From the North of the North
En même temps, Boucher n’était pas prédestiné au métier de basketteur. Il y a moins de dix ans, il exerçait encore dans une… rôtisserie. Vraiment. Mais en réalité, il ne faisait pas grand-chose. Parce là d’om il vient, les perspectives d’avenir ne sont pas nombreuses. Les quartiers nord de Montréal. Parmi les plus chauds du Canada. Même l’hiver. Et à 19 ans, le natif de Sainte-Lucie vagabondait près de chez lui. Plus d’école. Plus de futur.« Ma sœur disait : voilà mon grand frère, il ne fait rien, il reste juste à la maison. Je n’étais pas un modèle pour elle. Je savais qu’il fallait que je trouve un moyen de la rendre fier. Franchement, je ne savais pas comment j’allais finir. J’avais un boulot qui ne me plaisait pas. J’étais de mauvaise humeur en rentrant à la maison. Puis je sortais ou j’allais faire la fête », racontait l’intéressé à USA Today.Il jouait au basket. Mais pendant longtemps, il s’est contenté de dribbler sur les playgrounds. En se calant derrière l’arc et en balançant des trois-points à tout va. Même après avoir grandi d’un coup. Mais Chris Boucher a fini par se faire repérer. Tard. Sa mère l’a laissé s’installer au Québec, où il a intégré une académie qui s’occupe d’aider des jeunes en difficulté à obtenir un diplôme.
« Toute son enfance était instable », avouait sa mère. « On était tout le temps en train de bouger et on vivait dans des conditions difficiles. Ça me faisait de la peine parce que je savais que Chris était un garçon intelligent qui subissait des choses qui étaient hors de son contrôle. »Un an après, il se retrouvait sur les bancs de la faculté. D’abord à New Mexico, puis à Northwest College et enfin à Oregon. Trois universités en quatre ans. Pour enfin se montrer sur les radars des scouts. Jusqu’à ce qu’une déchirure des ligaments croisés perturbe la dernière année de son cursus. Impossible dans ces conditions d’effectuer des workouts avant la draft. Et c’est presque logiquement que le géant a été laissé sur le côté par les franchises en 2017.