Cleveland, comment éviter le sweep ?

Les Golden State Warriors mènent 2 à 0 et semblent avoir une marge de manoeuvre confortable en Finales. De quelle manière les Cavs peuvent-ils opérer pour ne pas céder au fatalisme ?

Cleveland, comment éviter le sweep ?
On s'en doutait un peu au sortir du game 1. Le scénario et l'issue de cette défaite inaugurale contre les Warriors allaient être difficiles à digérer. Le game 2 a montré des Californiens plus adroits et plus attentifs, mais aussi des Cavs incapables de répéter la partition quasi-parfaite du premier match. La série a beau paraître jouée - d'aucuns imaginent même un sweep - Cleveland n'a pas dit son dernier mot et a l'occasion de réduire l'écart, puis d'égaliser, à partir de la nuit prochaine. Voici les pistes à explorer pour Tyronn Lue et ses hommes, afin d'éviter de subir un échec cuisant. Et le premier sweep en Finales NBA depuis... 2007 et une défaite face à San Antonio pour cette même équipe de Cleveland.

Tenter des coups de poker

Steve Kerr a redistribué ses cartes dans le game 2, avec une utilisation de JaVale McGee d'entrée et une confiance un peu supérieure accordée à David West par exemple. L'élément de surprise peut aussi faire son effet dans le sens inverse. Relancer Rodney Hood, qui se morfond à un point où il est obligé de revisionner des vidéos du joueur qu'il était il y a quelques mois pour garder confiance en lui, est un début de piste. Les qualités offensives de l'ancien du Jazz doivent normalement faire leur effet, même contre un adversaire aussi fort. Sa capacité à défendre à l'aile aussi. Pourquoi ne pas jouer la carte de la débauche d'énergie à fond, comme en cours de saison régulière lorsque Tyronn Lue s'est mis à titulariser Cedi Osman. Le Turc est jeune et un peu "fou-fou", mais sa combativité peut devenir contagieuse et donner un coup de boost à un collectif un peu ronronnant. Pour le reste, il n'est pas simple de donner plus de temps de jeu à Kyle Korver, fréquemment ciblé en défense (malgré un ou deux matches surprenants face aux Celtics dans ce domaine). Reste aussi l'option avec un pivot "traditionnel" type Ante Zizic, Kendrick Perkins étant plus là pour jouer les videurs que pour apporter quelque chose sur le parquet. "Perk" n'a que 33 ans mais ses jambes en ont 40.

Mettre plus de pression sur l'arbitrage

Ce ne sont pas les arbitres qui ont permis aux Warriors de remporter les deux premiers matches de cette série. Simplement, les contrariétés liées à certains coups de sifflet, à l'absence de ces derniers, ou à leur inversion (cf le passage en force de KD transformé en faute de LeBron) ont fait perdre de l'énergie et de la lucidité aux Cavs. LeBron James ne s'estime pas arbitré à la hauteur de son statut (20 lancers en deux matches, dont un achevé en prolongation) et on l'avait rarement vu aussi démonstratif et perturbé par les "refs" malgré une réputation de joueur qui se plaint constamment. Par des déclarations d'avant-match, l'appui d'un public qui peut se révéler intimidant et une agressivité offensive décuplée, Cleveland peut et doit provoquer plus de fautes de la part des Warriors. Encore faudra-t-il faire preuve d'adresse ensuite, surtout dans les moments-clés. Le lancer manqué par George Hill aura au final été plus préjudiciable aux Cavs que l'inattention de JR Smith...

C'est cliché, mais ne pas lâcher

Il reste quelques joueurs de l'épopée 2016 achevée sur une invraisemblable remontée de 3-1 à 4-3 pour battre les Warriors. Ceux-là doivent rappeler à leurs camarades que même avec KD en plus dans le camp d'en face, une série n'est jamais finie avant que l'adversaire n'ait gagné son 4e match. Ils peuvent aussi puiser leur inspiration dans la série face à Boston, où les Celtics ont paru nettement supérieurs sur les deux premiers matches à domicile, avant d'être calmés dans l'Ohio. Le niveau des deux équipes est incomparable, mais Golden State n'est pas invulnérable. Houston a gagné un match à l'Oracle et la domination des Californiens à domicile a également été moins parlante durant la saison régulière.

Laisser Jordan Clarkson à la maison

Qu'il joue 8 ou 20 minutes, Jordan Clarkson est plus pénalisant qu'autre chose dans cette série et presque depuis le début des playoffs. En voulant jouer les héros sans en avoir l'étoffe (pour le moment en tout cas), il donne un signal négatif à ses coéquipiers et n'apporte pas le surplus de confiance et d'énergie positive d'un 6e homme classique. Peut-être que faire sortir JR Smith du banc dans ce rôle peut par contre lui offrir un second souffle ?