Comparé à Korver, Carmelo Anthony est révolté… à tort ?

Carmelo Anthony a réagi à un post Instagram qui suggérait que le multiple All-Star était aujourd’hui un moins bon joueur que Kyle Korver.

Comparé à Korver, Carmelo Anthony est révolté… à tort ?
Comme bien d’autres stars NBA avant lui, Carmelo Anthony vieillit mal. D’abord parce qu’il est de moins en moins tranchant sur un terrain. Il a les limites – logiques – de son âge (33 ans, 34 le 29 mai). Il est arrivé tôt en NBA. Le poids des longues saisons, souvent frustrantes, pèsent sur son dos. Il est moins vif. Mais il a aussi, et là encore comme bien d’autres joueurs avant lui, du mal à accepter qu’il vieillit. Qu’il n’est plus le même joueur. Qu’il n’a plus le même statut dans cette ligue dont les évolutions ne lui profitent pas toujours. Melo se voit encore comme l’un des meilleurs basketteurs de ce championnat. Alors, forcément, quand il est comparé à un « role player », il se vexe. https://twitter.com/TheHoopCentral/status/999433816883122177 Un présomptueux a donc osé comparer Carmelo Anthony, multiple All-Star, à son camarade de la promotion 2003 Kyle Korver. Plus que ça, il a même indiqué que ce dernier était aujourd’hui un meilleur joueur. Ce à quoi l’ex-franchise player des New York Knicks a répondu « WOWWWWW » (le nombre de W en dit long), des émoticônes d’un bonhomme qui pleure de rire, un « il fallait que je commente » et un « FOH » qui se traduit par « Fuck Outta Here » ou « dégage de là » en français. Vous l’aurez compris, le post n’est pas bien passé. Et ça se comprend. Intrinsèquement, Anthony est un bien meilleur basketteur que Korver. Avec une plus grande carrière. Encore aujourd’hui, il est capable de se créer son propre tir et de scorer. Ce qui reste inaccessible pour le vétéran des Cleveland Cavaliers. Mais le terme « meilleur joueur » peut avoir bien des définitions. Pourquoi ne pas retenir « plus efficace » ? Parce que dans ces cas-là, en prenant en compte les derniers playoffs, il y a débat. Carmelo Anthony affichait 11,8 points par match à 37% aux tirs, 21% à trois-points et 5,7 rebonds. Son coach ne le faisait même plus jouer dans les fins de match serrées car son équipe jouait mieux sans lui. Les stats de Korver ? 10,4 points à 48% aux tirs et 46% à trois-points. Le tout en jouant huit minutes de moins. Le vétéran est même souvent présent sur le parquet dans le money time ! Parce qu’il n’a pas un impact négatif sur les siens. Au contraire. Les différentiels parlent clairement en sa faveur. Cleveland avec Kyle Korver : 108,9 points marqués, 103,2 encaissés Cleveland sans Kyle Korver : 104,8 points marqués, 110,6 encaissés Oklahoma City avec Carmelo Anthony : 95,5 points marqués, 109,7 encaissés Oklahoma City sans Carmelo Anthony : 111,6 points marqués, 98,2 encaissés *Les statistiques sont sur 100 possessions.

Carmelo Anthony ferait mieux de jouer... comme Kyle Korver !

Plutôt parlants ces chiffres, non ? Après, il ne s’agit que d’une campagne de playoffs. Melo n’était peut-être pas mis dans de bonnes conditions. Il n’avait aussi pas le même rôle que Korver. Mais… justement. C’est exactement un statut de remplaçant scoreur/shooteur – un Korver du riche, un Korver de luxe – que les coaches du Thunder espère lui confier. Ce que lui refuse. Il ne veut pas sortir du banc. Il ne veut pas admettre que c’est peut-être ce qu’il y a de mieux à ce stade de sa carrière. Dommage, il serait sans doute plus efficace. Anthony en a sans doute encore dans le réservoir. C’est ce qui le trompe. Il a du jus, OK. Mais le jeu en isolation fatigue les staffs. Le « Hero Ball » est de moins en moins utilisé, à moins de s’appeler James Harden ou Kevin Durant. Il stoppe la gonfle. Il ralenti la circulation. Le basket moderne n’est pas adapté à ses qualités (à moins qu’il accepte de faire parler ses talents de shooteur en jouant sans ballon). Korver est un tireur d’élite. Il a une spécialité. Mais une spécialité recherchée. Ça ne fait pas de lui un meilleur joueur. Mais sur ces playoffs, il valait mieux l’avoir lui que le troisième choix de la draft 2003.