Qui a fait une bonne affaire ? Qui s’est planté ? Les notes de la deadline NBA

On fait le point sur les différents transferts avec des notes attribués à plusieurs équipes pour leurs mouvements réalisés le soir de la deadline.

Qui a fait une bonne affaire ? Qui s’est planté ? Les notes de la deadline NBA

Philadelphie Sixers : A

Pari réussi pour Daryl Morey. Il tient sa deuxième superstar, et pas n’importe laquelle. James Harden, l’un des meilleurs joueurs au monde mais surtout l’homme qu’il avait déjà recruté aux Houston Rockets en 2012 et avec qui il entretient des rapports particuliers. Le tandem va avoir une nouvelle opportunité d’aller chercher un titre ensemble après avoir échoué dans le Texas. Morey s’est entêté à ne pas transférer Ben Simmons sans obtenir un joueur majeur en échange. Une prise de position qui semblait complètement absurde, l’Australien étant lui-même une star assez atypique. Les mois sont passés, les amendes se sont accumulées pour Simmons et il refusait toujours de rejouer. Dommage pour les Philadelphie Sixers, partis pour gâcher une superbe saison de Joel Embiid. Mais le pari du dirigeant s’est avéré gagnant. Son protégé débarque pour former un « one-two » punch playmaker-pivot sans équivalent en NBA. Et en plus, le tout sans céder Tyrese Maxey ou Matisse Thybulle. Morey, Harden, Embiid et les Sixers n’ont maintenant plus aucune excuse : ils sont armés pour conquérir le trophée, à eux d’assumer. SPOILER : Les Sixers ne seront pas champions.

Brooklyn Nets : A

Et oui, c’est un transfert gagnant-gagnant à nos yeux. Même si rien ne nous fera oublier que les Brooklyn Nets ont sacrifié quatre tours de draft, trois swaps, Jarrett Allen et Caris LeVert pour seulement 16 petits matches de James Harden avec Kevin Durant et Kyrie Irving. Pour 13 victoires. Nous ne saurons donc jamais quel aurait pu être le potentiel de ce trio inédit en matière de talents. Mais la franchise new-yorkaise s’en sort plutôt bien en mettant la main sur Ben Simmons, Seth Curry, Andre Drummond et deux picks qui serviront peut-être de monnaie d’échange cet été. Ce transfert permet justement de renforcer trois failles principales de l’équipe : la complémentarité, la défense et la profondeur de banc. Ben Simmons, les coulisses de son arrivée aux Nets avec l’impact de KD Les dernières sorties controversées de Simmons en playoffs et sa longue absence depuis ont terni sa réputation. Mais le premier choix de la draft 2016 reste un basketteur très complet, très intéressant et un partenaire idéal de Kevin Durant. Il va pouvoir se greffer sur tous les postes, de la mène à l’intérieur en passant par la possibilité de le faire jouer pivot en « small ball. » Parce que Simmons en est justement capable. Il peut défendre sur des profils différents, du meneur adverse à l’ailier scoreur. Un stoppeur d’élite qui va faire beaucoup de bien à Brooklyn en playoffs. C’est aussi un playmaker altruiste, à l’inverse d’Irving. Ses soucis d’adresse ont souvent été mis en avant mais le problème se pose nettement moins quand il va pouvoir attaquer la peinture à volonté avec des snipers comme KD, Patty Mills, Joe Harris ou Seth Curry à ses côtés. Les Nets ont maintenant une vraie base solide avec 10 bons joueurs capables de faire la différence dans leur rôle. Ils peuvent encore sauver leur saison.

New York Knicks : C-

L’absence de trade ne justifie pas d’être écarté de notre système de notation. Au contraire. Les Knicks n’ont pas réussi à gommer leur erreur de casting de l’été dernier. Kemba Walker et Evan Fournier sont toujours là. Julius Randle aussi, même si son attitude se détériore match après match (paradoxalement, ses statistiques, elles, augmentent). La franchise avait réussi un joli coup en dénichant Cam Reddish il y a quelques semaines. Sauf que Tom Thibodeau n’en voulait pas apparemment. Il ne le faisait quasiment pas joué jusqu’à cette nuit, lorsqu’il lui a donné 19 minutes lors de la victoire contre les Warriors. Les Knicks auraient pu laisser la place aux jeunes en libérant de la masse salariale et en donnant donc plus de responsabilités à RJ Barrett, Reddish, Mitchell Robinson, Quentin Grimes et compagnie. Finalement non. Cette équipe va tenter d’aller chercher le play-in alors qu’elle occupe actuellement douzième place à l’Est.

Los Angeles Lakers : D-

Même principe, mais en pire. En fait, cette note, c’est surtout celle de la dernière intersaison des Lakers. Il était presque évident que Los Angeles n’allait pas bouger jeudi soir. Parce que les Californiens se sont mis eux-mêmes dans une situation délicate en rameutant Russell Westbrook, recruté par LeBron James alors que Rob Pelinka pouvait faire venir Buddy Hield. Les Angelenos n’ont aucune marge de manœuvre en raison du salaire de l’ancien MVP. Ils espéraient se renforcer – ou au moins rééquilibrer leur effectif – en expédiant Talen Horton-Tucker. Personne n’en a voulu. Le statut quo donc. Avec une équipe dysfonctionnelle qui ne peut pas viser mieux que le play-in. Il restera maintenant le marché des buyouts pour faire évoluer les Lakers. C’est triste.

Dallas Mavericks : C

Les Dallas Mavericks ont remplacé un grand Letton surpayé qui tire à trois-points par un autre grand Letton surpayé qui tire à trois-points. Davis Bertans vient prendre la place de Kristaps Porzingis pour reprendre son rôle d’intérieur fuyant. Sauf qu’au moins, lui, n’aspirera pas à vraiment plus et ça évitera les plaintes et les drames futiles. Kristaps Porzingis, les Mavericks l’envoient aux Wizards ! Luka Doncic a d’ailleurs célébré le départ de Porzingis en claquant 51 points. D’un côté, toute la franchise doit se sentir soulagée de ne plus avoir à gérer ce problème. C’est le moment de rappeler que les Mavericks ont investi plusieurs picks pour aller chercher l’ancien All-Star à New York. Spencer Dinwiddie fait aussi partie du deal. Il peine encore à retrouver son niveau de jeu mais son contrat est abordable et ça donne à Dallas un autre playmaker. Il représente même une assurance en cas de départ de Jalen Brunson cet été.

Washington Wizards : C

Franchement, on n’est pas sûr de capter la stratégie globale. Du coup, dans le doute, on met un C.

Boston Celtics : B+

C’est passé inaperçu mais les Boston Celtics ont réussi à redonner un peu de peps à leur effectif le soir de la deadline. Le cadavre de Josh Richardson a été envoyé aux San Antonio Spurs pour récupérer le précieux Derrick White. Un meneur qui s’inscrit parfaitement autour de Jayson Tatum et Jaylen Brown. Il peut jouer avec ou sans le ballon, est adroit de loin et susceptible de défendre. Une vraie bonne pioche. Les Celtics ont logiquement cédé un pick – et Romeo Langford – pour mettre la main dessus mais ça reste propre. Surtout avec le deal réalisé dans la foulée. Dennis Schröder et Enes Freedom ont été envoyés aux Houston Rockets contre Daniel Theis, un ancien de la maison. Boston ressort avec une équipe renforcée et plus cohérente. Il y a encore la place pour aller chercher le top-6.

Detroit Pistons : B

Trey Lyles et Josh Jackson – ainsi que des seconds tours de draft – ont été sacrifiés pour Marvin Bagley, deuxième choix de la draft 2018. Ça se tente ! C’est un pari avec peu de risques et potentiellement une grande récompense. Tout dépend du niveau de jeu que pourrait atteindre l’intérieur formé à Duke. Mais voilà donc un autre jeune prometteur à associer à Cade Cunningham.

San Antonio Spurs : B+

Les San Antonio Spurs ont réussi à dénicher deux picks supplémentaires au premier tour le même soir. La reconstruction continue et on a déjà le sentiment qu’elle sera intelligente.

Los Angeles Clippers : C

Lâcher Serge Ibaka pour récupérer deux joueurs « inutiles » dans le roster : Rodney Hood et Semi Ojeleye. Un transfert pour faire des économies. C’est déjà ça.

Milwaukee Bucks : C+

Les Milwaukee Bucks avaient besoin de viande dans la raquette en l’absence de Brook Lopez. Serge Ibaka colle plutôt bien à la philosophie de l’équipe et il comble donc théoriquement un besoin. Mais le Congolais avait vraiment l’air cramé à L.A.