Une ambiance électrique
La Time Warner Cable Arena s’est transformé en nid de frelons hier soir. Jerseys rétro, jerseys nouveaux, les supporteurs des Hornets se sont drapés aux couleurs de leur équipe favorite et sont venus en nombre à la salle. Ils étaient plus de 19 000 pour fêter le retour de la franchise. A titre de comparaison, les Bobcats accueillaient 15 000 spectateurs en moyenne l’an passé, soit l’une des plus faibles affluences de la ligue. Si l’engouement pour les Hornets perdure toute l’année, la franchise devrait se classer parmi les huit meilleures affluences en fin de saison. Avant leur déménagement à New Orleans, les Hornets attiraient les foules en Caroline du Nord puisqu’ils ont joué à guichets fermés (ou presque) pendant sept saison de suite. « Your Charlotte Hornets » [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=zpV0_JOtciU#t=41[/youtube] Mais la foule n’est pas seulement venue pour faire la fête. Les supporteurs des Charlotte Hornets ont fait du bruit, beaucoup de bruit. Le public a bourdonné et il n’a pas hésité à huer ses héros lorsque les Bucks comptaient encore une vingtaine de points d’avance à six minutes de la fin.« Moi aussi j’aurai sifflé (si j’étais dans le public) », confie Al Jefferson. « Je suis même surpris qu’ils aient attendu aussi longtemps pour le faire. On jouait mal. »L’ambiance est encore montée d’un cran lorsque Marvin Williams et Kemba Walker ont enchaîné les tirs héroïques pour arracher la prolongation. Boudeur, le public a alors pu savourer. Savourer le retour de sa franchise… puis sa première victoire. La fête était totale. Les joueurs ont même estimé que l’atmosphère était plus chaude que lors des rencontres face au Miami Heat lors des derniers playoffs. Voilà qui promet quelques belles nuits d’ivresse à Charlotte cette saison.
Kemba Walker, un new-yorkais à Charlotte
Kemba Walker n’a peur de rien et surtout pas de prendre ses responsabilités en fin de rencontre. Maladroit tout au long de la soirée (9/26), il a insisté avant d’arracher la prolongation sur un trois-points au buzzer puis de crucifier les Bucks quelques instants plus tard. Et pourtant, le natif du Bronx souffrait de crampes au pied droit en fin de match.« Il est très courageux. Je lui ai demandé si ça allait et il m’a dit qu’il allait encore marquer un panier », raconte son coach, Steve Clifford.Et quel(s) shoot(s) ! [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=0SbW6ApIXFI[/youtube] [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=7sVQQLaLkjI[/youtube] Kemba Walker n’a peur de rien mais il était anxieux pour son premier match officiel sous les couleurs des Charlotte Hornets. Un trop plein d’excitations et d’émotions. Il y a quelques jours, le jeune joueur de 24 ans a trouvé un accord avec ses dirigeants : il a été prolongé pour quatre ans et 48 millions de dollars. Une coquette somme mais aussi une belle récompense pour un joueur talentueux qui a dû faire face aux doutes des scouts et des dirigeants NBA. Arrière à UConn, il a mené les Huskies au titre NCAA du haut de son mètre quatre-vingt-cinq. Bien trop petit pour un arrière en NBA. Il a donc dû se reconvertir à la mène et, là encore, certains ont douté de sa capacité à le faire au plus haut niveau. Michael Jordan a cru en lui. Walker ne sera jamais le meneur idéal. Son adresse extérieure est fluctuante et il apprend encore à gérer le tempo en attaque. Mais c’est un joueur au caractère fort qui ne se laisse jamais marcher sur les pieds une fois sur un parquet. Du sang new-yorkais coule dans ses veines et il a été formé sur les playgrounds de la grosse pomme. Mais hier, c’est la Caroline du Nord qu’il a enflammé avec ses shoots. Et ce ne sera sans doute pas la dernière fois qu’il fait rêver les supporteurs des Hornets cette saison.
Michael Jordan, un propriétaire ambitieux
Légende parmi les légendes du basketball, Michael Jordan a longtemps été considéré comme un dirigeant pitoyable. D’abord parce certaines de ses décisions – à la tête des Wizards puis des Bobcats – sont encore aujourd’hui perçues comme les plus mauvaises de l’histoire récente de la ligue. On peut justifier ces choix par la hype liée aux prospects, leur potentiel, etc mais c’est bien par une administration Jordan que Kwame Brown et Adam Morrison ont été draftés. Le plus grand de tous les temps sur les parquets est devenu la risée en coulisses. Ses équipes ne sont pas parvenues à décoller des profondeurs de la Conférence Est et les Bobcats ont même terminé avec le plus mauvais pourcentage de victoires de l’histoire en 2012 (7 victoires, 59 défaites, 10,6%).[superquote pos="d"]"Je rêve d'une septième bague avec les Hornets." Michael Jordan[/superquote]« Passer du statut de meilleur joueur du monde à celui de propriétaire d’une franchise nécessite un temps d’adaptation », explique David Stern, l’ancien commissionnaire de passage à Charlotte cette nuit. « Il n’y a pas un gars plus compétiteur que lui sur cette planète. »En grand compétiteur, Michael Jordan a décidé de mettre fin à la mascarade. Lassé du « tanking », il a offert le pactole à Al Jefferson l’an passé et il a nommé Steve Clifford sur le banc. Evidemment, l’excellent travail des dirigeants (GM, assistants GM, etc) sont à souligner mais « MJ » est un propriétaire impliqué et il a eu son mot à dire sur ces choix déterminants dans le succès des Bobcats la saison dernière. Le proprio est ambitieux et il espère amener sa franchise au sommet.
« Je rêve d’une septième bague. Celle-ci aurait beaucoup plus de signification », avouait-il récemment.Michael Jordan ne doit pas être le patron le plus agréable à supporter au quotidien. Mais il vibre pour son équipe. On se souviendra longtemps que c’est lui a rameuté les Hornets à Charlotte. Merci, Mike. [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=cG7C-QmyflI[/youtube]