5 clés déterminantes des finales à l’Ouest entre Minnesota et Dallas

Quelle sera la meilleure défense… collective ?

La défense fait gagner des titres ! Du moins il paraît. En tout cas, le message est passé auprès des Minnesota Timberwolves et des Dallas Mavericks, deux équipes qui se reposent en grande partie sur leur capacité à éteindre leurs adversaires. Cette série entre deux défenses « élite » s’annonce particulièrement intense, physique, dure et disputée.

Le quadruple DPOY Rudy Gobert et ses coéquipiers ont impressionné en claquant une masterclasse défensive contre les Denver Nuggets, champions en titre. Ils ont limité Nikola Jokic et ses partenaires sous les 100 points à quatre reprises… pour quatre victoires. Les quatre victoires qui ont permis à la franchise de se qualifier pour ses premières finales de Conférence depuis vingt ans. Les Nuggets ont inscrit 80 points dans le Game 2 et 70 (!!!) lors du Game 3. Leurs plus petits totaux cette saison.

C’est dans la lignée de ce que les Wolves ont montré tout au long de la saison, bouclée avec le meilleur rating défensif de la ligue (108,4 points encaissés sur 100 possessions).

Mais les Mavericks ne sont pas les Nuggets. Ils sont plus grands, plus longs, plus athlétiques. L’équipe de Minnesota a été construite par Tim Connelly, l’homme qui a drafté Nikola Jokic et Jamal Murray à… Denver, justement dans le but de détruire ce qu’il avait bâti dans le Colorado. Le make-up de Dallas est différent. Les joueurs de Jason Kidd peuvent tenir le choc d’une série défensive.

D’ailleurs, il est intéressant de souligner que depuis qu’ils ont fait passer Daniel Gafford dans le cinq majeur début mars, ce groupe affiche un rating défensif de… 107 points encaissés sur 100 possessions. Eux aussi ont des arguments. En fait, chaque formation a dans son effectif des stoppeurs à envoyer sur les meilleurs attaquants extérieurs adverses : Anthony Edwards et Jaden McDaniels pourraient se charger de Kyrie Irving et Luka Doncic tandis que PJ Washington et Derrick Jones Jr ont le gabarit pour gêner « Ant Man. »

C’est une analyse toutefois un peu trop simpliste. En réalité, les match-ups individuels sont surfaits dans cette ligue. Il est rare qu’un homme se charge réellement d’en arrêter un autre. Surtout pas avec autant d’espaces liés aux shooteurs qui étirent les lignes. Surtout pas avec autant de picks-and-roll et de switchs.

Du coup, ce n’est pas sur la défense individuelle mais bien sur la défense collective que ça va se jouer. Laquelle de ces deux équipes sera la plus disciplinée ? Laquelle sera la plus précise et la plus efficace dans ses rotation pour contrer les schémas adverses ? Chaque possession compte à ce stade de la compétition. Chaque déplacement, chaque tir contesté. La plus rigoureuse prendra probablement le dessus.

Derrick Jones Jr, Jaden McDaniels, PJ Washington… quels seront les « role players » les plus adroits ?

Il est impossible de défendre sur tout le monde, même pour des escouades comme Minnesota et Dallas. Chaque équipe choisit son poison. Elle choisit le joueur qui « pourrait la tuer » en pariant justement sur le fait que ça n’arrivera pas. Pour défendre un pick-and-roll de Luka Doncic, les adversaires des Mavericks ont pour habitude de doubler sur le Slovène pour le forcer à lâcher la balle mais aussi de faire venir un joueur en aide sur Gafford ou Derick Lively, deux pivots aériens qui excellent pour finir en roulant vers le cercle. Mais ce défenseur qui vient en aide laisse théoriquement un attaquant seul dans un coin du terrain.

Le Oklahoma City Thunder a offert des tirs ouverts à Washington et Jones Jr. Ils ont puni. Le premier a converti 43% de ses trois-points dans le corner sur la série. Le second a signé un 3 sur 3 dans la première mi-temps d’un Game 5 décisif gagné à l’extérieur. Ces deux-là peuvent-ils continuer à mettre dedans ? Ils auront des opportunités et leur adresse – ou maladresse donc – sera l’une des clés de ces finales.

Même constat pour McDaniels du côté des Timberwolves. Ses 21 et 23 points dans les Games 6 et 7 ont fait toute la différence contre les Nuggets. Il manquait cruellement de réussite avant ça. Le jeune homme, excellent défenseur, est souvent présenté comme le facteur X de Minnesota par ses coéquipiers. S’il rentre ses tirs, ça change la donne.

Les Dallas Mavericks oseront-ils « cacher un petit » sur Rudy Gobert ?

Toujours dans la même thématique de laisser un adversaire avoir un duel avantageux ou des opportunités de scorer : les Mavs vont-ils volontairement ignorer le danger que peut représenter Gobert en attaque ? Le Français a un style de jeu un peu atypique mais il contribue offensivement et il l’a montré notamment dans le quatrième quart-temps du Game 7 avec ses coupes vers le cercle, sa verticalité et ses rebonds offensifs.

Mais encore une fois, il faut choisir son poison. Dallas peut essayer d’inciter Minnesota à alimenter le géant près du cercle en collant un joueur plus petit, un extérieur comme Washington voire même Doncic, dans ses pattes. L’idée étant de prendre le pari que Rudy Gobert ne pourra pas poster ou ne convertira pas suffisamment de lancers-francs par exemple. Ce serait aussi le meilleur moyen pour switcher plus facilement sur des picks-and-roll impliquant Edwards et son intérieur.

Quelle attitude pour Karl-Anthony Towns ?

Souvent critiqué… parce que souvent en-deçà de ses capacités en playoffs, KAT sort d’une excellente série contre les Nuggets. Il a été précieux en défense sur Jokic et il a été brillant en attaque. Il a su laisser le jeu venir à lui. Sans forcer. Il a fait payer les ajustements défensifs adverses. S’il reproduit ça contre les Mavs, son équipe sera dans la meilleure position possible pour se qualifier pour les premières finales de leur Histoire.

Mais la différence avec cette série, c’est que Towns sera peut-être moins investi d’une mission défensive comme c’était le cas lors du tour précédent. Bien sûr qu’il devra bien défendre, probablement sur Gafford. Mais ça ne représente pas le même challenge mental que lorsque les coaches lui ont confié qu’il se chargerait du meilleur joueur du monde. Ce genre de tâche peut mettre un basketteur dans un état d’esprit idéal, en lui faisant comprendre toute son importance dans le collectif.

Sans cette mission, l’intérieur All-Star gardera-t-il la même attitude ? C’est primordial pour Minnesota. Parce que les Wolves manquent tout de même de playmaking au-delà d’Anthony Edwards. Il devra faire les bonnes passes, attaquer dans les bons moments, les bons intervalles, sans se perdre comme il a pu le faire par le passé. C’est un vrai test pour lui. Le plus gros test de sa carrière. Encore plus que lors des demi-finales de Conférence.

Quel état de santé pour Luka Doncic ?

Parce qu’au final, dans cette ligue, ce sont surtout les supers talents qui font la différence. Et sur le papier, Doncic est le meilleur joueur de cette série. Encore faut-il qu’il soit à 100% pour résister aux McDaniels, Edwards, Gobert et autres Nickel Alexander-Walker. Il va devoir aller batailler pour ses points. Il faut du grand Luka. Un joueur bien plus adroit que ce qu’il ne l’a été depuis le début des playoffs, notamment derrière l’arc (30%).

Les Mavericks ont une excellente défense mais ils vont devoir mettre du rythme pour chercher à faire la différence en attaque. Les Timberwolves jouent avec deux grands et il est primordial de les faire courir. Les Nuggets n’avaient pas les jambes. Doncic sera-t-il suffisamment en forme ? Son genou l’a handicapé sur la série précédente mais il allait de mieux en mieux au fil des matches. S’il est à son meilleur niveau, Dallas a toutes les raisons d’y croire.