Comment les Spurs se sont qualifiés sans Kawhi Leonard

Peu s'attendaient à ce que les Spurs donnent une telle leçon aux Rockets sans leur meilleur joueur. Ils ont pourtant réussi et voici pourquoi.

Comment les Spurs se sont qualifiés sans Kawhi Leonard
Lors du shootaround matinal, tout indiquait que Kawhi Leonard allait débuter le game 6 contre Houston. Pas d'attelle à la cheville, aucune difficulté apparente pour marcher. Mais Gregg Popovich n'est pas homme à prendre des risques inconsidérés avec ses meilleurs joueurs. Le coach des San Antonio Spurs sait à quel point l'ailier All-Star est important dans son équipe, mais aussi que le niveau de jeu de "Sugar Kay" sera l'un des atouts majeurs des Texans en cas d'affrontement avec Golden State en finale de Conférence. C'est dans cette optique que "Pop" a donc décidé de lancer Jonathon Simmons dans le 5 et de se présenter sous un visage qui, on le pensait alors, mènerait vers un game 7 à l'AT&T Center. Voilà comment San Antonio, porté par LaMarcus Aldridge, s'est retiré cette potentielle épine du pied sans avoir à recourir au talent de Leonard.

James Harden sans vie

Ce n'est pas pour retirer du mérite aux San Antonio Spurs, qui ont superbement surmonté l'absence de leur meilleur joueur dans un match-clé, mais la faillite mentale de James Harden et des Rockets a joué un rôle important dans cette nette victoire. Les hommes de Gregg Popovich ont su profiter du match complètement manqué du possible futur MVP. Avec 10 points (à 2/11 !), 7 passes, 6 pertes de balle, une sortie pour 6 fautes et un différentiel de -28 (!) lorsqu'il était sur le terrain, Harden est sans doute passé à côté de son sujet au pire moment. Et alors que l'absence de Kawhi Leonard semblait augmenter considérablement les chances des Rockets. Mike D'Antoni a beau avoir avancé l'hypothèse d'un rhume tenace, l'ancien joueur d'OKC a paru mou, sans passion ni engagement et incroyablement brouillon. Le sérieux et l'intensité défensive de San Antonio y est pour quelque chose, mais le "Bearded One" a parfois donné l'impression d'être un rookie sous pression qui découvrait le haut niveau. Un spectacle d'une tristesse infinie quand on sait à quel point Harden a porté cette équipe sur ses épaules toute la saison. On ne pensait pas dire ça une seule fois durant cette campagne, mais la copie de James Harden a manqué d'agressivité offensive. Lui-même a reconnu cette lacune et sa culpabilité dans cette déroute.
"Ça doit retomber sur moi, c'est comme ça. Je dois reconnaître que des deux côtés du terrain ma responsabilité est engagée et c'est dur à encaisser. Perdre un game 6 de cette manière à la maison... [...] On a jamais trouvé de rythme en attaque, moi en particulier".

LaMarcus Aldridge a step up

On a suffisamment "tapé" sur LaMarcus Aldridge ces dernières semaines, probablement même ces derniers mois, pour reconnaître quand il joue au niveau qui devrait toujours être le sien. Présent au rebond (12 prises) et (enfin) heureux de jouer et de prendre ses responsabilités en attaque, l'ancien Blazer a donné des maux de tête aux Rockets. A mi-distance ou près du cercle, "LMA" a fait filoche les 3/4 du temps et a fini à 34 points (à 16/26). Le rôle d'option offensive n°1 lui rend tout de suite le sourire et ses moyens...

Les highlights de LaMarcus Aldridge :

https://www.youtube.com/watch?v=zs6EZfjWEKU Son avantage de taille et de mobilité sur tous ses adversaires directs a sauté aux yeux. Beaucoup attendaient de le voir rayonner dans un match-clé et le Texan a répondu présent pour décrocher son premier billet pour une finale de Conférence à 31 ans. A lui de montrer désormais qu'il peut aussi être un casse-tête pour la meilleure équipe du pays et conserver cette allant en attaque avec ou sans Kawhi Leonard...

Jonathon Simmons, le remplaçant qui fait le job

Les Rockets ont dû pousser un ouf de soulagement en découvrant que c'était Jonathon Simmons et non Kawhi Leonard qui débuterait la rencontre. Au pire allaient-ils prendre un ou deux dunks un peu violents sur la truffe, mais jamais Simmons ne pourrait avoir un impact comparable à celui du MVP des Finales 2014. Le sophomore de 28 ans n'a évidemment pas la même emprise effrayante sur une rencontre, mais Houston a pu constater que son énergie et son envie de prouver au monde qu'il n'est pas là par hasard en faisaient un back up de choix. https://www.youtube.com/watch?v=xz4OZ8HXiyk Dans sa ville natale et devant sa famille, Jonathon Simmons a inscrit 18 points et pris 4 rebonds en 30 minutes tout en se fondant dans le moule créé par Gregg Popovich. Il y a un peu moins de deux ans, Simmons payait 150 dollars pour participer à un essai sous les yeux des scouts de San Antonio. Hier, il était dans le cinq de l'organisation la plus respectable de la ligue dans un game 6 pour décrocher une place en finale de Conférence contre les Warriors. Les choses peuvent décidément aller très vite en NBA et plusieurs équipes, les San Antonio Spurs y compris, seront probablement prêtes à sortir le carnet de chèques dans quelques semaines pour lui faire signer un deal.