« Je suis fatigué de voir ma mère galérer », avait-il déclaré en juillet dernier. « J’étais excité à l’idée de jouer pour SMU et pour coach Brown mais après avoir discuté avec ma famille, nous avons estimé qu’il était préférable de tirer un trait sur mon cursus universitaire et de partir jouer à l’étranger. »Emmanuel Mudiay n’est pas le premier à prendre une telle décision. Quelques années auparavant, Brandon Jennings, superstar au lycée, avait rejoint l’Italie afin d’y débuter une carrière professionnel avant d’être drafté en dixième position en 2009. Mudiay est lui annoncé dans le top 3 de la prochaine draft dans les différentes prévisions des sites spécialisés. Il n’est donc pas le premier et sans doute pas le dernier à zapper son cursus universitaire.
« Je pense que ça sera de pire en pire. S’il est aussi bon que ce que je pense – et je suis sûr qu’il sera drafté parmi les trois premiers – j’ai peur que de plus en plus de gamins réfléchissent à l’idée de jouer à l’étranger après le lycée », s’inquiète Larry Brown.Emmanuel Mudiay pourrait être l’un des précurseurs d’une nouvelle tendance. Les lycéens issus de familles aux revenus les plus modestes pourraient être tentés de suivre sa trace afin d’assurer une rentrée d’argent immédiate. En effet, la NCAA ne rémunère pas ses joueurs malgré les profits qu’elle effectue avec la vente des droits TV, des maillots, des tickets, etc. Les étudiants bénéficient d’une bourse mais certains seraient donc prêts à sacrifier leur cursus pour signer leur premier contrat. Ils ont alors le choix entre deux options : a) rejoindre un club étranger (Chine, Europe…), b) jouer en D-League. Les salaires sont encore relativement « faibles » dans l’antichambre de la NBA mais il ne serait pas étonnant que certains joueurs prometteurs optent pour la D-League dans les années à venir (Glen Rice Jr, par exemple, a joué à l’université avant de rejoindre une franchise en D-League). Mark Cuban a même conseillé aux meilleurs d’entre eux d’opter pour cette voie.
« J’ai vu qu’il avait déclaré ça… mais les jeunes joueurs feraient mieux de ne pas le faire. S’ils échouent en D-League, que leur reste-t-il ? S’ils vont à l’université et échouent, ils ressortiront avec un diplôme. Et personne ne peut me dire que les coaches de D-League sont du même calibre que ceux en NCAA. Tout ça me trouble beaucoup. »La refonte du système est une question qui se doit d’être abordée par la ligue. Si la NBA force les joueurs universitaires à rester deux ans à l’université – en augmentant encore l’âge légal pour rejoindre la ligue – il se peut que de plus en plus de lycéens optent pour un premier contrat professionnel et les revenus salariaux qui vont avec. A moins que la ligue décide de casser cette règle et autorise à nouveau les lycéens à s’inscrire à la draft… au risque que la majorité d’entre eux ne soient pas prêt et échouent quelques années plus tard.