Chris Bosh, pourquoi il était le joueur le plus important du Heat de LeBron et D-Wade

Perçu comme le maillon faible du « Big Three » du Heat Chris Bosh était pourtant le joueur le plus important de l'équipe culte de South Beach.

Chris Bosh, pourquoi il était le joueur le plus important du Heat de LeBron et D-Wade

Le goût de la polyvalence

D’une manière ou d’une autre, LeBron James trouvera toujours le moyen d’apporter au Miami Heat une base très solide – genre entre 25 et 30 points, 5 et 10 rebonds et 5 et 10 passes – quel que soit l’adversaire en face. Le défenseur capable de stopper le « King » sur une série n’existe pas et les joueurs en mesure de le freiner sont peu nombreux dans la ligue. Si les hommes d’Erik Spoelstra sont si forts, c’est bien parce que le danger peut venir de n'importe où, à tout moment. Les joueurs présents autour de LeBron doivent donc élever leur niveau de jeu dans les situations chaudes. Ces performances ponctuelles sont la spécialité des Ray Allen, Shane Battier et autre Mike Miller. Mais Chris Bosh est lui aussi capable de jouer les héros. Il a même profité des pépins physiques de Dwyane Wade pour s’imposer comme la seconde option du Heat. Une montée en grade logique et méritée vu sa patience et ses sacrifices. Sans « Flash », Spoelstra a confié plus de minutions à son intérieur, ravi de pouvoir dégainer un peu plus qu’à l’accoutumée.
« La blessure de Dwyane m’a permis de prendre un certain rythme », assure Chris Bosh. « J’ai pris certains tirs que je n’aurais pas pris si Dwyane était sur le terrain et dans un bon rythme. »
Habituellement en retrait, Bosh s’est montré de plus en plus agressif. Et ça fonctionne ! Lorsque le All-Star prend plus de 20 tirs, Miami n’a jamais perdu – 9 matches, 9 victoires. La panoplie offensive du joueur est à l’image de celle de son équipe : redoutable et extrêmement diversifiée. Lorsque Chris Bosh est sur le terrain et qu’il joue de manière agressive, le rouleau compresseur floridien devient presque impossible à arrêter. C’est un cauchemar pour les pivots et plus généralement pour les coaches adverses. Illustrations. Chris Bosh est servi le plus souvent face au panier. Utilisé au poste de pivot, il se retrouve donc 90% face à des adversaires plus lourds dont plus lent, moins mobile et moins technique que lui. Il écarte son vis-à-vis du cercle, ce qui laisse l'espace à ses coéquipiers pour couper. Surtout, le All-Star profite de sa vitesse pour déborder son défenseur et conclue près du cercle. C'est ainsi que Kendrick Perkins s'est vite retrouvé en difficulté lors du dernier match entre le Thunder et le Heat. Si jamais son adversaire anticipe et recule, Chris Bosh peut le faire payer grâce à son adresse insolente à mi-distance. Parmi les intérieurs capables de s'écarter du cercle, seul Serge Ibaka est plus adroit que lui. Il tourne à 53% de réussite aux tirs cette saison et un 35% très correct pour son poste derrière l'arc. Il a même offert la victoire aux siens face aux Blazers sur un tir primé cette saison. Un shoot qu'il a lui-même réclamé à son coach comme n'importe quelle superstar l'aurait fait. Aux Raptors, Bosh avait la balle en permanence. A Miami, c’est l’inverse. Il touche peu la gonfle mais il a appris à faire la différence dans un registre. Sa présence pèse sur la défense et oblige souvent les pivots à faire un choix, à savoir protéger le cercle ou coller l’intérieur du Heat lorsque celui-ci rôde autour de sa zone de confort, à 5-6 mètres du panier. Bosh traîne dans ce que Chris Andersen appelle la "Birdbox", cette zone proche de la ligne de fond. Sur chaque pénétration de Dwyane Wade, Roy Hibbert n'a d'autre choix que de fermer l'accès au cercle. Son coéquipier n'a plus qu'à conclure. Maintenant qu'il a développé un tir à trois-points de plus en plus fiable, le numéro un peut s'écarter du cercle et libérer ainsi de l'espace à LeBron James, monstrueux dos au panier. Sans un intérieur fuyant comme Bosh, le "King" aurait moins de possibilités d'aller chercher ses points au poste bas. Chris Bosh compare les « Three Amigos » à un vieux groupe de Rock éphémère Au fil des saisons, Chris Bosh a de mieux en mieux compris son rôle et son jeu s’est diversifié au point d’avoir une influence non négligeable sur le bon fonctionnement du Heat en attaque. Un petit point statistique qui reflète l’importance du joueur à Miami. Les chiffres suivants sont donnés sur 100 possessions. Lorsque Bosh est sur le terrain, les joueurs d’Erik Spoelstra marquent 113,8 points en moyenne et en encaissent 104,1 selon 82games.com. Lorsqu’il est sur le banc, les Floridiens ne scorent plus que 109,8 pts et en encaissent 110,6 soit un différentiel total de +10,5. Aucun joueur du Heat n’a un meilleur différentiel. Pas même LeBron James.