Alors que les médias se sont surtout concentrés sur les déclarations de David Stern concernant le futur de l'équipe olympique américaine, le grand patron de la NBA a aussi présenté quelques idées qui, sans être novatrices, pourraient améliorer sensiblement quelques-uns des plus grands problèmes affectant actuellement la Ligue.
Pour s'attaquer au coeur du problème ou des problèmes, le Commissioner a déjà commencé à agir puisque, le 16 mai dernier, la NBA a annoncé la création d'un nouveau Comité de Compétition, qui doit statuer sur l'évolution du jeu, même si ses propositions doivent être ensuite approuvées par les 30 propriétaires pour être mises en place.
Le précédent Comité était constitué des 30 GM's, dont la majorité ne se bousculait pas pour faire évoluer les choses, alors que ce nouveau Comité sera de constitution plus resserrée puisqu'il ne comprendra plus que 10 membres: le propriétaire des Cavs (Dan Gilbert) et celui des Warriors (Joe Lacob), le GM des Raptors (Bryan Colangelo) mais aussi ceux des Lakers (Mitch Kupchak), Jazz (Kevin O'Connor) et Thunder (Sam Presti) ainsi que les coaches des Mavs (Rick Carlisle), Grizzlies (Lionel Hollins) et Celtics (Doc Rivers). Tous ces noms seront accompagnés d'un joueur dont l'identité sera fournie par la NBPA (le syndicat des joueurs). Tout ce petit monde aura du pain sur la planche, d'après les dernières déclarations de Stern:
"On ne manque pas de sujets sur lesquels discuter, de la façon dont les règles doivent être suivies jusqu'à la video, sans parler de quantites d'autres problèmes", a expliqué David Stern
L'un des premiers problèmes qui sera abordé par ce Comité sera celui du flopping. Les dernières saisons ont vu cette tendance à l'exageration des fautes faire un véritable boom, amenant controverses et critiques de la part des fans et des médias. Tout comme la défense ultra-agressive de la fin des années 90 avait abouti à un changement, ou tout du moins à un respect supérieur, des règles (interdiction pour un défenseur de garder sa main sur un adversaire si celui-ci ne se trouve pas à proximité du panier) bienfaiteur pour les arrières, la NBA doit trouver une solution à ce qui est vu comme de la tricherie manifeste. Pour cela, la NBA n'hésitera pas à utiliser la vidéo "pas de façon instantanée mais en le revisionnant de façon attentive".
"Je pense que nous allons nous concentré sur un sujet que tout le monde me dit être impossible à regler et qui est de savoir si quelqu'un a joué la comédie ou essayé de tromper les fans et les arbitres. Ou bien s'il avait de vraies bonnes raisons d'aller s'étaler comme ça. Ensuite, la question sera de savoir quoi faire le cas échéant", a déclaré Stern.
Le flopping n'est pas le seul problème actuel où la vidéo pourrait jouer un rôle, instantané ou non. En effet, les arbitres sont actuellement limités dans ce qu'ils peuvent revoir aussitôt à la video. Ainsi, il vérifient seulement les paniers litigieux lors de l'arrêt de jeu suivant le plus proche (à l'image du 3-pt de Rondo lors du Game 2, changé en 2-pts un peu plus tard car son pied touchait effectivement la ligne), ils peuvent tout de même accéder aussitôt au ralenti sur les paniers en fin de match mais aussi en cas de faute flagrante de niveau 2 pour pouvoir juger si celle-ci méritait cette évaluation et ainsi vérifier si elle ne devait pas être rétrogadée au niveau 1, la faute flagrante 2 disqualifiant le joueur pour le reste de la partie.
"Je pense que nous devrions pouvoir revoir instantanement les fautes flagrantes de niveau 1 ou 2 et c'est une chose sur laquelle le Comite devrait se pencher." David Stern
Stern voudrait donc que les arbitres puissent pouvoir revoir toutes les fautes flagrantes, qu'elles soient de niveau 1 ou 2, afin d'être plus justes dans leurs évaluations de gravité. Un exemple récent, fut la faute de Udonis Haslem lors du Game 5 contre Indiana qui fut jugée être de niveau 1 (donc impossible à revoir instantanément) par les arbitres mais fut le lendemain classée de niveau 2 par la Ligue, suspendant ainsi l'ailier fort du Heat pour le Game 6.
Enfin, le Commish voudrait aussi revenir sur une règle qui est une des spécificités NBA puisqu'elle n'existe pas au niveau FIBA, celle de l'interférence ("goaltending"). Rappelons qu'en NBA, une fois que le ballon a touché l'arceau, il ne peut être touché tant qu'il n'est pas sorti du cercle imaginaire au-dessus de cet arceau. Cette règle est l'une des plus surprenantes pour les stars NBA lorsqu'elles font leurs premiers pas en basket FIBA et ils mettent d'ailleurs quelque temps à s'adapter et pouvoir pleinement exploiter leur potentiel physique, qui se révèle être un véritable atout sur ce point particulier. A contrario, l'équipe de France possède en Florent Piétrus, par exemple, un maître en la matière et l'on ne compte plus les paniers que Flo a pu dégager du cercle lors de ses multiples campagnes en Bleu.
David Stern voudrait tout simplement éliminer cette règle pour simplifier la vie des arbitres NBA puisque, selon lui, même en visionnant la vidéo, il est parfois difficile de se faire une opinion sur la faute ou non.
"Je suis en faveur de l'abrogation de cette règle de l'interférence. Je pense que c'est une des actions où, si vous regardez le nombre de fois où le joueur a touché ou n'a pas touché le ballon, cela met les arbitres en situation vraiment difficile parce que, même en utilisant le ralenti, on n'est pas sûr d'avoir raison", a-t-il noté.
Encore plus que le flopping ou le visionnage instantané des fautes flagrantes, cette disparition de l'interférence pourrait être la réelle innovation de ce rafraichissement des règles. En effet, tout comme l'autorisation de la défense en zone (tout du moins certaines défenses de zones) a permis de développer un jeu plus aéré en attaque et de s'éloigner un peu du modèle "Tout isolation", le fait de pouvoir sortir la balle du cercle pourrait créer de nouvelles stratégies défensives, particulièrement en NBA où le physique de certains joueurs serait adapté à cette tache.
Il ne faut néanmoins s'attendre à aucune révolution instantanée puisque le Commish a mis un point d'honneur à souligner qu' "aucune espérance particulière n'était placée dans ce Comité", voulant dire par là que le-dit Comité ne pouvait de toute façon rien faire tout seul puisque le processus doit inévitablement se terminer par le vote d'approbation des propriétaires.