Cet été, si on nous avait dit que les Clippers auraient le même bilan que le Jazz après une trentaine de matches (17-14), on aurait sans doute beaucoup ri. Aujourd’hui, cette bonne blague n’en est plus une. Los Angeles se trouve en effet à la 8e place de la Conférence Ouest, juste derrière Utah.
Bien entendu, c’est avant tout le Jazz et son début de saison au-delà de toute attente qui ont créé la surprise. Mais cette situation est aussi le fait des hommes de Tyronn Lue qui, au contraire, sont un cran en dessous des prédictions.
Pour cause, le retour de Kawhi Leonard — qui s’annonçait comme un premier pas sur la route du titre — ne se passe pas sans encombre. L’ailier star, freiné par son corps, n’a disputé qu’un tiers des matches de son équipe depuis la reprise. Sur cette dizaine de rencontres, il ne semblait pas être lui-même.
Leonard affiche ses moyennes statistiques les plus faibles depuis la saison 2017-2018, lors de laquelle ses blessures ne lui avaient permis de jouer que 9 matches poussifs. Ses minutes, ses points, rebonds, interceptions, pourcentages… Tous les curseurs sont au plus bas. On observe parfois du mieux, à l’image de ses 25 points et 9 rebonds à 10-12 au tir face aux Celtics, mais les Clippers ne peuvent pas se contenter de quelques éclaircies. Ils ont besoin d’un leader présent et à son meilleur niveau pour atteindre leurs objectifs.
Paul George, estampillé "lieutenant de luxe" à son arrivée à LA, endosse donc régulièrement cette responsabilité. Dans ses standards cette saison, ce rôle lui sied d’ailleurs assez bien, mais lui aussi a ses limites. Fréquemment blessé ces dernières années, PG n’est pas non plus épargné sur le plan physique. Il déjà manqué 9 rencontres sur les premiers mois et doit encore prendre des précautions pour éviter d’aggraver la situation.
À tout cela, il faut ajouter quelques role players qui peinent à trouver leur rythme, à l’image de Robert Covington. Des blessures mineures touchent parfois le reste de l’effectif également, si bien que seul Nicolas Batum a pris part aux 31 matches de l’équipe en 2022-2023. Voilà le contexte d’instabilité dans lequel compose la franchise cette saison.
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Un gros test pour les Clippers avant le All-Star Game
Avec un bilan positif, Los Angeles n’est pas vraiment dans l’urgence. La profondeur du roster lui permet d’absorber les chocs et de maintenir le voilier à flot. Mais les Clippers, qui rêvent de titre depuis déjà trois ans, ne sont pas à la hauteur de leur ambition pour le moment. Ils auront donc probablement à cœur de relever la barre avant la pause de mi-saison.
La période à venir constitue un exercice parfait pour l’équipe. Elle dispose en effet du cinquième calendrier le plus difficile jusqu’au All-Star Game selon Positive Residual. Un challenge qui s’annonce aussi éprouvant que révélateur pour Tyronn Lue et ses joueurs.
Sur les 30 rencontres qui les séparent du break, 18 se tiendront à l’extérieur. Ils se préparent d’ailleurs à partir pour un road trip de cinq matches, lors duquel ils affronteront les Sixers et les Celtics, avec un back-to-back contre les Raptors en prime. Un avant-goût de ce qui les attend un mois plus tard, avec un enchaînement de six matches à l’Est — cette fois-ci avec les Hawks et les Cavaliers en back-to-back, avant leurs confrontations face aux Bucks et aux Nets.
Dans le jeu, les Clippers auront ainsi l’occasion de prouver leur valeur face aux meilleures équipes de la ligue. Le défi sera toutefois mental et physique avant tout. Kawhi Leonard et Paul George sont attendus au tournant sur ces rencontres, pour montrer qu’ils sont prêts à emmener leur collectif jusqu’au bout cet été.
Rien ne garantit que la franchise prenne les deux mois à venir particulièrement à cœur, mais l’opportunité sera bien au rendez-vous quoiqu’il en soit. Los Angeles est invité à la table des grands, à elle de s’y faire entendre. On ne peut qu’espérer une reprise en main rapide — et un peu de chance, en ce qui concerne les blessures — pour cette équipe absolument merveilleuse sur le papier. Car, malheureusement pour cet effectif pléthorique, le basket ne se joue pas sur le papier. Seuls les résultats sur le terrain comptent réellement.