Mais elle vaut quoi cette Conférence Est ?

Les Cleveland Cavaliers viennent d'infliger un deuxième sweep d'affilée au sein d'une Conférence Est qui semble finalement aussi pauvre que l'an passé.

Mais elle vaut quoi cette Conférence Est ?
Cela fait maintenant plusieurs saisons que le niveau de la Conférence Est inquiète autant que celui de sa voisine de l'Ouest impressionne. Une inégalité entre les deux côtes des Etats-Unis qui a alimenté des papiers et autres analyses au cours des années précédentes. Ce n'est un secret pour personne, le chemin menant aux finales NBA est moins dangereux, moins éprouvant à l'Est qu'à l'Ouest où il est semé d'embûches et de redoutables armadas à affronter. Un équilibrage était attendu. Nous avons cru, naïvement, qu'il avait enfin été opéré cette saison. Certaines équipes comme Dallas, Houston ou Memphis accusaient le coup. D'autres comme les Clippers ont été handicapées par les blessures. Portland avait perdu quatre titulaires l'été précédent. Dans le même temps, la course aux playoffs faisait rage à l'Est où plusieurs franchises médiocres ont fini par afficher une progression intéressante. La lutte à quatre équipes pour la troisième place de la Conférence laissait présager d'une hausse du niveau global à l'Est. C'était juste un mirage. [superquote pos="d"]Quelqu'un imagine le Heat sacré ? Les Raptors ? Les Hawks ? No way.[/superquote]La façon dont les Cleveland Cavaliers se baladent actuellement, chargeant au petit trot sur ses adversaires tout en gardant de l'énergie pour une nouvelle finale NBA qui leur tend les bras, témoigne du manque de compétitivité de la Conférence. Les Hawks semblaient plus forts que l'an passé et ils ont pourtant pris le même tarif, 4-0. Alors, certes, ces Cavaliers sont plus forts qu'il y a un an. Ils ont de meilleurs automatismes et sont cette fois-ci au complet. Ils sont même des candidats crédibles au titre NBA. Plus que crédibles même. Mais y a-t-il vraiment une équipe capable de les inquiéter dans leur moitié de tableau ? Atlanta et Boston nous ont offert une très belle série au premier tour mais aucune de ces deux formations n'a vraiment l'allure d'un contender. Les Charlotte Hornets étaient solides mais ont été éliminés en sept manches par un Miami Heat qui n'a pas non plus la carrure des Cavaliers. Les Toronto Raptors sont fébriles et peu importe le vainqueur de la série entre Floridiens et Canadiens, aucune des deux équipes ne semble en mesure de vraiment faire trembler LeBron James et sa bande. Les Pistons sont prometteurs et les Pacers se sont bien battus mais ils sont bien loin de pouvoir prétendre à une finale de Conférence. Enfin, quoique, à l'Est... tout est possible tant c'est le désert - en matière de vrais candidats au titre derrière les Cavaliers. Quelqu'un imagine vraiment le Heat sacré ? Les Raptors ? Les Hawks ? Non. No way. Une finale sur un malentendu mais pas un titre. [superquote pos="g"]Allez donc mater un Lyon-Monaco après un Barça-Real...[/superquote]Alors qu'à l'Ouest, justement, il est déjà difficile de déterminer ne serait-ce que la formation qui aura le privilège d'affronter Cleveland (sauf séisme) en juin prochain. Les Golden State Warriors, les San Antonio Spurs et le Oklahoma City Thunder sont trois équipes terriblement fortes, armées à tous les postes et des deux côtés du parquet. Trois monstres pour une seule place en finale. En fait, le niveau de la Conférence Ouest n'a pas réellement diminué, l'écart s'est juste creusé entre l'incroyable tête de classe - ces trois équipes plus éventuellement les Clippers au complet - et les autres. Il suffit de passer d'un Cavaliers - Hawks à un Spurs - Thunder pour comprendre la différence de niveau entre les deux Conférences. Le premier match était chiant à mourir, même serré, quand le second était captivant. Il y a une l'intensité permanente, des actions dingues, des défenses organisées, du beau jeu et des individualités incroyables sur chaque série à l'Ouest. Difficile d'en dire autant pour l'Est - hormis à Cleveland encore une fois. Ce n'est presque pas le même sport. Pour les amateurs de foot, c'est presque comme passer de la Ligue 1 à la Premier League ou à La Liga. Après tout, le PSG peut bien rivaliser avec les meilleurs clubs du monde mais ce n'est pas pour autant que le championnat de France boxe dans la même catégorie que la ligue anglaise, espagnole voire même allemande. Allez donc mater un Lyon - Monaco après un Barcelone - Real Madrid. Cela revient au même que de se faire un petit Miami - Toronto après avoir regardé un San Antonio - Oklahoma City. C'est plaisant, mais ce n'est clairement pas la même chose. Tant mieux pour les Cavaliers. Le niveau devrait finir par s'équilibrer pour de bon à un moment mais, en attendant, ce n'est pas forcément une très bonne publicité pour la NBA. Après tout, ces playoffs semblent moins excitants que par le passé. Assez normal quand seules quatre équipes semblent en mesure de jouer le titre quand trois d'entre elles évoluent dans la même Conférence. Cela nous offre deux ou trois (allez plutôt deux) séries monumentales (Spurs - Thunder puis le vainqueur contre d'éventuels Warriors) et un paquet de séries complètement pétées...