Alors que son départ se profilait depuis la fin de la saison, Deandre Ayton restera finalement aux Phoenix Suns. La franchise a décidé de s’aligner sur l’offre que le pivot, agent libre restricted, a signée aux Indiana Pacers. Et ce sans la moindre hésitation.
Le front office des Suns avait 48 heures pour prendre sa décision. Mais dès qu’il en a eu la possibilité, il a immédiatement choisi de sécuriser son joueur. Ayton a donc un nouveau contrat de 133 millions sur quatre ans dans l’équipe qui l’a drafté en 2018, d’après Adrian Wojnarowski.
Phoenix n’a même pas tenté de négocier un sign-and-trade. Myles Turner, disponible du côté d’Indiana, apparaissait pourtant comme une contrepartie toute désignée pour cela. Un signe que la franchise n’avait clairement pas l’intention de laisser partir son intérieur. Elle est allée à contre-courant de toutes les dernières rumeurs pour finalement le garder sous la main.
Une décision contre-intuitive de la part des Suns
Il y a très peu de temps, les Suns ne voyaient pas Deandre Ayton comme un joueur méritant un contrat max. Ils étaient même très motivés à l’idée de trouver un sign-and-trade pour s’en séparer. Étonnamment, ils ont fini par lui donner ce qu’il demandait depuis le début. Il a toutefois fallu attendre que les Pacers fassent une offre pour que la franchise change de position.
Quitte à lui accorder le maximum sans sourciller, les Suns auraient sans doute pu le faire d’eux-mêmes. Cela aurait permis à tout le monde de gagner du temps, en plus d’être bénéfique à leur relation avec leur joueur. Indiana n’aurait pas non plus eu à en couper quatre pour dégager du cap space.
Son salaire annuel, d’approximativement 33,25 millions de dollars, correspond à peu de choses près à celui qu’elle avait refusé de lui donner l’été dernier. Ayton était déjà éligible à une extension de 177 millions sur cinq ans en 2021. Environ deux millions de plus par saison que ce que lui propose Indiana. Lui et son équipe n’avaient alors pas réussi à trouver un compromis, montrant les limites du management — du moins, ce que nous pensions être ses limites.
Le pivot sortait à ce moment d’une excellente campagne de playoffs. Il avait été un formidable atout pour Phoenix des deux côtés du terrain dans son run jusqu’aux Finales NBA. Alors âgé de 22 ans, il avait notamment surpris par sa superbe défense face au MVP Nikola Jokic et à Anthony Davis. Qu’on lui refuse le max après avoir montré de telles promesses a été une claire désillusion pour le camp de l’athlète.
Cet été, les deux parties ont fait tout l’inverse. Deandre Ayton a été décevant en postseason. Il n’a joué que 17 minutes dans le Game 7 face aux Mavericks, pour 5 points et 4 rebonds, regardant son équipe se faire éliminer depuis le banc. Sans doute le pire contexte possible avant de négocier un nouveau contrat.
Pourtant, cette fois-ci, il a obtenu ce qu’il demandait : le maximum. Réticents à lui accorder un tel salaire, les Suns ont attendu de réellement risquer de le perdre pour réagir. Leur manière de gérer ce dossier a été relativement surprenante.
Et maintenant quoi ?
Maintenant Phoenix a matché l’offre, Ayton peut se préparer à jouer une nouvelle saison dans le maillot orange qu’il a toujours connu. Le premier choix de la draft 2018 ne peut absolument pas être transféré avant le 15 janvier. À partir de cette date, et jusqu’à l’été suivant, il aura un droit de veto sur tout trade.
Par conséquent, il y a très peu de chances que le pivot soit envoyé aux Nets dans un éventuel package de Kevin Durant. Devin Booker ne peut pas y être transféré tant que Ben Simmons est dans l’effectif. Chris Paul ne correspond probablement pas à ce que recherche Brooklyn. Voilà donc les Suns virtuellement éliminés du dossier KD.
Kevin Durant à Phoenix, toujours le scénario le plus plausible ?
En 2022-2023, les Finalistes NBA 2021 repartiront ainsi certainement avec le même groupe que les deux dernières années. En tout cas, en majeure partie. Un collectif dans lequel Deandre Ayton occupe toujours une place centrale.
Fort d’une saison à 17,2 points par match à 63,4 % au tir et 10,2 rebonds de moyenne, le pivot est l’une des pierres angulaires du projet. Partenaire de pick and roll idéal pour CP3, finisseur athlétique et protecteur de cercle éprouvé, il a déjà prouvé sa valeur au sein de son équipe. Il devra maintenant la convaincre qu’elle a pris la bonne décision en le re-signant.
De nombreux insiders décrivaient une véritable fracture entre le joueur et sa franchise depuis la fin de l’exercice. Plus précisément, sa relation avec Monty Williams, son coach, et avec Chris Paul serait particulièrement mauvaise. Commencer la saison avec Ayton paraissait même jusqu’ici "intenable", selon le Bleacher Report.
Si tout cela est avéré, la décision des Suns de le garder sur un contrat maximum est d’autant plus étonnante. Il faudra surtout que les deux camps trouvent un moyen de s’entendre, tant dans le jeu qu’en dehors, pour viser le titre l’année prochaine.
Alors qu’il fêtera ses 24 ans dans une dizaine de jours, Deandre Ayton a toujours une marge de progression. Il peut faire encore mieux sur bien des aspects. Le fait que Phoenix choisisse de le garder avec un tel salaire, contre toute attente, montre que la franchise a confiance en sa jeune pépite. Le pivot est un diamant brut, lui et les Suns doivent maintenant apprendre à briller ensemble.