Les 5 solutions indispensables pour sauver les Chicago Bulls

Quelques suggestions pour reconstruire une franchise mythique mais instable.

Les 5 solutions indispensables pour sauver les Chicago Bulls
C'est le bordel aux Chicago Bulls mais tout le monde pouvait le voir venir. Tout le monde, sauf les dirigeants de la franchise. Actuellement, la franchise est à la Conférence Est ce que les Sacramento Kings sont à la Conférence Ouest : un club dysfonctionnel miné par les luttes internes. Alors, oui, le degré du chaos n'est pas le même (Sacramento reste sur dix saisons sans playoffs) mais cette saison sentait le sapin... depuis l'été dernier. C'est à se demander ce qui est passé par la tête de Gar Forman et Jim Paxson lorsqu'ils ont décidé de signer Rajon Rondo pour 28 millions sur deux ans. Comme si les dirigeants tenaient absolument à embaucher un joueur, si possible un "nom". Les Chicago Bulls étaient jusqu'alors restés très calmes sur un marché très agités. Comme s'il fallait apaiser des fans fatigués par le départ de Thibodeau et les blessures récurrentes de Rose. Mais le public n'est pas dupe. Wade est venu - de manière inattendue - se greffer à tout ce petit monde et Chicago. Des têtes d'affiche, mais pas beaucoup plus. Un effectif incohérent, en désaccord avec la philosophie de jeu moderne. Un trio de slasheurs avec un salle ballon au milieu. Un manque déficient de shooteurs à l'époque où le tir à trois-points est devenu l'essence même des attaques NBA. A peine six mois plus tard, Rondo est pressenti pour être transféré ou plutôt coupé, sa valeur marchande étant proche du néant. Wade et Butler ont descendu leurs propres camarades dans la presse, leur reprochant un manque d'envie de gagner et les incitant vivement à leur filer la gonfle dans les moments chauds. Les autres joueurs de Chicago ont eux répliqué en demandé plus de leurs leaders, notamment plus d'implication de "Flash" à l'entraînement tout en leur reprochant de jouer "entre potes". Histoire de bien noircir le tableau, Rondo a enterré les deux stars des Bulls pour leurs déclarations hasardeuses. C'est dans ce contexte particulièrement foireux que les Chicago Bulls doivent maintenaint se reconstruire. Nous avons essayé de trouver des éléments de réponse pour aider la franchise a retrouver une certaine stabilité.

1. Virer Gar Forman et John Paxson

Les deux dirigeants – Forman est GM, Paxson vice-président des opérations basket – ont eu du flair. Ils ont ramené les Chicago Bulls aux sommets de la Conférence Est en donnant à Tom Thibodeau son premier poste de Head Coach. Ils ont construit une équipe compétitive, articulée presque uniquement autour de joueurs draftés par le front office, et ce pendant plusieurs saisons consécutives. Mais ils ne sont clairement plus dans le coup, dépassés par leurs propres erreurs. Le succès d’une franchise démarre d’en haut. Il est temps que le propriétaire Jerry Reinsdorf injecte du sang neuf en libérant deux dirigeants qui peinent à donner une direction claire à l’organisation. Paxson et Forman donnent l’impression de ne plus savoir où ils en sont. Les conflits ouverts avec Thibodeau ont laissé des traces – et ont entaché leur image auprès du public. Leur recrutement des deux dernières intersaisons témoigne du besoin urgent de changement. Alors autant commencer en remplaçant le pouvoir décisionnaire actuellement en place.

2. Trouver un autre coach

[caption id="attachment_112645" align="alignleft" width="318"] Fred Hoiberg a toujours du mal à tenir son vestiaire.[/caption] Qui dit nouveau(x) dirigeant(s) dit nouveau coach. Ils sont amenés à travailler ensemble 365 jours par an, alors autant qu’ils s’entendent bien ensemble. Mieux vaut laisser au nouveau GM la possibilité de choisir un homme en qui il croit, quelqu’un qui peut assurer le relais de ses idées et de sa philosophie. Fred Hoiberg n’est pas foncièrement un mauvais entraîneur. Il a même un certain potentiel. Mais gérer des universitaires et des millionnaires n’est pas le même métier. Pas la même pression. Cela requiert une autre attitude. Et c’est justement ce qui pose problème. L’an passé, Jimmy Butler l’a publiquement incité à opter pour un coaching plus sévère. Il a étalé les éventuelles « faiblesses » de son coach au grand jour. Dans la presse. Rajon Rondo a lui fait comprendre que les stars – Butler était certainement visé – pressait le tacticien d’opter pour des systèmes les mettant en lumière. C’est logique qu’une équipe soit axée autour de ses meilleures éléments. Mais après plus d’une saison et demie à la tête du groupe, Hoiberg renvoie le sentiment qu’il ne maîtrise pas son vestiaire. Ses dirigeants ne l’ont pas gâté. Ils lui ont fourni des joueurs incompatibles avec ses principes de jeu. Mais il n’a pas arrangé les choses en bouleversant ses rotations d’un match sur l’autre. Après Butler et Wade, la hiérarchie est incompréhensible aux Chicago Bulls. Jeff Van Gundy est un coach respecté et il n’a pas retrouvé un banc de touche malgré plusieurs approches depuis qu’il exerce comme consultant. Lui confier un rôle étendu – coach et GM – comme son frère Stan Van Gundy aux Detroit Pistons peut peut-être le convaincre de reprendre du service.

3. Se pencher pour de bon sur le cas Jimmy Butler

[caption id="attachment_264233" align="alignleft" width="318"] Jimmy Butler est un excellent joueur mais son leadership laisse parfois à désirer.[/caption] Formulons ça comme ça : sur le terrain, en ce qui concerne le pur talent basket, Butler a l’étoffe d’un Franchise Player. En revanche, en dehors, dans le vestiaire, son leadership reste à désirer. Son attitude vis-à-vis de son coach et ses coéquipiers n’est pas celle attendue. Et c’est sans doute pour ça que ses dirigeants ont hésité à le transférer, sans doute pour ça qu’ils se sont empressés de l’entourer d’autres mâles Alpha expérimentés. Jimmy « Buckets » n’était pas destiné à devenir une superstar NBA. Il a été drafté en toute fin de premier tour de la draft (2011) et il a d’abord été un joueur de devoir avant de s’affirmer comme l’un des meilleurs marqueurs de la ligue. Son travail acharné a payé. Mais il doit désormais apprendre à guider les siens. Si jamais le nouveau management estime qu’il n’en est pas capable, alors les dirigeants devront étudier avec attention les offres pour le meilleur asset de son effectif. Butler dispose d’une valeur conséquente sur le marché. Mais s’il faut l’échanger, un pick haut placé et quelques joueurs de compléments ne suffisent pas. Rien ne garantit que le jeune prospect drafté se développe en un All-Star aussi fiable que Butler. En revanche, récupérer deux bons choix de draft limite le risque. Les Chicago Bulls pourraient par exemple proposer Jimmy Butler aux Celtics en l’échange du choix 2017 des Nets (Boston a la possibilité de swaper avec Brooklyn) mais aussi celui de 2018, histoire de pouvoir potentiellement bénéficier de deux picks dans le top 10 (top 5 ?) de deux drafts différentes. Difficile de céder un joueur aussi talentueux que lui à un prix inférieur.

4. Enfin laisser la place aux jeunes

C’était sans doute le plan une fois que les Chicago Bulls ont transféré Rose. Laisser Butler en seule superstar entourée de jeunes joueurs. Les Jerian Grant, Denzel Valentine, Bobby Portis, Doug McDermott, Cristiano Felicio. Ses gars-là ont un temps de jeu inégal, inconstant, sous Hoiberg. Ils ne seront certainement tous pas prêts mais le coach peine à leur faire confiance et sa façon de les faire jouer – un coup 25 minutes puis deux DNP de suite – ne leur profite pas. Chicago devrait prendre l’exemple de Portland, une franchise qui a perdu tous ses cadres ou presque d’une saison sur l’autre mais qui a su se refaire en laissant les jeunes pousses se développer. Il y a peut-être un peu moins de talents chez les Bulls mais les jeunes taureaux méritent au moins d’avoir leur chance.

5. Se renforcer intelligemment lors de la prochaine Free Agency

[caption id="attachment_298670" align="alignleft" width="318"] Taj Gibson est un joueur essentiel à Chicago.[/caption] Vu la situation actuelle de la franchise, la probabilité de voir une superstar débarquer à Chicago est faible. Autant recruter malin. Si les Bulls optent pour une reconstruction autour des jeunes joueurs – avec ou sans Butler – il serait judicieux d’entourer tout ce beau monde de quelques vétérans confirmés. Taj Gibson se doit d’être resigné. Il est trop important pour le vestiaire, il est adulé par les fans et il est solide sur le parquet, aussi bien en attaque qu’en défense. Wade a lui-même admis que son avenir était lié à celui de Butler. Si les taureaux conservent leur superstar, ils pourront toujours garder le triple champion NBA. Rondo est déjà condamné à partir d’une façon ou d’une autre. Avec le surplus, la franchise peut toujours essayer de compléter son effectif avec le natif de l’Illinois Andre Iguodala, les anciens de la maison Kyle Korver et Thabo Sefolosha, une valeur sûre comme Patrick Patterson ou des jeunes moins cotés comme Ben McLemore, Shabazz Muhammad, JaMychal Green ou Tim Hardaway Jr.