Chicago, la fin d’une époque

Pour la deuxième fois en trois ans, les Chicago Bulls ont été éliminés au premier tour des playoffs. La franchise de l’Illinois se prépare à un affinage de l’effectif cet été et espère rebondir la saison prochaine.

Chicago, la fin d’une époque
C’est un paradoxe. Au cours de ses trois, quatre dernières années, les Chicago Bulls ont donné l’impression de dépasser les attentes placés en eux, compte tenu du contexte, tout en laissant un goût d’inachevé. Sans Derrick Rose – 49 matches disputés en trois saisons – les joueurs de Tom Thibodeau se sont battus sans relâche pour se qualifier en playoffs (quatrième place cette saison, cinquième en 2013) malgré les blessures à répétition des joueurs cadres et en dépit du transfert de Luol Deng, ciment de l’équipe chicagoane. Le départ de l’ailier All-Star marque, après la blessure de Rose, la première étape de la reconstruction – ou plutôt du remodelage – des taureaux la saison prochaine. Cette équipe a eu sa chance – ou pas, blessures oblige – et les dirigeants sont désormais tournés vers l’avenir.

Talent(s) offensif(s) réclamé(s) de toute urgence !

Les Chicago Bulls ont fait preuve de cœur, de combativité, de courage et de solidité défensive depuis deux ans. Mais leur secteur offensif est un véritable chantier. Les joueurs de Tom Thibodeau n’avaient pas le talent nécessaire pour rivaliser avec les Washington Wizards de John Wall, Nene, Bradley Beal et compagnie. Il y avait toujours un joueur de D.C. pour se créer son propre shoot ou pour réaliser un exploit individuel dans les fins de match serrées. Les Bulls, orphelins de Derrick Rose, n’ont pu se remettre qu’au seul D.J. Augustin, en mode arrosage automatique dans le dernier match de la série. Le basket est un sport collectif, un sport d’équipe. Mais certains joueurs peuvent faire basculer une rencontre à eux seul. Et c’est ce qui manque cruellement aux chicagoans. Trop usés, trop fatigués, il leur a manqué un joueur capable de faire la différence pour passer le cap du premier tour. Ce rôle est évidemment celui de Derrick Rose, plus jeune MVP de l’histoire de la NBA. Sans lui, « Chi-town » était l’équipe la plus maladroite de la NBA (43% de réussite aux tirs en saison régulière, 42,2% en playoffs) et donc logiquement l’une des attaques les moins efficaces (99,7 pts marqués sur 100 possessions).

Quelles recrues pour les Chicago Bulls ?

La défense fait gagner des titres, certes, mais à condition d’être au moins classé parmi les quinze meilleures équipes de la NBA en attaque. Les Chicago Bulls en sont loin et les dirigeants ont désormais pour mission d’apporter un peu de folie au sein de l’effectif, que l’on annoncé déjà remanié la saison prochaine. Avec Derrick Rose, Jimmy Butler, Joakim Noah et Taj Gibson, les Bulls disposent d’une ossature solide. Carlos Boozer, invisible en playoffs, ne sera sans doute pas conservé. Des postes sont à pourvoir et des scoreurs prolifiques sont demandés. Nikola Mirotic pourrait venir de Madrid afin d’apporter son adresse en sortie de banc. On imagine déjà l’Espagnol dans un rôle à la Toni Kukoc en sortie de banc. De plus, Mirotic a un profil différent de celui de Gibson et il offre de nouvelles possibilités à Thibodeau. En le mettant au poste 4 avec Joakim Noah en pivot, les Bulls disposeraient pour la première fois d’une combinaison avec un intérieur fuyant, de quoi laisser plus d’espaces à Derrick Rose pour attaquer le cercle (si ses genoux tiennent le coup). Jimmy Butler a montré ses limites en attaque cette saison (même s’il a progressé dans ce domaine) et il serait sans doute préférable de le décaler au poste 3, afin d’ajouter un bon manieur de ballon – le point faible de « Jimmy Buckets » – dans le backcourt. Lance Stephenson a déjà été évoqué parmi les cibles potentielles des Bulls mais la tournure prise par les événements à Indiana et la mauvaise réputation de « Born Ready » vont peut-être faire réfléchir les dirigeants à deux fois avant de lui faire une offre. Arron Afflalo aurait le profil idéal mais il n’est pas libre cet été, à moins  de négocier un transfert. Pour cela, les dirigeants disposent de deux choix de draft compris entre la quinzième et la vingtième place. La franchise de l’Illinois rêve également d’embaucher Carmelo Anthony, mais il faudra d’abord faire de la place dans le Salary Cap. Les Chicago Bulls ont la culture, la défense, le coach et le talent pour s’imposer durablement dans la Conférence Est. Il leur faut désormais un deuxième « Alpha Dog », une autre superstar capable d’enlever de la pression de Derrick Rose, voire de suppléer le meneur All-Star en cas de rechute. Carmelo Anthony a évidemment le profil. Mais les Bulls peuvent également se montrer patients et attendre la free agency 2015. Des joueurs comme Kevin Love (imaginez son association avec Noah) ou LaMarcus Aldridge (drafté par Chicago) sont susceptibles d’être disponibles. Les dirigeants vont avoir des choix à faire. Une nouvelle ère a débuté à Chicago mais l’objectif est toujours le même : un titre.

Les joueurs sous contrat

Player 2013/14 2014/15 2015/16 2016/17 2017/18 2018/19
Derrick Rose $17,632,688 $18,862,876 $20,093,064 $21,323,252 $0 $0
Carlos Boozer $15,300,000 $16,800,000 $0 $0 $0 $0
Joakim Noah $12,100,000 $13,150,000 $14,200,000 $0 $0 $0
Taj Gibson $7,550,000 $8,000,000 $8,500,000 $8,950,000 $0 $0
Andrew Bynum $6,000,000 $0 $0 $0 $0 $0
Kirk Hinrich $4,059,000 $0 $0 $0 $0 $0
Mike Dunleavy $3,000,000 $3,000,000 $0 $0 $0 $0
Tony Snell $1,409,040 $1,472,400 $1,535,880 $2,368,327 $3,393,813 $0
Nazr Mohammed $1,399,507 $0 $0 $0 $0 $0
Jimmy Butler $1,174,080 $2,119,214 $3,178,821 $0 $0 $0
Richard Hamilton $1,000,000 $0 $0 $0 $0 $0
Tornike Shengelia $788,872 $0 $0 $0 $0 $0
DJ Augustin $592,279 $0 $0 $0 $0 $0
Mike James
$82,323 $0 $0 $0 $0 $0
$403,387 $0 $0 $0 $0 $0
Erik Murphy $455,580 $0 $0 $0 $0 $0
Jimmer Fredette $239,279 $0 $0 $0 $0 $0
Cartier Martin $120,873 $0 $0 $0 $0 $0
Jarvis Varnado $46,404 $0 $0 $0 $0 $0
Greg Smith $10,403 $948,163 $0 $0 $0 $