Si les Hawks sont troisièmes de la Conférence Est à l'heure de ces lignes, c'est aussi parce que Clint Capela fait un excellent début de saison dans la raquette d'Atlanta. Le Suisse tourne à plus de 11 points et 11 rebonds, avec un vrai impact sur les rencontres pour épauler Trae Young et Dejoute Murray notamment. A la veille d'affronter les Toronto Raptors, Clint nous a accordé quelques minutes pour discuter de ses impressions sur l'entame de son équipe et ce qui a changé pour lui depuis ses débuts en NBA.
La dernière fois qu'on s'est parlé, tu venais d'avoir 21 ans, on était en juin 2015 à Paris pour une interview. Tu commençais à faire ton trou à Houston, c'est la dernière saison où tu étais remplaçant. Tu me parlais de tes parties de FIFA avec James Harden... Sept ans plus tard, tu es à Atlanta, tu as joué des Finales de Conférence Ouest et Est, tu es tous les ans l'un des meilleurs rebondeurs de la ligue... Qu'est-ce qui a changé chez toi sportivement et humainement sur ces 7 ans ?
Clint Capela : C'est vrai qu'on jouait beaucoup à FIFA avec James (sourire) ! Ce qui a changé... J'ai beaucoup plus d'expérience, de responsabilités sur le terrain. C'est surtout ça. J'ai fait des erreurs (rires), mais aussi de bonnes choses et j'ai plus d'expérience aujourd'hui. Je dois avouer que ce qui change le plus par rapport au début, c'est qu'on se rend compte que le fait d'arriver en NBA, c'est rien. C'est que le début. Tu t'aperçois que c'est un monde différent et que tu dois prouver ce que tu vaux à un autre public. Tous les soirs, tu joues contre des "freaks", des anomalies de la nature, des dons de Dieu. Chaque soir ! C'est ça la différence. Tu dois être au top face à des joueurs comme ça constamment. Du coup tu dois être capable de rester en bonne santé et d'être à ton meilleur niveau pendant au moins 10 ans.
J'ai pas mal regardé les Hawks depuis le début de la saison et j'ai la sensation que tu es dans ta meilleure forme depuis pas mal de temps...
Clint Capela : C'est vrai que j'ai cette impression-là. L'année dernière, je n'avais pas pu faire la préparation, c'est le jour et la nuit. J'ai retrouvé mes sprints, mes lobs, mes rebonds offensifs... Et j'arrive à faire les choses du tac au tac, sans avoir besoin de réfléchir. Mon jeu me vient naturellement. J'adore et je reprends beaucoup plus de plaisir. L'année dernière, c'était l'une des premières fois où je loupais un camp d'entraînement et j'ai directement senti qu'après les matches c'était très dur de récupérer. C'est là que je me suis rendu compte à quel point c'est important de faire le training camp.
La saison a plutôt bien débuté pour Atlanta, mais les gens ont un peu de mal à vous considérer comme des contenders sérieux. Est-ce que les gens ne manquent pas un peu de respect aux Hawks, ou ont-ils juste oublié à quel point cette équipe a pu être forte il n'y a pas si longtemps ?
Clint Capela : Peut-être que les gens oublient. Mais je trouve que c'est bien d'être dans cette position. L'année dernière on était une équipe encore jeune, même si moi j'avais déjà de l'expérience. Je savais dès le début que ce serait plus dur pour nous. On était un peu sur nos grands chevaux après avoir fait la finale de Conférence la saison passée. Tout le monde nous attendait. Là, je préfère qu'on ne nous attende pas trop pour qu'on puisse surprendre du monde (rires). Il n'y a pas mal à ce qu'on ne nous voit pas comme des favoris.
Trae Young, ses folles ambitions pour les Hawks
Il y avait pas mal de scepticisme autour de l'association entre Trae Young et Dejounte Murray. Pour le moment, ça se passe plutôt bien. Qu'est-ce que Dejounte a apporté à l'équipe selon toi ? De l'extérieur, il donne l'impression de prendre les choses très à coeur et de ne pas avoir peur de grand chose.
Clint Capela : Ah oui, clairement, il n'a peur de rien. Il n'hésite pas à prendre des shoots importants. Depuis qu'il est là, on a un deuxième joueur capable d'avoir le ballon dans les mains pour prendre des responsabilités. Je pense que c'est quelque chose dont on avait besoin. Comme tu as dis, jusqu'ici ça marche bien, mais la saison est longue. J'ai connu des saisons où on a bien démarré et où ça a moins bien fini. Ou l'inverse il y a deux ans, ici, on avait un bilan négatif au moment du break du All-Star Game et on a fini 4e à l'Est, en finale de Conférence. Comme on dit, c'est un marathon, on a joué que 17 matches et il y en a encore beaucoup à gagner. On nous projetait autour de 45-46 victoires en début de saison et pour atteindre ça il y a un bon bout de chemin à faire.
Je suis curieux de connaître ton avis sur vos rivaux à l'Est. Il y a deux équipes qui se sont déjà un peu détachées et que tout le monde voit aller en finale de Conférence, Milwaukee et Boston. Vous avez déjà battu deux fois les Bucks depuis le début de la saison et venez de perdre face aux Celtics. Est-ce qu'il y a l'une ou l'autre des deux équipes qui t'a vraiment impressionné ?
Clint Capela : On a joué les Bucks déjà cinq fois si on inclut la pré-saison... Boston, qu'on a affronté qu'une seule fois, j'ai trouvé ça très physique et très en place. Milwaukee n'a pas encore toujours ses joueurs, donc ça compte. Il est encore tôt dans la saison, mais je dois reconnaître que cette équipe des Celtics est celle qui m'a le plus impressionné dans la ligue depuis le début.
Samedi soir, vous affrontez Toronto, qui vous a battu de 30 points lors de votre première rencontre... Cette équipe a vraiment toujours l'air d'être l'une des plus coriaces à affronter à l'Est, avec cette identité de jeu, ce mix entre des champions NBA 2019 et des talents comme Scottie Barnes. Qu'est-ce que t'inspirent les Raptors ?
Clint Capela : Gagner à Toronto, ça a toujours été difficile et on l'a vu lors du premier match. A la maison, je pense que ce sera un peu différent. Il faut reconnaître que ce n'est pas toujours un bon match-up pour nous. Généralement, les Raptors sont tous plus grands et athlétiques sur presque toutes les positions, presque tous autour des 2,05 m... Je trouve que leur force c'est de savoir tirer avantage de ça. Je pense quand même qu'on devrait finir au-dessus d'eux, même si la saison est encore longue.
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