L’organisation au-dessus de tout. Jerry Krause est dépeint comme le « vilain » du documentaire de « « Last Dance » parce qu’il est celui qui aurait détruit l’équipe légendaire des Chicago Bulls. Celui qui n’a pas voulu prolonger Phil Jackson, précipitant du même coup le départ à la retraite de Michael Jordan. Celui qui a essayé de transférer Scottie Pippen et qui ne lui a pas offert un contrat massif. Le GM des taureaux faisait passer l’organisation avant les hommes. Avant les joueurs. C’était son slogan. Pour lui, ce sont les grandes organisations qui gagnent les titres.
Et il est donc critiqué pour ça. Pourtant, c’est exactement le même raisonnement qui est repris aujourd’hui. Quiconque suit la NBA insiste sur le fait que tout commence tout en haut, avec le propriétaire. Puis les dirigeants, les coaches, les joueurs, etc. Un ensemble. C’est ce en quoi croyait Krause.
S’il avait évidemment ses torts, il ne faut pas oublier non plus qu’il est aussi en très grande partie à l’origine des six titres de Chicago. Après tout, c’est lui qui a trouvé Phil Jackson. C’est lui qui a drafté Scottie Pippen. Et c’est lui qui a construit une équipe compétitive et complémentaire autour de Michael Jordan.
« Aux Bulls, nous avions un psychologue, un staff médical, un masseur, des coordinateurs vidéos. Quand je suis arrivé à L.A. [en 1999], il n’y avait rien de tout ça. Krause était un visionnaire. Il avait dix ans d’avance », notait Jackson en 2017.
C’est important d’insister sur ces points. Jerry Krause avait ses convictions et certaines ont poussé les Bulls dans le gouffre. Mais il était aussi un sacré dirigeant.