Les gagnants et les perdants de la deadline NBA

Peu de mouvements dans l’ensemble mais une deadline NBA agitée par le lifting complet des Cleveland Cavaliers. Focus sur ceux qui sortent renforcés ou diminués de cette soirée spéciale.

Les gagnants et les perdants de la deadline NBA

Les gagnants de la deadline NBA

Les Cleveland Cavaliers

Pour comprendre pourquoi les Cavaliers sortent vainqueurs de cette deadline, il faut bien prendre en compte le contexte dans lequel se trouvait la franchise de l’Ohio avant la série de transferts réalisés par le GM Koby Altman. Avant 19 heures et quelques hier, les triples finalistes disposaient d’un effectif incohérent, vieux et miné par les dysfonctionnements et les querelles internes. Ils restaient sur treize défaites en vingt matches et formaient l’une des plus mauvaises défenses NBA. Vous pouvez priez le dieu LeBron James autant que vous voulez mais Cleveland ne faisait même plus vraiment figure de favori à l’Est. https://www.basketsession.com/actu/cleveland-cavaliers-lebron-deadline-412732/ Les arrivants ne suffiront peut-être pas à tout changer sur le terrain. Mais rien que dans l’état d’esprit, dans l’atmosphère, tout semble plus léger. Les GM adverses s’attendant par exemple à retrouver un King « rajeuni » après tous ces échanges. La superstar sera désormais entouré de joueurs plus jeunes, plus athlétiques et donc plus à même de courir et de switcher sur les écrans en défense. Rodney Hood, Jordan Clarkson et Larry Nance Jr, trois des quatre joueurs obtenus hier, ont 25 ans. Et évidemment aucune expérience des finales, voire même des playoffs pour les deux anciens Lakers… Le roster n’est certainement pas taillé pour battre les Golden State Warriors ou même les Houston Rockets. Les Cavaliers vont même devoir trouver des repères en seulement quelques semaines avec très peu d’entraînements. Mais cette équipe est peut-être justement construite pour l’avenir. L’après LeBron James. Les dirigeants ont ajouté des salaires garantis qui limitent leur marge de manœuvre l’été prochain. Une page est en train de se tourner sous nos yeux. Mais Cleveland a tout de même réussi un coup de maître en renforçant son équipe sans céder le pick des Nets et tout en posant les bases de sa reconstruction.

Les Los Angeles Lakers

C’était donc du bluff : les Los Angeles Lakers n’ont probablement pas tiré un trait sur la Free Agency 2018. Quelques jours avant la deadline, ESPN révélait l’intention des dirigeants de se concentrer sur la classe 2019. Sur les Kawhi Leonard, Klay Thompson, Jimmy Butler et compagnie. Les décisions prises par Magic Johnson et Rob Pelinka hier soir laissent pourtant penser que les Angelenos vont jouer le coup à fond en juillet. En larguant Jordan Clarkson et Larry Nance Jr, les Lakers peuvent maintenant se retrouver avec 69 millions de dollars à dépenser lors de la prochaine intersaison (s’ils renoncent aux droits de Julius Randle). Ils ont nettement plus de flexibilité. Il y a donc bien deux contrats au maximum à offrir à, allez, Paul George et LeBron James ? Un luxe à une époque où les organisations auront de moins en moins d’argent à offrir.

La famille Nance

Larry Nance Jr va donc jouer à Cleveland lui qui est natif… d’Akron ! Un pur produit de l’Ohio. Il va surtout porter la même tunique que celle de son papa ! Larry Nance Sr, vainqueur du tout premier concours de dunk (auquel va justement participer le fiston le 17 février), était même l’un des joueurs majeurs des Cavaliers dans les années 80. Deux fois All-Star, son maillot a même été retiré par la franchise. Mais est-ce que l’organisation ne peut pas faire une exception, histoire que Nance Jr porte le 22, comme son père ?

Dwyane Wade

Il semblait de plus en plus crédible que Dwyane Wade retourne au Miami Heat à l’issue de la saison. Le triple champion NBA est clairement plus que jamais en fin de carrière et il n’avait pas l’air heureux à Cleveland. Il est venu pour LeBron James. Par amitié. C’est justement après concertation avec son frère d’arme qu’il est reparti. « Flash » va pouvoir rentrer en Floride, être ovationné par son public, se la couler douce (il ne défend plus un gramme) et prendre sa retraite chez lui, à South Beach.

Danny Ainge

Que tous ceux qui pensaient que les Boston Celtics s’étaient fait fumer en larguant Isaiah Thomas et le pick des Brooklyn Nets (et Jae Crowder, Ante Zizic) lèvent le doigt s’il-vous-plait. Danny Ainge a donc lâché un choix de draft pour une superstar comme Kyrie Irving. Quelles sont les chances que le joueur récupéré avec ce pick soit un jour aussi fort que le meneur All-Star ? Et dans combien de temps ? Génie numéro un.

Kyrie Irving

Vous ne nous ôterez pas de la tête l’idée selon laquelle Kyrie Irving avait pressenti le craquage complet des Cavaliers. Les relations tendues entre Dan Gilbert et LeBron James, les malaises au sein du vestiaire… « Uncle Drew » a mis les voiles avant de subir tout ça. Avant la reconstruction. Avant le bordel. Le voilà désormais superstar de la meilleure équipe de la Conférence Est. Génie numéro deux.

Les Detroit Pistons

Stan Van Gundy s’est armé pour son run en playoffs. Et saluons tout de même cette initiative à une époque où les équipes tankent à la moindre secousse. Le coach moustachu a ramené son meneur de toujours, Jameer Nelson, et il a donné un peu de peps sur les ailes avec le renfort de James Ennis. Le roster prend forme et peut viser le top huit de la Conférence Est.

Les Portland Trail Blazers

On se moque de Neil Olshey pour les horribles contrats qu’il a signé en 2016 (Evan Turner, Mo Harkless, Meyers Leonard, Allen Crabbe). Mais en moins d’un an, il a su faire faire des économies à sa franchise sans lâcher le moindre pick ! 37 millions de dollars en moins ! Il a d’abord envoyé Crabbe à Brooklyn l’été dernier. C’est un move mineur – le transfert de Noah Vonleh pour les droits d’un trentenaire qui joue en Suisse – qui a permis à Portland de repasser sous la Luxury Tax. Cela peut sembler anodin mais c’est très important pour les Blazers. Une victoire discrète mais une victoire quand même.

Les perdants de la deadline NBA

Isaiah Thomas

Isaiah Thomas est-il vraiment perdant ? Dès l’annonce du transfert, son agent a parlé de « meilleure opportunité » pour qualifier son transfert aux Los Angeles Lakers. IT était frustré aux Cleveland Cavaliers et ça se sentait. Sur le terrain, dans ses déclarations… il s’en prenait directement à ses camarades alors qu’il évoluait à des années lumières de son niveau de l’an passé. Logique après une blessure à la hanche, des mois sans jouer et quinze petits matches dans un contexte aussi tendu. C’est finalement la chute du bonhomme qui est vraiment marquante. Il y a un an, il était la superstar adulée de l’une des franchises mythiques de la NBA. Aujourd’hui, il joue certes pour son rival… dans la peau d’un éventuel back-up d’un rookie de 19 ans. Lonzo Ball n’est pas encore apte à reprendre la compétition et les deux seront peut-être alignés ensemble dans le backcourt. De quoi apaiser l’ego de Thomas. Mais le meneur n’est même plus considéré comme une star. C’est une location de deux mois avant que les Lakers le laissent sur le marché. A 29 ans, il peut oublier le « camion de la Brinks » et son salaire maximum. La réalité de l’intersaison risque d’être très difficile.

Frank Ntilikina

Les New York Knicks n’ont plus rien à jouer cette saison mais ils ne sont toujours pas déterminés à donner leurs chances aux jeunes dont ils disposent au sein de l’effectif. Bien sûr que Frank Ntilikina n’est pas prêt à driver une franchise. Et alors ! Les Knicks ne sont de toute façon pas prêts à jouer les playoffs. Plutôt que de laisser le joueur drafté en huitième position prendre ses marques dans le cinq, les dirigeants ont préféré aller chercher Emmanuel Mudiay. Le prix brut – un second tour de draft – est minime. C’est un pari à faible coût en termes d’assets. Mais il faut aller au-delà. C’est le développement de Ntilikina qui va peut-être (pas forcément, c’est de l’hypothétique) en prendre un coup. Parce qu’il y a maintenant embouteillage à la mène avec Trey Burke, Jarrett Jack, le Français et Mudiay. C’est à se demander si le GM, débarqué sans avoir choisi « Frankie Smoke » à la draft fait vraiment confiance à l’ancien de la SIG. Ntilikina a les qualités pour jouer poste deux au côté de Mudiay. Mais nous restons sceptiques – et bon dieu, ce n’est pas du chauvinisme – sur la stratégie new-yorkaise.

Les Memphis Grizzlies

Marc Gasol n’a pas été transféré, faute d’offre intéressante. Mais il y a de fortes chances que les Memphis Grizzlies essayent de se séparer de lui lors de la draft ou cet été. Tyreke Evans est lui aussi resté dans le Tennessee. La franchise espère le prolonger à bas prix cet été. Surtout, c’est toute la ligne directrice de cette équipe qui reste floue. Ils ne tankent pas mais ne jouent pas non plus les playoffs. Comme s’ils ne savaient pas où aller. Les franchises n’étaient pas prêtes à lâcher plus de deux seconds tours de draft pour Evans. Le conserver n’est donc pas totalement illogique. Sauf que Memphis perd peut-être là une chance de descendre bien bas et donc de piocher bien haut à la draft. Qu’est-ce qui est le plus excitant : deux mois de matches horribles pour une chance de sélectionner l’un des trois grands talents de demain ou deux mois de matches moches pour finalement obtenir le septième pick ?

Les Toronto Raptors et les Boston Celtics

Alors attention. Ils ne sont pas vraiment perdants de cette soirée. Disons qu’ils ne sont pas gagnants dans le sens où ils n’ont pas récupéré les joueurs qu’ils chassaient. Boston voulait Tyreke Evans et Toronto a poussé pour DeAndre Jordan. Ils ont gardé leurs effectifs qui caracolent en tête de la Conférence Est. Logique, non ? Mais si la mayonnaise prend à Cleveland… l’équipe des Cavaliers avec IT n’étaient même plus favorite face aux Celtics ou aux Raptors. Là, le suspense est peut-être relancé.