Après la claque reçue en ouverture des finales NBA (défaite 91-113), les Cleveland Cavaliers ne voulaient pas tendre l’autre joue dans le Game 2. Ils restaient confiants, sûrs de leur capacité à battre les Golden State Warriors. Une réaction était attendue. Elle a bien eu lieu. Les champions en titre s’étaient promis de faire des ajustements. Notamment de jouer plus physique. De durcir un peu le ton. Tristan Thompson parlait même de « faire du catch ». Peut-être évoquait-il simplement sa reconversion professionnelle anticipée après avoir été dominé pour la deuxième fois de suite.
Les joueurs de Tyronn Lue étaient beaucoup plus agressifs que lors du Game 1. Ils ont attaqué fort, portés par le tandem formé par LeBron James et Kevin Love. Ensemble, ils ont inscrit les 14 premiers points de leur équipe pour virer en tête (14-13) et pousser Steve Kerr à prendre un temps mort. Dans la foulée, Stephen Curry profitait d’une première erreur défensive des Cavaliers pour se retrouver seul derrière l’arc. Bingo. Les Warriors n’ont plus mené une seule fois au score par la suite.
Mais même là, le King et ses coéquipiers n’ont pas abandonné. Ils ont continué à suivre la tactique mise en place avant la rencontre. Ils n’ont pas lâché prise mentalement. A l’image de James, ils ont maintenu le niveau d’intensité en attaquant le cercle. Ils étaient même un peu plus appliqués en défense, même si cela ne ressent pas sur le score final (132 points encaissés) et même si leurs lacunes sont toujours aussi évidentes de ce côté du parquet.
Sans vrais bons défenseurs au sein de l’effectif, les Cleveland Cavaliers n’ont peut-être pas les armes pour vraiment ralentir le rythme et hacher la partie. Du coup, ils ont essayé de battre les Warriors à leur propre jeu… en imposant un tempo encore plus rapide. Lue a proposé plus de small ball et il a enfin lancé Channing Frye, intéressant dans sa capacité à étirer le jeu en première période (2 points seulement, à 1/5, mais un différentiel neutre en 11 minutes). Le coach a tenté des choses, même si cela ressemblait plus à des tentatives désespérées qu’à un vrai plan pour faire chuter un adversaire de toute façon trop fort.
« Je pense que nous avons essayé de respecter au mieux le plan de jeu », avoue LeBron James. « Nous avons joué beaucoup plus physique et nous les avons poussé à perdre 20 ballons. Et ils nous ont quand même bien battus. »
On peut ajouter que Kevin Love a réussi son meilleur match contre Golden State (27 points). Les Cleveland Cavaliers ont aussi beaucoup mieux fait circuler la balle (27 passes décisives) et ils ont pris soin de perdre moins de ballons (9 contre 20 dans le Game 1). En résumé, ils ont mieux joué que jeudi soir. Et pourtant, la défaite est encore une fois assez lourde (19 points).
Les Warriors sont juste trop forts pour les Cleveland Cavaliers
[caption id="attachment_392073" align="alignnone" width="1200"] Qui pour arrêter ce duo ?[/caption]
Parce que les Warriors ne laissent aucune marge de manœuvre à leurs adversaires. Absolument aucune. Pas même aux Cavs, pourtant considérés comme les épouvantails de la Conférence Est. L’écart entre les deux équipes est saisissant. Il y a juste beaucoup trop de talents à Oakland. Ils sont plus forts individuellement et collectivement. Ils défendent mieux, ils attaquent mieux… c’est un massacre. Le pire, c’est qu’ils n’ont même pas fait de match parfait. Ils ont manqué une bonne dizaine de layups dans le Game 1. Ils n’étaient pas non plus particulièrement adroits à trois-points selon leurs propres standards. Cette nuit, ils ont perdu beaucoup de ballons en se laissant aller sur certaine séquence. Et même comme ça, ils ont largement pris le dessus à chaque fois.
Alors, oui, les Cleveland Cavaliers étaient exactement dans la même position l’an dernier. Menés 0-2 avant que la série prenne la direction de l’Ohio. Mais les joueurs le disent eux-mêmes, cette équipe des Warriors est complètement différente. Unique dans l’histoire. Et il faudra un LeBron James et une formation de Cleveland plus que parfaite, encore plus forte qu’il y a un an, pour ne serait-ce qu’espérer gagner plus qu’un match.