux sont capables d’étirer le jeu grâce à leur tir extérieur. Notamment Cousins. Il a des moins bons pourcentages que Davis mais il met la pression sur les défenses en zonant loin du cercle. Cela laisse plus de place à son camarade All-Star pour foncer vers le panier. Ils sont clairement complémentaires. Les craintes à son sujet, évoquées par plusieurs analystes après le transfert de DMC, se sont d’ailleurs dissipées. Il est évident qu’ils sont capables de jouer et de briller ensemble. Les problèmes de spacing sont justifiés mais ils s’expliquent plus par la maladresse extérieure de leurs coéquipiers. Au passage, même avec de petits espaces, les Pelicans ont la chance de pouvoir compter sur deux joueurs parmi les quinze plus forts de la NBA individuellement pour faire la différence. Une isolation est vite créée. Ce n’est pas idéal mais ça peut faire la différence en playoffs quand les équipes resserrent leur défense. Leur taille leur permet aussi de capter un paquet de rebonds offensifs. Et de verrouiller l’accès au panier de l’autre côté du terrain. Ils sont costauds mais ils sont aussi suffisamment rapides sur leurs appuis pour recouvrir sur les picks-and-roll. En résumé, s’ils se donnent en défense, les Pelicans seront dans le pire des cas l’une des quinze meilleures équipes NBA dans ce domaine (actuellement dixième donc). En 276 minutes passées ensemble sur le parquet cette saison, Anthony Davis et DeMarcus Cousins ont complètement dominé leurs adversaires. 107,4 points marqués et 97,1 encaissés sur 100 possessions. Soit un Net Rating de +10,3. Dans le top dix des duos les plus efficaces parmi ceux qui ont joué plus de 260 minutes ensemble. Sachant qu’il y a trois duos des Golden State Warriors et trois autres des Boston Celtics dans le lot. Leur association marche. Ce sont tous les joueurs autour qui doivent donc hausser leur niveau de jeu pour faire de New Orleans une équipe phare à l’Ouest. Quand les shooteurs mettent dedans, c’est bonbon. Quand Jrue Holiday exploite le plein d’attention accordé par la défense à ses pivots, c’est bonbon.« DeMarcus et moi, on fait ça toute la saison », notait Anthony Davis après le carton contre Indiana. « Ce sont tous les autres joueurs qui rendent notre boulot plus facile. »
Un hommage d’A.D à ses coéquipiers. Mais aussi un coup de pression. Car pour que les Pelicans accrochent pour de bon les playoffs, ils vont avoir besoin de leurs joueurs de devoir. A ce moment-là, cette équipe sera enfin prêt à créer la surprise.