« Le résultat est dicté par la totalité des faits dans ce cas », explique-t-il dans un communiqué. « Les Spurs ont décidé de ne pas utiliser quatre de leurs meilleurs joueurs pour un match de début de saison qui est leur seul match de saison régulière à Miami. L’équipe l’a également fait sans en informer le Heat, les médias ni le bureau de la ligue dans le délai imparti. Dans ces circonstances, j’ai conclu que les Spurs ont rendu un mauvais service à la ligue et à nos fans. »Pour rappel, les équipes sont censées informer la ligue et les adversaires dès qu’elles savent qu’un joueur ne voyagera pas avec l’équipe s’il est blessé. Le communiqué de David Stern a également rappelé que les Spurs étaient en violation d’une politique de la ligue, examinée par le Board of Governors en avril 2010 contre les cas de repos de joueurs « qui vont à l’encontre des meilleurs intérêts de la NBA. » Et les intérêts de la NBA, c’est de proposer les meilleures affiches possibles, pour combler les fans qui paient leurs billets et les chaînes de télé qui donnent énormément d’argent pour s’attacher les droits télé. Il en va donc du business de la ligue. Pourtant, Stern a par le passé toujours fait savoir qu’il était hors de question pour lui d’imposer des règles pour empêcher les équipes de gérer leurs effectifs. ESPN rappelle ainsi ce qui s’était passé en 2010, quand LeBron James, pourtant en bonne santé, avait été reposé quatre matches consécutifs. Lors d’une réunion à New York, David Stern et les proprios avaient discuté du sujet et les déclarations du commish’ étaient claires :
« Nous n’avons rien conclu d’autre que le fait qu’un certain nombre d’équipes pensaient que ça devait être à la seule discrétion de l’équipe, du coach, du général manager, et je pense qu’il est juste de dire que je suis d’accord avec ça, à moins qu’il y ait un abus manifeste. »Y a-t-il eu abus manifeste ? Visiblement Stern l’a pensé vu le montant de la douloureuse. Ce coup-ci, Gregg Popovich n’a pas attendu la fin de l’année, où les mises au repos de joueurs sont quasiment une tradition. L’an dernier, il avait mis fin deux fois à des séries de victoires pour reposer ses stars. Mais avec un calendrier très dense à cause du lockout, personne n’était venu le lui reprocher, pas même ceux qui n’étaient pas d’accord. De toute évidence, pour Stern, ils n’avaient pas cette excuse ce coup-ci, et on a comme le sentiment que le boss de la NBA a voulu se les payer. Après tout, il a toujours eu un problème avec les Spurs de Popovich. Il n’a jamais réellement caché son mécontentement de voir San Antonio en Finales, avec des audiences médiocres à la clé, comme s’il en voulait à SA d’avoir un jeu pas adapté à la séduction des foules. A ce sujet, dans un papier intéressant, Adrian Wojnarowski rappelle sur Yahoo! Sports la manière bizarre que la ligue a eu de traiter les Spurs toutes ces années, comme s’il y avait deux poids, deux mesures. D’ailleurs, Wojnarowski rappelle à juste titre que, si les Spurs ont pris 250.000 dollars, la précédente grosse amende pour une franchise était de 200.000 dollars pour les Knicks. La raison ? Des abus répétés sur plusieurs années concernant les workouts pre-draft. Nettement plus grave, et pourtant il avait fallu attendre que des médias révèlent l’affaire pour que la NBA se décide enfin à intervenir. En tout cas, avec cette amende, on arrive à un double paradoxe. Tim Duncan, Manu Ginobili, Tony Parker et le jeu des Spurs, que Stern ne voulait absolument pas voir en Finales NBA, ont visiblement retrouvé suffisamment grâce à ses yeux pour qu’il considère leur absence à un match comme un vrai scandale. Deuxièmement, si San Antonio n’est pas l’équipe la plus appréciée de la ligue, par les fans notamment, David Stern vient de la rendre éminemment sympathique tout d’un coup… C’est encore loin, février 2014 ?