Cette trade deadline, qui s’annonçait initialement plutôt calme, n’a de cesse de nous surprendre. Les Lakers, les Timberwolves et le Jazz ont décidé d’animer la soirée… avec un bâton de dynamite. Dans un blockbuster trade à trois équipes, Russell Westbrook rejoint ainsi les Wolves, tandis que D’Angelo Russell retrouve Los Angeles.
Le transfert complet se décante de cette manière, d'après plusieurs journalistes d'ESPN et de The Athletic :
- Les Lakers récupèrent : D’Angelo Russell, Malik Beasley, Jarred Vanderbilt
- Le Jazz récupère : Russell Westbrook, Juan Toscano-Anderson, Damian Jones, premier tour de draft 2027 des Lakers (protégé 1-4)
- Les Wolves récupèrent : Mike Conley, Nickeil Alexander-Walker, un second tour de draft 2024 (moins bon entre Washington et Memphis), un second tour de draft 2025 et un second tour de draft 2026 du Jazz
Avec D’Angelo Russell, les Lakers contentent le roi
Si l’on ne pouvait pas s’attendre à une opération d’une telle envergure, la nouvelle n’est finalement pas si choquante pour les Lakers. 13e de l’Ouest avec un bilan de 25 victoires pour 30 défaites, les champions 2020 étaient dos au mur.
La franchise pourrait en effet manquer les playoffs pour une deuxième année consécutive. Un pur désastre que Rob Pelinka, le General Manager, tente d’éviter à tout prix. À plus forte raison avec un LeBron James clairement insatisfait, qui aurait aimé voir Kyrie Irving atterrir en Californie plutôt qu’au Texas. Et quand le "King" tape du poing sur la table, il est écouté.
Le front office avait exploré pendant tout l’été la possibilité de faire partir Westbrook, relégué sur le banc depuis le début de l’exercice. Le MVP 2017, bien qu’il se soit bien adapté à son rôle, n’a plus rien de celui qu’il était au Thunder. Depuis le début de l’exercice, il affiche des moyennes de 15,9 points, 7,5 rebonds et 6,2 passes en 28,7 minutes par rencontre. Le tout à seulement 41,7 % au tir et 29,6 % à trois points.
La franchise cherchant à secouer le roster pour rattraper son retard après le All-Star Game, il s’agissait de l'évidence. Sa dégringolade, amorcée lors de son départ d’Oklahoma City, le conduit ainsi vers une cinquième franchise en autant de saisons (Thunder, Rockets, Wizards, Lakers, Jazz).
L’onde de choc se nomme D’Angelo Russell, qui a commencé sa carrière dans la Cité des anges en 2015. À 39,1 % à trois points cette saison, son adresse sera une arme précieuse pour sa nouvelle équipe. Il apparaît comme une claire upgrade par rapport à Westbrook, souvent pointé du doigt pour son inefficacité derrière la ligne.
Jarred Vanderbilt, l’un des joueurs les plus convoités sur le marché, est également un bel ajout. Gros défenseur, polyvalent, l’ailier fort dispose d’un profil très recherché en NBA. L’addition de Malik Beasley, un arrière à 13,4 points et autour des 40 % à trois points dans le bon système, est la cerise sur le gâteau.
Les Lakers se sont, sur le papier, considérablement renforcés. Ils ont peut-être récupéré deux ou trois nouveaux titulaires dans cet échange qui transforme l'équipe. Ce transfert majeur pourrait réellement changer la donne.
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Russell Westbrook, bientôt un buyout avec le Jazz ?
Avec les transferts de Donovan Mitchell et Rudy Gobert cet été, le Jazz a décidé de partir dans une nouvelle direction. Il a rapidement réussi à construire, autour de Lauri Markannen notamment, un jeune groupe prometteur et fonctionnel. Aucun intérêt, dans ce contexte, de faire venir une ancienne gloire de 34 ans en perte de vitesse.
C’est bien pour le choix de draft que Danny Ainge s’est inséré dans ce transfert à trois équipes. Juan Toscano-Anderson (29 ans) et Damian Jones (27 ans) restent par ailleurs des prises très anecdotiques. Pas vraiment pour les joueurs. Ce picks a une grande valeur pour Utah, au début d’un nouveau projet.
Russell Westbrook, lui, devrait être libéré. La franchise tentera probablement de négocier un buyout avec lui, d’après Chris Haynes du Bleacher Report. Le signe ultime de sa déchéance, certes, qui lui offrirait tout de même la possibilité de rejoindre une équipe pour finir la saison. On peut aisément imaginer les Clippers, à la recherche d’un nouveau meneur, se positionner sur le dossier. À condition qu'ils ne trouvent pas ce qu’ils cherchent sur le marché des transferts.
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Mike Conley retrouve Rudy Gobert aux Wolves
Si la rumeur circule déjà depuis un moment, la voir se concrétiser interpelle tout de même. Les Wolves, qui ont fait venir Rudy Gobert dans un trade XXL cet été, ont eux décidé aussi de relancer les dés.
9e de l’Ouest avec un bilan quasiment à l’équilibre (29-28), Minnesota n’est clairement pas à la hauteur des attentes. La blessure de Karl-Anthony Towns, absent depuis le mois de novembre, a certainement joué un rôle là-dedans. L’intégration poussive de Gobert est néanmoins une autre raison à cette première partie d’exercice en dents de scie.
Avec Mike Conley, le nouveau GM Tim Connelly s’offre un profil plus gestionnaire. L’ancien All-Star des Grizzlies est connu pour sa capacité à mettre en place l’attaque, mais aussi pour sa défense. À 34 ans, le meneur affiche des moyennes de 10,7 points et 7,7 passes, à 40,8% au tir, dont 36,2% à trois points.
Bien sûr, il ne pourra probablement pas assumer la même charge offensive que son prédécesseur. Néanmoins, la montée en puissance d’Anthony Edwards a apparemment convaincu les Wolves d’opter pour un profil différent de celui de D’Angelo Russell.
Le premier choix de la draft 2020 est en effet sur un petit nuage en ce moment. Il tourne à 28,9 points de moyenne sur les 10 derniers matches. Surtout, sa précision se fait remarquer : 50,2% au tir et 41,2% à trois points. Des chiffres qui traduisent une efficacité phénoménale.
Avec le retour à venir de Towns, Minnesota semblait avoir besoin d’un organisateur pour faire fonctionner cette équipe plus qu’autre chose. Le fait de récupérer un ancien coéquipier de Rudy Gobert, avec qui il s’entend bien et sait jouer, est un bonus.
Cette décision également une certaine continuité par rapport à Russell, agent libre cet été. Celui-ci aurait tout aussi bien pu partir sans contrepartie à l’intersaison. Mike Conley, lui, dispose ed’une dernière année de contrat à 24,3 millions de dollars l’année prochaine, dont 14,3 millions garantis.
L’économie potentiellement réalisée par la franchise avec ce trade lui permettra d’être plus flexible pour signer des free agents ou prolonger Naz Reid. Les trois seconds tours de draft récupérés lui donne également des assets précieux sur le marché des transferts. Nickeil Alexander-Walker, quant à lui, ne sera probablement de passage que pour un court moment.
Pour les trois équipes impliquées dans le transfert, la logique a donc été respectée. Ironie du sort, elles devront désormais se battre ensemble pour décrocher leur place en playoffs, dans une Conférence Ouest encore très indécise.
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