La petite graine plantée à Minneapolis a bien poussé depuis sa sortie de terre en mai 2002. Vingt-deux ans et deux cent seize centimètres plus tard, Chet Holmgren rivalise déjà avec les plus grands en NBA. Pas seulement les plus grands par la taille – et de toute façon, c’est le plus souvent lui qui plane au-dessus de tous les autres – mais bien les plus grands par le talent. Il est l’un des joueurs majeurs d’une série qui réunit un potentiel GOAT européen comme Luka Doncic, un talent hors norme comme Kyrie Irving ou encore une superstar moderne comme Shai Gilgeous-Alexander.
Le jeune homme n’a pas été nommé Rookie Of The Year et il n’était effectivement pas le meilleur rookie d’un championnat qui compte Victor Wembanyama. En revanche, il est déjà à sa place. Il est un homme essentiel d’une équipe qui pourrait non seulement se qualifier pour les finales de Conférence mais aussi peut-être même pour les finales NBA. Voire, qui sait, décrocher un titre. La route est encore longue pour le Oklahoma City Thunder, revenu à 2-2 en s’imposant sur le parquet des Dallas Mavericks la nuit dernière, mais nul doute que la (plus) jeune équipe (de la ligue !) va continuer de s’affirmer comme une force de premier plan dans les nombreuses années à venir. Du moins aussi longtemps que SGA et Holmgren seront à bord.
Chet Holmgren, Shai Gilgeous-Alexander : Quiet guys with attitude
Ils sont les deux pièces centrales du projet à OKC, même si Jalen Williams s’est lui aussi rapproché sérieusement du niveau d’un All-Star en s’affirmant comme le deuxième ball handler du Thunder. Holmgren comme Gilgeous-Alexander ont ce côté nonchalant et silencieux mais pourtant assassin. Quiet guys with attitude. Un paradoxe. Ce sont aussi les deux principaux atouts de leur formation sur ces playoffs.
Pour le Canadien, ce n’est une surprise étant donné qu’il a terminé deuxième du vote pour le MVP. Il est attendu à ce niveau. Mais pour le pivot américain, ça reste une performance assez impressionnante. Des fois, en le regardant jouer avec calme et précision, on en oublierait presque qu’il découvre ce stade de la compétition ! Il paraît déjà tellement à l’aise. Comme s’il était exactement là où il était censé être. Le constat peut d’ailleurs s’appliquer à toute son équipe.
Il fallait justement du sang froid pour planter le panier qui a donné l’ultime avantage au Thunder à 3 minutes de la fin du Game 4 lundi soir. Dallas a mené quasiment toute la partie avant qu’Oklahoma City réussisse un holdup avec donc un tir primé du jeune homme dans le corner pour prendre les devants (86-89) pour la première fois depuis le tout début de la rencontre. Un panier à trois-points qui illustre la capacité du garçon à étirer les lignes en attaque.
Shai Gilgeous-Alexander est un poison pour les défenses à mi-distance mais ses adversaires ont pris l’habitude de se resserrer sur lui le plus possible pour lui fermer l’accès à ses zones préférentielles. C’est là où Chet Holmgren devient très important. Il peut punir en étant seul derrière l’arc. Il doit punir. Le géant est moins adroit sur ces playoff (28%) qu’en saison régulière (37%) mais il représente tout de même une menace. C’est d’ailleurs une combinaison entre les deux qui a mené au panier crucial.
L'arbre qui défend la forêt
Mais là où il est le plus impressionnant, c’est justement en défense. Les Mavericks ont construit une équipe avec deux pivots « rim runner » pour avoir constamment un grand capable de finir en lob sur des picks-and-roll avec Luka Doncic ou Kyrie Irving. C’est un point central de l’attaque de Jason Kidd. Et Holmgren met à mal ce plan, même si Dallas marque beaucoup de points dans la raquette sur cette série. Sa présence limite l’impact offensif de Daniel Gafford et Dereck Lively. Le premier est à 56% aux tirs et le second à… 29% après quatre matches. On parle de deux joueurs qui ont converti respectivement 78 et 74% de leurs tentatives avec les Mavs en saison régulière.
Cette baisse significative s’explique en (grande) partie par Holmgren. Il est long et il est capable de défendre deux endroits en même temps, un peu à la manière d’un Rudy Gobert. Il dissuade à la fois le drive et contraint la possibilité d’un alley-oop. Doncic et Irving n’osent pas toujours se frotter à lui près du cercle. Et quand c’est le cas, ça finit souvent mal pour les deux stars et leurs coéquipiers. Chet est à 3 blocks de moyenne sur ces playoffs.
Chet Holmgren becomes the 4th rookie in NBA history to total 120+ PTS, 60+ REB and 20+ BLK through their first 8 career postseason games, joining:
David Robinson
Alonzo Mourning
Tim Duncan pic.twitter.com/RDFpfkEu3t— NBA History (@NBAHistory) May 14, 2024
Il n’y a pas que sa taille. L’autre vrai atout, c’est sa mobilité. Doncic et Irving cherchent parfois à le forcer à changer sur les écrans, en espérant le prendre de vitesse. Il tient le choc, au point de forcer une passe. L’idée pour le Thunder étant de toute façon de pousser le plus possible les autres joueurs des Mavericks à mettre des points.
Rappelons encore une dernière fois que le bonhomme vient de fêter ses 22 ans et qu’il joue ses premiers playoffs. Si l’avenir est aussi brillant pour Oklahoma City, c’est d’abord parce que le sien est particulièrement radieux. L’arbre n’a pas fini de pousser.
Du travail d'orfèvre <3
Pour OKC, curieux de voir ou ça va finir cette année.
Je me dis que les nuggets vont en faire ...... qu'une bouchée !
Que c'était beau l'époque où les Nuggets jouaient au Pepsi Center.
Ils auraient dû garder le nom de Mac Nichols, le dernier dinosaure de la politique au colorado.
En même temps, avec une identité de jeu ou tout passe par le pivot, le nom de Ball (to the) center n'est il pas le plus approprié ?
Retrouvez-moi à Clermont-Ferrand le 15, et à Angers le 16 en première partie de Patrick Sébastien
Sinon, mes félicitations a toute l'équipe pour le site, il est splendide et super fonctionnel !
Les 4 joueurs principaux du Thunder sont vraiment bons et complémentaires. C'est vraiment dommage qu'ils n'aient pas fait l'effort d'aller chercher un 5eme titulaire.