Cinq raisons de suivre les Charlotte Hornets cette saison

On a regardé le premier match des Charlotte Hornets cette nuit et on a pris notre pied. Voici cinq arguments pour vous convaincre de suivre la franchise cette saison.

Bring back the buzz. Pour la première fois depuis 2004, les Hornets accueillaient une rencontre NBA à Charlotte. Et quel match. Dominés par les Milwaukee Bucks, les hommes de Steve Clifford ont remonté un écart de 24 points – record de la franchise en Caroline du Nord – pour finalement l’emporter 108-106 après prolongation. Un comeback historique dans tous les sens du terme. Dix ans après, les Charlotte Hornets sont de retour. Dieu que c’est bon. L’excitation suscitée par la renaissance de la franchise n’est pas anodine. Les frelons ont marqué la NBA en moins de quinze ans et ce sans jamais passer le second tour des playoffs. Cela ne les a pas empêché d’être compétitifs seulement quatre ans après leur implantation dans la ligue. Mais les Charlotte Hornets ce sont avant tout des couleurs historiques qui ont inondé les armoires en produits dérivés – maillots, t-shirts, trousses, classeurs, housses de couette, etc – des fans dans les 90’s. Ce sont des équipes séduisantes emmenées par des jeunes stars charismatiques comme Larry Johnson, Alonzo Mourning, Muggsy Bogues, Glen Rice, Eddie Jones, Vlade Divac, Jamal Mashburn, Baron Davis, etc. Petite séquence souvenir... [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=GN0v6UG1LhU[/youtube] Retrouver les frelons est un plaisir. L’effectif n’a plus la même allure et leurs prédécesseurs, les Bobcats, n’ont atteint les playoffs qu’à deux reprises en dix saisons. Les couleurs ont été conservées et les maillots repensés. Une touche plus moderne a été apportée au logo. Mais peu importe, les Charlotte Hornets occupent à nouveau une place sur la scène NBA. Autant les Bobcats manquaient cruellement de charisme, autant on tient à suivre avec attention la saison des Hornets. On a même listé cinq bonnes raisons de zapper le plus souvent possible sur les matches de Charlotte.

Une ambiance électrique

La Time Warner Cable Arena s’est transformé en nid de frelons hier soir. Jerseys rétro, jerseys nouveaux, les supporteurs des Hornets se sont drapés aux couleurs de leur équipe favorite et sont venus en nombre à la salle. Ils étaient plus de 19 000 pour fêter le retour de la franchise. A titre de comparaison, les Bobcats accueillaient 15 000 spectateurs en moyenne l’an passé, soit l’une des plus faibles affluences de la ligue. Si l’engouement pour les Hornets perdure toute l’année, la franchise devrait se classer parmi les huit meilleures affluences en fin de saison. Avant leur déménagement à New Orleans, les Hornets attiraient les foules en Caroline du Nord puisqu’ils ont joué à guichets fermés (ou presque) pendant sept saison de suite. « Your Charlotte Hornets » [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=zpV0_JOtciU#t=41[/youtube] Mais la foule n’est pas seulement venue pour faire la fête. Les supporteurs des Charlotte Hornets ont fait du bruit, beaucoup de bruit. Le public a bourdonné et il n’a pas hésité à huer ses héros lorsque les Bucks comptaient encore une vingtaine de points d’avance à six minutes de la fin.
« Moi aussi j’aurai sifflé (si j’étais dans le public) », confie Al Jefferson. « Je suis même surpris qu’ils aient attendu aussi longtemps pour le faire. On jouait mal. »
L’ambiance est encore montée d’un cran lorsque Marvin Williams et Kemba Walker ont enchaîné les tirs héroïques pour arracher la prolongation. Boudeur, le public a alors pu savourer. Savourer le retour de sa franchise… puis sa première victoire. La fête était totale. Les joueurs ont même estimé que l’atmosphère était plus chaude que lors des rencontres face au Miami Heat lors des derniers playoffs. Voilà qui promet quelques belles nuits d’ivresse à Charlotte cette saison.

Kemba Walker, un new-yorkais à Charlotte

Kemba Walker n’a peur de rien et surtout pas de prendre ses responsabilités en fin de rencontre. Maladroit tout au long de la soirée (9/26), il a insisté avant d’arracher la prolongation sur un trois-points au buzzer puis de crucifier les Bucks quelques instants plus tard. Et pourtant, le natif du Bronx souffrait de crampes au pied droit en fin de match.
« Il est très courageux. Je lui ai demandé si ça allait et il m’a dit qu’il allait encore marquer un panier », raconte son coach, Steve Clifford.
Et quel(s) shoot(s) ! [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=0SbW6ApIXFI[/youtube] [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=7sVQQLaLkjI[/youtube] Kemba Walker n’a peur de rien mais il était anxieux pour son premier match officiel sous les couleurs des Charlotte Hornets. Un trop plein d’excitations et d’émotions. Il y a quelques jours, le jeune joueur de 24 ans a trouvé un accord avec ses dirigeants : il a été prolongé pour quatre ans et 48 millions de dollars. Une coquette somme mais aussi une belle récompense pour un joueur talentueux qui a dû faire face aux doutes des scouts et des dirigeants NBA. Arrière à UConn, il a mené les Huskies au titre NCAA du haut de son mètre quatre-vingt-cinq. Bien trop petit pour un arrière en NBA. Il a donc dû se reconvertir à la mène et, là encore, certains ont douté de sa capacité à le faire au plus haut niveau. Michael Jordan a cru en lui. Walker ne sera jamais le meneur idéal. Son adresse extérieure est fluctuante et il apprend encore à gérer le tempo en attaque. Mais c’est un joueur au caractère fort qui ne se laisse jamais marcher sur les pieds une fois sur un parquet. Du sang new-yorkais coule dans ses veines et il a été formé sur les playgrounds de la grosse pomme. Mais hier, c’est la Caroline du Nord qu’il a enflammé avec ses shoots. Et ce ne sera sans doute pas la dernière fois qu’il fait rêver les supporteurs des Hornets cette saison.

Michael Jordan, un propriétaire ambitieux

Légende parmi les légendes du basketball, Michael Jordan a longtemps été considéré comme un dirigeant pitoyable. D’abord parce certaines de ses décisions – à la tête des Wizards puis des Bobcats – sont encore aujourd’hui perçues comme les plus mauvaises de l’histoire récente de la ligue. On peut justifier ces choix par la hype liée aux prospects, leur potentiel, etc mais c’est bien par une administration Jordan que Kwame Brown et Adam Morrison ont été draftés. Le plus grand de tous les temps sur les parquets est devenu la risée en coulisses. Ses équipes ne sont pas parvenues à décoller des profondeurs de la Conférence Est et les Bobcats ont même terminé avec le plus mauvais pourcentage de victoires de l’histoire en 2012 (7 victoires, 59 défaites, 10,6%).
[superquote pos="d"]"Je rêve d'une septième bague avec les Hornets." Michael Jordan[/superquote]« Passer du statut de meilleur joueur du monde à celui de propriétaire d’une franchise nécessite un temps d’adaptation », explique David Stern, l’ancien commissionnaire de passage à Charlotte cette nuit. « Il n’y a pas un gars plus compétiteur que lui sur cette planète. »
En grand compétiteur, Michael Jordan a décidé de mettre fin à la mascarade. Lassé du « tanking », il a offert le pactole à Al Jefferson l’an passé et il a nommé Steve Clifford sur le banc. Evidemment, l’excellent travail des dirigeants (GM, assistants GM, etc) sont à souligner mais « MJ » est un propriétaire impliqué et il a eu son mot à dire sur ces choix déterminants dans le succès des Bobcats la saison dernière. Le proprio est ambitieux et il espère amener sa franchise au sommet.
« Je rêve d’une septième bague. Celle-ci aurait beaucoup plus de signification », avouait-il récemment.
Michael Jordan ne doit pas être le patron le plus agréable à supporter au quotidien. Mais il vibre pour son équipe. On se souviendra longtemps que c’est lui a rameuté les Hornets à Charlotte. Merci, Mike. [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=cG7C-QmyflI[/youtube]

Michael Kidd-Gilchrist, l'année de l'explosion ?

En 2012, les Charlotte Bobcats visaient Anthony Davis. La franchise a saboté sa saison avec l’espoir de mettre la main sur le prodige universitaire de Kentucky. Finalement, c’est un autre joueur des Wildcats, Michael Kidd-Gilchrist, qui a posé les pieds en Caroline du Nord. Les dieux de la loterie ont récompensé les Hornets… de New Orleans cette saison-là et les Cats ont dû se contenter du lot de consolation. Quand l’on voit le tournant pris par « Unibrow » depuis plusieurs mois, on se dit que les dirigeants de Charlotte doivent encore en faire des cauchemars. En effet, aussi doué soit-il, « MKG » n’aura jamais le même impact que son ancien coéquipier en NBA. [superquote pos="d"]Et si Michael Kidd-Gilchrist était le favori pour le trophée de MIP ?[/superquote]Cela ne l’empêche pas d’être un bon joueur. Hier soir, il était même mieux que ça. L’ailier à tout faire des Hornets était digne d’un second choix de draft. Le jeune homme a complètement refaçonné sa gestuelle de tir cet été et les résultats semblent déjà payer même si l’on attendra encore quelques mois avant de réellement émettre un jugement sur le shoot de Michael Kidd-Gilchrist. Il faut dire que ce dernier revient de tellement loin… Le natif de Philadelphie a joué de manière agressive des deux côtés du parquet tout au long de la soirée. Il a provoqué des fautes, il a défendu dur et il a donc fait parler son nouvel atout en rentrant coup sur coup deux tirs à mi-distance dans le premier QT. Il a finalement terminé la partie avec 18 points, 8 rebonds, 3 passes et 3 blocks en 34 minutes. Globalement, il est le joueur des Hornets qui a réussi la meilleure prestation. En ajoutant un shoot fiable à sa panoplie – il ne sera jamais Kyle Korver – Michael Kidd-Gilchrist pourrait se faciliter la vie et celle de ses coéquipiers. Les Hornets manquent cruellement de shooteurs extérieurs dans le cinq et les défenses adverses ont la fâcheuse tendance à se resserrer sur Al Jefferson dans la peinture quitte à laisser Walker et « MKG » libre de loin. L’équipe de Steve Clifford prendrait une nouvelle dimension avec un Kidd-Gilchrist évolué. Et si c’était lui le MIP ?

Lance Stephenson, l'atout charme des Charlotte Hornets

La recrue phare de l’intersaison des Charlotte Hornets n’a pas livré une grande prestation. Lance Stephenson était maladroit, à l’image de ses coéquipiers, cette nuit. Mais il s’est battu, comme il le faisait déjà aux Indiana Pacers l’an passé. En panne d’adresse, il a compensé avec sa défense, ses rebonds et sa capacité à créer du jeu pour ses coéquipiers. Il a compilé 7 points, 13 rebonds et 8 passes décisives au total. Mais la performance de « Born Ready » cette nuit nous importe peu. On sait ce dont il est capable. On sait qu’il saura rebondir demain, après-demain, dans une semaine ou dans un mois. On aime le jeune joueur car il apporte une touche d’humour et un brin de folie à une équipe des Charlotte Hornets assez lisse dans son ensemble. Le New-yorkais a l’opportunité de faire décoller sa nouvelle franchise s’il se plie aux règles de Steve Clifford. Les chances qu’ils fassent exploser le vestiaire sans histoire des Hornets sont tout aussi élevées. Mais peu importe, on aime ça. Les gars comme Stephenson donnent de l’intérêt à la saison régulière. Et le gamin a prouvé lors des deux dernières saisons qu’il était tout à fait capable d’élever (réellement) son niveau de jeu en playoffs. Il se doit désormais d’agir comme un guide et d’épauler au mieux Al Jefferson. Mais les Charlotte Hornets ne nous feront pas autant vibrer cette saison si Stephenson ne nous sort pas quelques coups d’éclat, des coast-to-coast et des dunks monstrueux. Dunk monstrueux vous avez dit ? Oh wait… [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=LdFuoFCxkzs[/youtube] CHARLOTTE HORNETS ARE BACK !