Chet Holmgren est un prospect excitant et on en parle depuis pas mal d'années déjà. Jusqu'à ce qu'il soit enrôlé à Gonzaga, la hype autour de lui avait surtout été entretenue sur Youtube, avec ses gri-gri lors d'une séance avec Stephen Curry et sa domination outrageuse dans les matches de sa catégorie d'âge, que ce soit en high school ou avec Team USA. Avec une année universitaire derrière lui et la loterie désormais passée, on va bientôt pouvoir voir si les promesses peuvent se traduire au plus haut niveau.
Les doutes existent, notamment sur sa capacité à tenir le choc physiquement face aux armoires normandes qu'il affrontera en NBA. Lui n'en a aucun. Ou alors il le cache bien. Maintenant qu'il sait quelles équipes sont susceptibles de le drafter - Orlando, Oklahoma City ou Houston, sauf accident - le garçon affiche une confiance en lui assez effarante.
S'il avait jouer la carte de l'humilité totale, il aurait sans doute été critiqué pour cette approche mollassonne. Du coup, il a opté pour l'assurance.
Dans son passage sur ESPN, Chet Holmgren a ainsi déclaré qu'il serait "le meilleur joueur NBA dans deux mois", lorsqu'il lui a été demandé quel était le n°1 de la ligue à ses yeux. Il y a sans doute quelque chose de l'ordre de la méthode Coué ou de la méthode Ja Morant, qui l'a poussé à dépasser un poil les bornes en matière d'auto-promotion. Idem lorsqu'il a expliqué qu'il pensait être en mesure d'intégrer le club des 50-40-90 et était déjà "un shooteur d'élite".
L'ambition est une qualité appréciée en NBA et les GM avec lesquels il s'entretiendra jusqu'au jour J, seront probablement séduits par cet aspect. On a quand même envie de rester un peu prudents à son sujet. Le potentiel technique, athlétique et défensif, pour un joueur avec ce gabarit, est immense. Mais avant de s'imaginer rejoindre les Curry, Nash, Bird, Miller et compagnie dans des clubs ou concurrencer les meilleurs snipers de la ligue, Holmgren va devoir trouver son poste et le rôle qui lui convient le mieux.
Les attentes seront grandes où qu'il atterrisse, mais la pression sera forcément différente selon l'endroit où il débutera sa carrière. L'équipe qui le sélectionnera saura dans tous les cas qu'elle a, à sa disposition, une belle usine à basket théorique. Chet Holmgren a ce qu'il faut en magasin pour être un protecteur de cercle d'élite, un défenseur globalement très compétent, un point forward et un shooteur dévastateur. C'est beaucoup et presque trop à assumer. Sauf si on a justement cette confiance en soi presque irrationnelle, et la garantie que l'on saura répondre aux critiques qui naîtront forcément au moindre contretemps, qu'elles viennent de ses camarades de NBA ou des médias.
Rendez-vous le 23 juin à la Draft 2022 pour savoir à quelle place sera drafté l'intéressé.