Dallas Mavericks : 3 ajustements pour revenir plus forts

Largement battus par Boston, les Dallas Mavericks peuvent quand même rêver à des lendemains qui chantent. A condition de réaliser les bons ajustements.

Dallas Mavericks : 3 ajustements pour revenir plus forts

Tête de série numéro 5 à l'ouest, les Dallas Mavericks ont mordu la poussière face aux Celtics, meilleur bilan de la ligue en saison régulière (64 victoires et 18 défaites), durant ces Finales. Largement battus en ouverture comme en clôture, incapables de résister à la force de frappe de Jaylen Brown & Co et de développer leur jeu d'attaque (99,2 points de moyenne en finale contre 117,9 en saison régulière), les Texans ont baissé pavillon en 5 manches et laissé Boston soulever son premier trophée Larry O'Brien en 16 ans.

Une défaite dont les protégés de Jason Kidd n'ont pour autant pas à rougir. Pas le moins du monde même, tant les observateurs ne les voyaient pas sortir de la jungle de la Conférence Ouest cette année. Passé l'effet de surprise, les Mavs évolueront l'an prochain avec une cible dans le dos, avec l'obligation de confirmer, voire de gravir l'ultime marche à laquelle ils se sont heurtés. Et pour cela, ils vont devoir opérer les bons ajustements.

Personne n'a jamais été le leader des playoffs à la fois en points, rebonds, passes dé et steals... avant Luka Doncic

1/ Entourer Luka & Kyrie de shooters référencés

Josh Green mis à part (54,5% à trois points sur les Finales, 39,0% en playoffs), et exception faite de Dante Exum et Jaden Hardy (54,5% également, mais sur 11 tirs cumulés), les Mavericks auront largement failli derrière l'arc (31,6%). Et si le tour précédent face aux Wolves avait laissé entrevoir du mieux dans le domaine (38,6%) après une saison régulière correcte (13ème avec 36,9% d'adresse), la machine texane s'est enrayée au pire moment. Doncic (24,4%) et Irving (27,6%) en tête, Dallas n'a pas réussi à redevenir une menace à longue distance contre Boston, à l'image d'un Derrick Jones Jr aussi flamboyant contre Minnesota (46,2%) que poussif (25,0%) face aux hommes de Joe Mazzula.

Même topo pour P.J. Washington, létal contre OKC (46,9%) en demi-finale de conférence, largement rentré dans le rang depuis (25,9% face à Minny puis Boston). Et si la défense des C's, parfaitement huilée, n'y est pas étrangère, empêchant notamment les tirs dans les corners, force est de constater que les extérieurs de Dallas sont bien trop irréguliers pour porter le danger et créer les espaces permettant au duo Luka/Kyrie de rayonner pleinement. Jason Kidd serait sans doute ravi d'ajouter à son bel effectif un à deux shooters de métier, capables de s'intégrer à la rigueur défensive prônée par l'entraîneur texan. Kentavious Caldwell-Pope, qui dispose d'une player option cet été, serait un complément idéal à cette équipe des Mavs.

2/ Renforcer la capacité de création

Avec 1,4 assists de moyenne par match en postseason, P.J. Washington a terminé 3ème passeur des Mavs. Une stat qui s'explique certes par les usage % de Luka et Kyrie, mais qui traduit aussi le manque de créativité de l'effectif dans sa globalité, son duo de stars mis à part (13,2 asts cumulés). Une limite qui ne manque pas de créer un problème insoluble pour Jason Kidd lorsque Doncic et Irving sont cadenassés par l'adversaire, comme ce fut le cas contre Boston. Les deux leaders gênés par la défense rugueuse de Jaylen Brown, Derrick White et Jrue Holiday, Dallas est parfois apparu perdu sur le terrain, incapable de créer du mouvement offensif et de s'offrir des positions de shoot dignes de ce nom. Résultat les Mavericks ont délivré moins de 17 passes décisives par match sur les Finales (16,9 contre 24,2 pour les Celtics), un chiffre famélique lorsqu'on sait qu'Orlando, auteur de 19,3 caviars par match, a terminé dernier dans l'exercice lors de ces playoffs.

Ce manque de création, donc de danger offensif, des joueurs texans, rend l'attaque des Dallas Mavericks beaucoup trop prévisible et tributaire des exploits individuels de ses joueurs. Un pari qui n'a pas fonctionné face aux protégés de Brad Stevens. Jason Kidd devra donc trouver la pièce manquante capable d'amener la créativité nécessaire en relai du de son backcourt all-star, à l'image d'un Nicolas Batum à Philadelphie, d'un Josh Hart à New York ou d'un Kyle Anderson à Minnesota. Des joueurs aux aptitudes très éloignées de celles de Josh green, Derrick Jones Jr et P.J. Washington.

3/ Porter le danger à l'intérieur

Si le duo Gafford-Lively a livré de belles performances lors de ces playoffs, notamment face aux Wolves, la doublette reste encore trop limitée pour se frayer seule un chemin vers le cercle. Les mises en orbite de Luka mises à part, et exception faite des rebonds offensifs chipés ça et là, les deux big men n'ont pas la capacité de créer le danger par eux-mêmes, rendant la tâche plus dure encore à Doncic et Irving pour ce qui concerne l'animation offensive. Car ni Daniel Gafford, ni Dereck Lively n'est capable d'attirer l'aide pour créer les décalages dans la défense. Aucun d'eux n'est suffisamment respecté dos au cercle ou à mi/longue-distance, à l'instar d'Al Horford et Kristaps Porzingis à Boston, pour fixer la défense et créer des espaces.

Une faiblesse qui n'offre que peu de variété dans le jeu pratiqué par les Mavericks, souvent contraints de s'en remettre aux tirs longue distance (39,5 par match cette saison, deuxième de la ligue) ou aux exploits de ses stars. Dallas serait donc bien inspiré de trouver un profil de ce type, quitte à échanger Daniel Gafford, eu égard au potentiel intrigant de Lively. La perspective d'un frontcourt constitué du rookie et d'un joueur tel que Bobby Portis, Rui Hachimura ou Nikola Vucevic, capable d'étirer les lignes, a de quoi faire saliver. Et permettre aux Mavs de se doter d'autres armes en vue des joutes printanières.

Au-delà de ces ajustements il est raisonnable de penser qu'avec davantage d'expérience, les Dallas Mavericks n'en seront que plus dangereux encore dans les années à venir. Avec un seul joueur rompu aux NBA Finals côté Mavs en la personne de Kyrie Irving (2015, 2016 et 2017 avec les Cavs), contre 8 aux Celtics, Dallas n'a pas tenu la distance. La marche était trop haute pour le noyau dur du groupe, à peine âgé de 25 ans - contre 29 pour les C's - , pour espérer mieux. Et si la défaite est lourde, nul doute que les Dallas Mavericks auront beaucoup appris sur cette postseason. Et reviendront plus fort encore.

Je partage pas ton idée 2 et je suis mesuré sur la 3.
Je trouve que c'est le propre d'une attaque héliocentrique de ne (presque) pas avoir besoin de playmaking autre que le joueur autour duquel tourne l'attaque. Il a besoin de shooteurs autour mais pas nécessairement de playmaking.
Le danger à l'intérieur est permanent via le lob. Avoir un intérieur capable de tirer à 5 mètres mais moins dangereux que Gafford ou Lively sur les lobs qui sont des shoots à bien plus haut pourcentage apporterait peut-être de la diversité mais est-ce une solution raisonnable (salaire du joueur)?
Répondre
Sur les intérieurs, les mavs avaient kleber mais malheureusement il n'a pas réussi à revenir en forme au bon moment et aucun de ses 3 n'est rentré, sinon ils avaient un très bon stretch 5!
Répondre
Un autre ajustement à prévoir: utiliser des vrais systèmes en attaque. Kidd a complètement pris l'eau face à Mazzulla et Dallas s'en remet trop à Luka et à son (énorme) talent offensif. Je veux bien qu'il ne soit pas sur le terrain et que toute la responsabilité de la défaite en finale ne lui incombe pas, mais je l'ai trouvé souvent spectateur du match et des exploits du Slovène.
Répondre