Combatifs, déchaînés puis libérés, les Bleus sortent le Canada !

Transcendée par l'enjeu, l'équipe de France a réussi son pari en s'imposant contre le Canada en quart (82-73) du tournoi Olympique à Paris.

Combatifs, déchaînés puis libérés, les Bleus sortent le Canada !

France - Canada : 82-73

Mais quel match. En voilà un qui va rentrer dans l’Histoire du basket tricolore, surtout si les Bleus, décevants depuis le début du tournoi Olympique – leur tournoi Olympique ! –, finissent par éventuellement aller chercher une médaille. Ils n’en sont pas là, bien sûr, mais les joueurs de Vincent Collet se sont ouverts les portes des demi-finales en écartant le Team Canada, l’un des principaux candidats au titre à Paris, en s’imposant 82 à 73 dans une Accor Arena de Bercy chauffée à blanc.

Un pari gagnant

Ce match d’anthologie, les tricolores auraient pu le perdre avant même de l’avoir disputé. Ils ont quitté Lille sans aucunes certitudes après avoir gagné deux rencontres dans la douleur contre des adversaires plus modestes (Brésil, Japon) avant de prendre une claque contre l’Allemagne, championne du monde en titre. Il y avait même de la tension dans l’air entre les déclarations d’Evan Fournier et celles de son sélectionneur.

Très critiqué, le coach a pris ses responsabilités. Il a changé son cinq majeur avec deux choix forts : Guerschon Yabusele, le meilleur joueur de l’équipe de France depuis trois compétitions, a remplacé Rudy Gobert, star NBA et cadre du groupe, tandis qu’Isaïa Cordinier s’est lui retrouvé à la place de Fournier autour de Victor Wembanyama, Nicolas Batum et Frank Ntilikina.

Complémentaires, concentrés et surtout bien plus engagés des deux côtés du terrain, les cinq titulaires ont donné le ton d’entrée. Ils ont pris les Canadiens à la gorge dès les premières possessions, avec un Cordinier en feu et auteur de 2 de ses 4 paniers primés de la soirée en cinq minutes. La France menait alors 16-5.

La France au bout du suspense

Un écart qu’elle aura finalement tenu toute la partie, malgré quelques frayeurs. Shai Gilgeous-Alexander a tenu son équipe à bout de poignet, enchaînant les paniers les uns après les autres. La superstar du Oklahoma City Thunder a inscrit 27 points. Mais c’est ce même « SGA » qui a raté deux lancers très importants alors qu’il pouvait ramener les siens à 4 petites longueurs (61-55) à 6 minutes de la fin. Un tournant dans la partie. Parce que derrière, les Bleus sont remontés à +10. Puis Evan Fournier a tué le match.

Non aligné dans le cinq, l’arrière de 31 ans a réussi à peser sur le match, contrairement à Gobert (3 petites minutes). Il a marqué des paniers importants, notamment pour casser les temps forts canadiens. Un tir primé qui a redonné 8 points d’avance dans le final (68-60) puis un miracle à dix mètres pour enterrer ses adversaires dans la dernière minute. Il a terminé avec 15 points.

Le chantier des intérieurs

20 pour Cordinier et surtout 22 pour Yabusele, encore exceptionnel. L’intérieur du Real Madrid a été le patron. Dans l’intensité, dans la finition… un peu à l’image des intérieurs estampillés FIBA. Parce que si Victor Wembanyama a été trop tendre et très discret, Yabusele et Mathias Lessort ont roulé sur la raquette des rouges et blancs.

On savait que ça pouvait être un point faible du Canada. Et les Bleus ont appuyé là-dessus. Constamment recherchés, constamment servis, Lessort et Yabusele ont provoqué fautes sur fautes. Pour preuve, le nombre de lancers-francs tirés en première mi-temps : 25. Des points faciles qui ont pesé pour une équipe française qui peine parfois à mettre en place du mouvement en attaque.

Quoi qu’il en soit, elle est toujours en vie. Ou plutôt, elle vient de revivre. De renaître. Avec peut-être enfin une formule qui marche. Ou au moins une formule qui mérite d’être testée à nouveau contre l’Allemagne en demi-finale. Les Bleus ont rejoint Paris, là où le pays vibre depuis plus de dix jours, et ils sont enfin entrés dans leur tournoi. Il était temps… et pourvu que ça dure.

Le boxscore

Effectivement, nous avons vu un changement et de l'orgueil. En fait, l'équipe de France nous a habitué à faire des premiers tours compliqués, poussifs voire inquiétants... Est-ce qu'on peut dire que l'équipe de France est intéressante que quand elle est au pied du mur? Est-ce qu'on peut dire que l'EDF est meilleure quand le Défi s'impose à elle? Depuis que je la suis, j'ai le sentiment qu'elle a besoin d'être à "l'agonie" pour réagir et pour jouer enfin son basket... Le deuxième tour est lancé et espérons que l'équipe va continuer sur cette dynamique défensive et ces "circuits" simples en attaque : Meneur>Ailier>Intérieur qui fixe et impose sa puissance)
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