Le déséquilibre entre les deux Conférences n’a peut-être jamais été aussi béant sur le papier. Plus personne ne peut vraiment le nier et certaines franchises envisagent même de faire pression sur la ligue pour que la formule des playoffs soit changée afin que les seize meilleures équipes soient qualifiées, toutes Conférences confondues. Mark Cuban, le propriétaire des Dallas Mavericks, est l’un des principaux porte-paroles du mouvement. Il n’hésite jamais à l’ouvrir. Surtout quand il s’agit de défendre les intérêts de son organisation. Logique.
Le milliardaire s’est d’ailleurs une nouvelle fois exprimé sur le sujet pendant le match de Summer League opposant son équipe aux Phoenix Suns.
« Vu où nous en sommes et vu où en sont les Golden State Warriors, on sait ce que nous avons à faire. On se reconstruit. Cela ne fait aucun doute. Mais ce ne serait pas le cas si nous étions à l’Est. Tout serait complément différent », confiait Cuban au micro d’ESPN.
Les Dallas Mavericks font le pari de l'avenir
A l’Est, les Dallas Mavericks seraient sans doute en mesure d’accrocher les playoffs. Cela semble (trop) compliqué à l’Ouest. Pas avec des équipes comme Golden State, San Antonio, Houston ou Oklahoma City dans la même Conférence. Les Texans vont essayer d’accrocher le bon wagon. Mais ils restent réalistes.
C’est dans cette optique qu’ils ont mis l’accent sur la jeunesse depuis un peu plus d’un an. Dirk Nowitzki n’est – malheureusement – pas éternel même si ses performances à quarante balais peuvent laisser penser le contraire. Les Mavs ont d’abord profité de l’arrivée de Kevin Durant aux Warriors pour signer Harrison Barnes l’été dernier. Ils ont ensuite escroqué les Philadelphia Sixers pour récupérer Nerlens Noel en février. Enfin, ils ont profité du neuvième choix de la draft pour mettre la main sur l’explosif Dennis Smith Jr.
Le rajeunissement de l’effectif n’est peut-être pas terminé mais la franchise a désormais une base solide pour l’avenir. Des joueurs prometteurs à des postes clés. Comme l’expliquait le coach des Boston Celtics, Brad Stevens, il n’y a plus que trois positions en NBA : le joueur capable de porter la balle et de briller sur pick-and-roll, les ailiers polyvalents en mesure de tout (bien) faire des deux côtés du terrain et les intérieurs qui posent des écrans et roulent fort vers le cercle. C’est exactement ce que possèdent les Mavericks avec Smith Jr, Barnes et Noel.
Dennis Smith Jr, candidat très sérieux au ROY
Le rookie a déjà fait des débuts fracassants en Summer League. Alors, oui, OK, le niveau des matches estivaux est bien loin de celui des rencontres NBA. Mais le défi physique est présent et c’est toujours l’occasion d’apprécier la technique et de jauger l’attitude des talents de demain. Après deux sorties, Dennis Smith Jr laisse donc entrevoir de belles promesses. Le meneur passé par North Carolina State a un côté Derrick Rose qui devrait plaire aux amateurs de highlights. Il est sacrément aérien. Il est tranchant, aussi. 14 points, 7 rebonds et 6 passes lors de son premier match puis 25, 8 et 4 lors du second. Avec à chaque fois des envolées spectaculaires.
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Smith Jr a l’allure d’un candidat très sérieux au trophée de Rookie Of The Year. Rick Carlisle a même déjà prévu de le titulariser d’entrée à la mène. Il aura du temps de jeu et donc des opportunités pour… faire des erreurs et apprendre. Le style est encore un peu brut. Mais son profil colle parfaitement à l’idée du meneur moderne : scoring, explosivité et une capacité indéniable à conclure près du cercle ou à créer du jeu sur pick-and-roll. C’est presque l’assurance d’avoir un joueur autour des 20 points et 6 passes de moyenne en moins de trois saisons.
Nerlens Noel, le pivot moderne type
Avec Nerlens Noel, les Dallas Mavericks ont d’ailleurs le parfait complément de Smith Jr sur pick-and-roll. Le pivot longiligne n’a pas l’arsenal offensif des intérieurs des 90’s dos au panier. Mais tout ça, c’est obsolète. Il est mobile. Il est vif et athlétique. Et c’est ça qui prime aujourd’hui. Le jeune homme de 23 ans devrait se régaler en posant des écrans puis en roulant vers le panier pour profiter des passes lobées de son nouveau coéquipier. Leur duo peut certainement faire des étincelles.
D’autant plus que Noel présente l’avantage d’être déjà un très bon défenseur NBA. C’est rare, à son âge. Il protège le cercle avec ses longs bras et il gobe un paquet de rebonds. Le double-double par match semble envisageable s’il a du temps de jeu. Il ne serait pas étonnant qu’il s’impose comme un titulaire à Dallas cette saison.
Harrison Barnes, le complément idéal
Pour un bon pick-and-roll, il est essentiellement d’avoir des shooteurs au large afin d’étirer la défense. C’est là qu’Harrison Barnes entre dans l’équation. Joueur de complément à Oakland, l’ancien champion NBA s’est plutôt bien intégré à son nouveau rôle aux Mavericks. Il a plus de responsabilités offensives et il a su en profiter pour s’illustrer. Le joueur de 25 ans pointait à 19 pts par match l’an dernier. A 35% derrière l’arc. Avec le soutien de Smith Jr, il devrait désormais avoir plus de tirs ouverts et de meilleures opportunités de marquer tout en restant la première option en attaque.
Barnes n’est pas à l’aise dans un rôle de premier playmaker et il fallait donc lui trouver un meneur capable de porter la balle. Il est facile de l’imaginer dépasser la barre des 20 pions pour sa deuxième saison à ‘Big D’. Et comme Noel, lui aussi a les aptitudes pour faire sa part du boulot en défense.
Leurs possibilités s’étendent évidemment au-delà du pick-and-roll. Notre exemple s’est basé sur le système le plus répandu dans la NBA actuelle. Simplement pour montrer que les Dallas Mavericks sont bien ancrés dans leur époque. Ils reconstruisent… dans le bons sens. Surtout qu’avec Dirk Nowitzki pour entourer le tout, ils ont un mentor de choix. Sans oublier Rick Carlisle, l’un des meilleurs coaches de la ligue, une culture bien établie, une organisation où les joueurs sont choyés, un propriétaire à l’écoute et à fond derrière son équipe, des dirigeants capables de faire des bonnes affaires… C’est très solide. Les Mavericks ont beau ne pas jouer à l’Est, il ne faut clairement pas se faire du souci pour eux. Ils sont en bonne voie.