D’Angelo Russell est un basketteur plein de talents. Ça ne fait aucun doute. Mais son potentiel, il ne le montre finalement que trop rarement. Ou du moins pas assez pour s’affirmer un jour comme un joueur majeur d’une équipe capable vraiment loin. Les Los Angeles Lakers sont tout de même en finales de Conférence et le meneur de 27 ans, bien qu’irrégulier, a contribué au beau parcours des Californiens. C’est peut-être à ce stade de la compétition qu’il montre vraiment des limites, contre une équipe des Denver Nuggets plus forte qu’anticipé défensivement et bien trop en place.
Pas à son avantage lors du Game 1 – 8 points à 4 sur 11 aux tirs – il a encore été peu tranchant lors du Game 2, conclu avec 10 points et 5 passes mais sans forcément peser. En fait, sur cette série, chaque mauvais passage de Los Angeles coïncide avec la présence de Russell sur le terrain. C’est l’impression visuelle qui se dégage et ça se confirme dans les chiffres. L’ancien maestro des Minnesota Timberwolves affiche un différentiel terrible de -41 sur les 2 rencontres, pourtant serrées puisque remportées par 4 et 5 points d’écart par Denver. Alors qu’à l’inverse, les Lakers sont à +30 quand il est sur le banc.
Jamal Murray en feu, les Lakers dos au mur
Ils ont notamment creusé l’écart en début de partie, prenant jusqu’à 12 longueurs d’avance. Les Nuggets ont effacé ce déficit dès le retour de D’Angelo Russell sur le parquet, forçant carrément Darvin Ham à renvoyer son titulaire sur le banc pour relancer Austin Reaves. Au passage, ce dernier l’a vraiment supplanté dans la hiérarchie. Il n’est peut-être pas aussi « doué », et encore ça se discute, mais il joue plus dur, apporte plus, défend mieux et est même plus efficace en attaque. Les deux sont sur le marché cet été mais il est clair que Reaves aura la priorité.
Russell n’est pas assez costaud et il en devient donc trop ciblé en défense. Il pourrait compenser en donnant une autre dimension à l’attaque mais il est logique que les Angelenos préfèrent que le ballon soit essentiellement entre les mains de LeBron James, même si son coéquipier peut aussi le compléter grâce à sa capacité à étirer les lignes. Même s’il reste un shooteur honorable (et encore, 32% à trois-points sur ces playoffs…) « D-Lo » est d’abord un slasheur qui a besoin de la gonfle pour exprimer ses qualités.
D'Angelo Russell doit sortir du banc pour les Los Angeles Lakers
Pour ça, il serait plus efficace dans le deuxième cinq, quand les stars se reposent. Surtout que quand il sort, Rui Hachimura rentre. Et le Japonais est impérial sur cette campagne. Il a été excellent lors des Games 1 et 2, à la fois en attaque et en défense. Les Lakers tournent mieux avec lui au côté de James, Reaves, Anthony Davis et, au choix, Jarred Vanderbilt ou Dennis Schröder. Le hic, c’est que sortir D’Angelo Russell du cinq majeur peut avoir des effets néfastes sur un joueur pas forcément réputé pour sa maturité ou son altruisme quand il s’agit de délaisser des responsabilités.
Selon ESPN, le staff craint que l’ajustement soit perçu négativement par le joueur et que ça le pousse à aller voir ailleurs au moment de la prochaine Free Agency. Sauf qu’à un moment, la question va devoir vraiment être posée. Darvin Ham n’a pas hésité à faire des changements – le plus souvent payants – dans son groupe de départ. Ce serait d’ailleurs aussi bénéfique pour Russell qui aurait plus d’opportunités de se montrer balle en main, de prendre des tirs et de se mettre en rythme tout en souffrant moins en défense contre le deuxième cinq des Nuggets.
En tout cas, cet ajustement paraît désormais presque inévitable pour les Lakers s’ils veulent conserver une chance de rejoindre les finales NBA. Et avec l’avènement de Reaves, de même que celui d’Hachimura, ils ont de quoi assurer la relève en cas de départ de D’Angelo Russell en juillet.