Comment reconstruire efficacement les Chicago Bulls en 5 étapes

Franchise mythique qui stagne depuis plusieurs saisons, les Chicago Bulls peuvent repartir de l’avant en suivant ces décisions.

Comment reconstruire efficacement les Chicago Bulls en 5 étapes
BS passe en mode GM. Nous avons souhaité nous mettre dans la peau d’un dirigeant d’une franchise. Pas n’importe laquelle. Les Chicago Bulls. Le documentaire ‘The Last Dance’ a permis de se replonger dans le passé glorieux, mais pas si lointain, des taureaux. C’est décidément une équipe à part dans l’Histoire de la ligue. Et elle mérite de retrouver les sommets. C’est toute la mission du nouveau Président, Arturas Karnisovas, fraîchement nommé à la tête de la direction. Sauf que là, dans cet exemple, c’est nous qui prenons donc le contrôle. C’est parti pour un lifting express, en quelques étapes.  

1) Virer le coach

Jim Boylen était optimiste au sujet de son avenir sur le banc des Chicago Bulls, même suite à l’arrivée de Karnisovas. Pourtant, comme on pouvait s'y attendre, le dirigeant lituanien avait la volonté de nommer son « propre gars », comme c’est traditionnellement le cas quand une franchise change son GM. Il est donc passé à l'action en remerciant Boylen. Jim Boylen viré par les Bulls ! Pour nous, depuis le début, c'était de toute façon très clair : Boylen devait bouger. Ses relations conflictuelles avec les joueurs, son style beaucoup trop rugueux et son manque de modernité ne valaient pas le coup de le conserver pour former les jeunes. On ne sait pas encore qui devrait prendre sa place, mais la bonne nouvelle, c'est que ni Tyronn Lue, ni Jason Kidd n'ont été cités pour l'instant, preuve que les Bulls vont dans la bonne direction. Adrian Griffin (assistant aux Toronto Raptors) et Ime Udoka (assistant aux San Antonio Spurs) sont semble-t-il deux des cibles de l’organisation. La piste Udoka, un entraîneur qui a appris au côté de Gregg Popovich pendant des années, est particulièrement intéressante.  

2) Tenter de trade-up le soir de la draft

Les Bulls étaient onzièmes de la Conférence Est (22 victoires, 43 défaites) au moment de la suspension de la saison. Sauf coup de chance le soir de la loterie, ils devront piocher en fin de Top 10 le soir de la draft. En septième ou huitième position. Comme lors des trois dernières saisons finalement – ce qui prouve la stagnation de l’équipe. La cuvée de rookies qui s’apprêtent à débarquer en NBA n’est pas forcément très intéressante. Mais il y a quelques prospects au profil susceptible de coller à notre vision. L’idéal serait de profiter du peu d’attractivité de la promotion – et de l’absence d’un prospect numéro 1 clairement établi – pour remonter le soir de la draft. Avec deux cibles : LaMelo Ball et Killian Hayes. Deux meneurs également capables de jouer arrières. Seul hic notable : l’absence d’assets susceptibles de servir de monnaie d’échange. Peut-être en ajoutant un pick futur (2023 ?) ? Une entreprise toujours risquée. Mais à tenter, comme les Mavericks l’ont fait pour Luka Doncic en 2017. Trae Young compare son duo avec Doncic à Magic et Bird… Si trade-up ne s’avère pas possible, autant miser sur Cole Anthony. Ce fils d’ancien NBAer était l’un des meilleurs meneurs du pays à sa sortie du lycée. Un jeune mature capable de s’affirmer comme un joueur très solide en NBA.  

3) Pas de folie à la Free Agency

C’est un moment toujours très tentant pour les GM's. Mais là, ce n’est pas 2K. Notre franchise est en reconstruction, qu’elle le veuille ou non. Elle profite d’un attrait intéressant de par son histoire et son grand marché. Mais elle n’est pas prête à jouer les premiers rôles. Autant établir une culture avant de viser les gros poissons. Chaque chose en son temps. Surtout qu’avec les pertes financières liées à l’arrêt de la saison, il n’y aura pas de grosses sommes à distribuer. Le risque, c’est de surpayer des joueurs de seconde zone après avoir justement manqué les superstars. Hors de question. Donc autant ne pas miser sur de nombreuses recrues. Plutôt des affaires. Avec un style bien particulier : les basketteurs polyvalents, capables de shooter de loin, de défendre et/ou créer du jeu. Si possible avec à chaque fois au moins deux de ces caractéristiques. Les Free Agents des Chicago Bulls : Otto Porter (option joueur à 28 M), Kris Dunn (protégé), Denzel Valentine (protégé). Porter va sans doute faire jouer son option pour rester. Logique vu le montant. Si jamais il venait à tester le marché, l’idéal serait de lui proposer un contrat sur deux ou trois ans mais avec un salaire inférieur. Dunn et Valentine peuvent être libérés. Tout en leur proposant un deal proche du minimum (un peu plus pour Dunn). Sans chercher à nécessairement les retenir. Kris Dunn : Du cauchemar au rêve, parcours d’un survivant  

4) Reconstruire les Chicago Bulls autour de Lauri Markkanen

Excellent et prometteur lors ses deux premières saisons en NBA, Lauri Markkanen accuse un peu le coup depuis. Il faut vraiment le remettre au centre du projet. C’est l’élément de l’effectif qui a le plus de potentiel. Il était considéré comme un Dirk Nowitzki 2.0, autant le traiter comme tel. L’optique est de le faire jouer le plus possible avec Wendell Carter Jr pour développer leur alchimie et éventuellement de la complémentarité. Les deux sont des jeunes joueurs intéressants. Ils ont besoin d’expérience et de responsabilités, sans être submergés par la pression. Le modèle : la raquette (pas parfaite) des Indiana Pacers avec Domantas Sabonis et Myles Turner. Coby White est aussi l’un des moteurs du projet, sans être le joueur numéro 1. Sa marge de progression est intrigante après une très belle saison rookie. Il doit être conservé et mis en avant pour ses coups de chaud. Tout en essayant de l’aider à améliorer sa gestion et sa compréhension du jeu.  

5) Tester la valeur de Zach LaVine

C’est le point qui divisera sans doute les supporteurs des Chicago Bulls : faut-il garder Zach LaVine, le meilleur joueur de l’équipe ? Nous, nous serions tenté de dire non. Malgré sa progression. C’est un arrière de 25 ans, quasiment All-Star. Ça peut sembler suicidaire de s’en séparer. Surtout qu’il serait peut-être encore plus fort une fois entouré de bons joueurs. Le problème, c’est qu’il n’a pas forcément l’impact d’un scoreur qui se prépare à réclamer le statut de franchise player et le salaire qui va avec. Cette saison, les Bulls jouaient mieux… sans lui. Avec une différence de plus de 4 points quand il était sur le terrain par rapport à quand il était sur le banc. Même si cette statistique, rappelons-le, est loin d’être parfaite parce qu’elle dépend aussi beaucoup de l’opposition, etc. Nous avons du mal à croire que LaVine sera un jour l’un des cinq meilleurs joueurs de la ligue à son poste. Par contre, avec 25 points, presque 5 rebonds et plus de 4 passes de moyenne, il a une vraie valeur marchande. Surtout auprès d’équipes moyennes, voire faibles, en quête d’un attaquant prolifique. Il y a peut-être une piste à étudier du côté de Detroit. Les Pistons ont encore Blake Griffin sous contrat et ils ont le cul entre deux chaises : se reconstruire ou tenter un énième run pour la huitième place. Surtout, ils ont une salle complètement vide à remplir. LaVine est un joueur spectaculaire qui peut faire vendre des tickets. Pourquoi pas en l’échange de Luke Kennard et des picks protégés ? Avec si possible un joueur de plus. Parce que le but n'est pas non plus de se débarrasser de LaVine. Il est jeune, sous contrat et performant. Mais il un peu le syndrome Monta Ellis du gars qui ne rendra jamais son équipe meilleure et qui occupe un poste clé puisqu'il a la balle entre les mains. Les Hornets peuvent aussi être testés. Michael Jordan, le propriétaire, n’aime pas perdre. Ça peut être l’occasion de lui dénicher un choix de draft ainsi qu’un jeune ailier comme P.J. Washington ou Miles Bridges. Les Grizzlies ou les Knicks sont susceptibles d’être sondés. A voir aussi si les Nets considèrent LaVine comme la troisième star qui leur manque, à tout hasard.    

L’effectif des Chicago Bulls après la reconstruction

Un noyau dur avec Coby White, Killian Hayes ou LaMelo Ball ou Cole Anthony, Luka Kennard ou P.J. Washington et Miles Bridges, Otto Porter, Lauri Markkanen et Wendell Carter Jr, épaulés par des vétérans comme Thaddeus Young ou Tomas Satoransky, avec des choix de draft en réserve et en surplus, ça pose les bases. C’est peut-être plus faible que l’équipe actuelle en talents. Mais c’est plus sain. De meilleures finances. Plus de flexibilité. Et ça peut même jouer mieux avec un arrière moins scoreur et surtout un meilleur coach. Ça prendra peut-être du temps mais cette équipe a les bases pour remonter la pente plus rapidement. Au bout de deux ans, quand les jeunes auront vraiment passé un cap - en espérant que ce soit le cas pour Markkanen - les Chicago Bulls seront en position pour commencer à recruter des vétérans bien plus confirmés. Et enfin arrêter de passer pour des clowns.