Quoiqu’on en dise, il n’y a jamais vraiment de garanties à proprement parler lorsqu’une équipe drafte un joueur. Mais certains prospects présentent tout de même plus ou moins de certitudes. Cam Whitmore penche plutôt vers le moins, et c’est pourquoi il a glissé jusqu’en 20e position. Les Rockets — chez lesquels nous l’annoncions… en 4e position — ont sans doute fait une belle à faire à ce stade de la draft.
« Ça me motive à 150 % », a-t-il assuré, en conférence de presse, au sujet de sa chute brutale par rapport aux prévisions. « C’est juste quelque chose où je dois repenser. Je dois aller de l’avant avec un regard nouveau et un esprit libéré. »
18 ans (19 le 8 juillet), un peu plus de 2 m et de 105 kg. Les chiffres sont parlants et résument, dans les grandes lignes, quel genre de spécimen unique est le jeune Cameron. L’ailier de Houston est rapide, fort, explosif et fait trembler les arceaux partout où il passe : c’est ce qui le caractérise. Mais cela ne suffit pas à le définir.
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Cam Whitmore, monstre physique
Blessé en début d’année, alors qu’il était particulièrement attendu à Villanova, Cam Whitmore n’a disputé que 26 rencontres cette saison. C’est ce qui a commencé à abimer sa cote, bien qu’il soit parvenu à se montrer suffisamment pour s’imposer, sur le papier, parmi les prospects les plus intrigants.
Ses qualités physiques et athlétiques n’avaient pas besoin de plus de temps pour s’exprimer. Whitmore a choqué son monde, sa détente et sa puissance lui permettant de finir au cercle avec autorité. Son premier pas rapide lui permet de lancer des pénétrations redoutables et, bien sûr, toutes ces caractéristiques en font un défenseur solide et polyvalent.
Pour couronner le tout, son tir est en progrès et il s’est montré plus que capable d’aller chercher quelques rebonds. Alors, qu’est-ce qui a fait sombrer ce jeune prometteur le soir de la draft ?
Une descente aux enfers anticipée
À chaque Mock Draft, chaque rumeur, Cam Whitmore semblait descendre d’un cran. Décevant en workouts, sa cote a chuté au fur et à mesure que le jour J approchait. Aucun red flag médical n’a été identifié : sa perte de vitesse est strictement liée au jeu.
Ces préoccupations se sont naturellement ajoutées à celles qui émanaient de sa saison. En difficulté lorsqu’on lui bloque l’accès au cercle et encore limité offensivement, ses lacunes dans la compréhension du jeu semblent lui avoir coûté cher. L’ailier a du mal à peser en défense lorsqu’il est loin du ballon. Encore plus à trouver ses coéquipiers. Il s’agit pourtant d’une nécessité en NBA.
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Travailler sous les ordres d’Ime Udoka devrait le mettre dans de bonnes dispositions pour régler ces problèmes. Il a passé le dernier mois à s’entraîner à Houston et a déjà pris ses marques. Il aurait difficilement pu rêver meilleur contexte pour la suite.
Aux Rockets, un fit évident
Le joueur des Wildcats était lié à la franchise texane depuis déjà longtemps, plutôt pour leur 4e choix que pour le 20e. Sa panoplie physique et sa polyvalence en font une arme de choix pour un coach défensif comme Udoka, au sein d’un effectif qui prend forme des deux côtés du terrain.
Offensivement, sa complémentarité avec Jabari Smith Jr, un intérieur spécialiste du tir extérieur, saute aux yeux. Avec Jalen Green, Amen Thompson, Tari Eason et lui notamment, les Rockets sont équipés pour imposer un défi physique infernal à leurs adversaires.
« Tout le monde est polyvalent. Amen vient littéralement d’être recruté. C’est un excellent joueur, un grand athlète. Quelqu’un avec qui je peux certainement jouer », a-t-il souligné. « Je suis vraiment impatient. Je peux vraiment apporter ma pierre à l’édifice. »
À ce stade de la draft, Cam Whitmore sera peut-être le steal de cette cuvée. L’ailier constitue certes un pari, mais la mise est faible par rapport aux gains potentiels de Houston.