Si LeBron James réalise, à 33 ans, l’une des saisons les plus abouties de sa carrière à une échelle individuelle, ses Cleveland Cavaliers ont déçu sur le plan collectif. Ils n’ont pas toujours tenu leur rang depuis leur troisième finale consécutive disputée en juin dernier. Des résultats en demi-teinte, des prestations chaotiques et un vestiaire divisé a fini par pousser les dirigeants à reformater l’effectif à peine deux mois avant le début des playoffs ! Mais les changements commencent à porter leurs fruits. Le moment ne pouvait être mieux choisi. Une toute nouvelle saison, bien plus intense, va débuter à la mi-avril. Et la franchise de l’Ohio a lancé la machine.
Elle peut même commencer à faire douter ses principaux adversaires. Notamment les Toronto Raptors, victimes préférées du seigneur LeBron. Les Canadiens ont revu leurs principes de jeu et les corrections effectuées ont propulsé l’organisation en tête de la Conférence Est. Avec 55 victoires, soit déjà 7 de plus que les Cavs. Mais même ces nouvelles stratégies ne font pas (plus) le poids lors des deux derniers affrontements avec James et ses troupes.
Le prodige d’Akron a mené son équipe à la victoire cette nuit (112-106). La deuxième en deux semaines contre les Dinos. Deux revers récents qui pèseront peut-être dans les têtes de DeMar DeRozan et Kyle Lowry en playoffs. D’un autre point de vue, ces deux succès vont mettre les Cleveland Cavaliers en confiance. Car en ce moment, à part les Philadelphia Sixers, il n’y a pas une équipe qui joue mieux à l’Est. Les triples finalistes restent d’ailleurs sur neuf victoires en dix matches.
« Je pense que ce n’est que la partie immergée de l’iceberg », promet pourtant le coach intérimaire Larry Drew. « Nos jeunes joueurs et nos nouveaux joueurs commencent seulement à trouver leur place. Ils réfléchissent encore trop sur le terrain, je le sens. Ils ne laissent pas leur instinct prendre le dessus. Quand ce sera le cas, je pense que nous prendrons une toute autre dimension. »
Les Cleveland Cavaliers, à nouveau favoris à l'Est ?
Cleveland a déjà développé une puissance de frappe impressionnante. Offensivement parlant donc. Rien que cette nuit, José Calderon (19 points), Kevin Love (18) et Rodney Hood (17) ont parfaitement épaulé LeBron James au scoring. La marque est équilibrée, la balle tourne plutôt bien et le danger vient de plusieurs coins du terrain. Le King reste le seul vrai playmaker mais il a déjà prouvé qu’il était capable d’assumer ce rôle seul, à la condition que les shooteurs autour de lui soient en réussite. Ce qui confère moins de garanties aux Cavaliers et les handicape en cas de duel avec les Golden State Warriors.
Mais les nouveaux arrivants se sentent effectivement plus à l’aise. Hood estime être « cent fois plus calme » que lors de son premier match avec sa nouvelle équipe. Le groupe a encore une marge de progression vraiment intéressante. L’ensemble devra notamment trouver des repères en défense, point faible susceptible d’être exploité jusqu’à l’anéantissement par la formation qui sortira vainqueur des playoffs à l’Ouest. Ceci dans l’hypothèse où les Cleveland Cavaliers raflaient la mise à l’Est. Ce n’est pas déjà gagné. Mais ils font de plus en plus figure de favoris à l’heure où les autres candidats s’essoufflent. Les Boston Celtics sont limités par les blessures. Les Toronto Raptors ont été dominés deux fois de suite. Puis aussi pimpantes soit-elles, ces équipes n’ont pas l’expérience de la gagne. Elles n’ont tout simplement pas LeBron James.