« Je suis à fond la caisse pour la tolérance et la liberté de tous ! Donc une fille qui rejoindrait la NBA, ce serait génial surtout si elle a le talent pour y arriver », nous confie George Eddy.25 juin 1969. Les San Francisco Warriors sélectionnent Denise Long. Star de Union-Whitten en high school, elle tourne à … 69,6 pts en moyenne lors de sa dernière saison. C’est la première fois qu’une femme est choisie et sa draft est finalement annulée. La ligue considère cette démarche comme un coup médiatique et Long sort tout juste de high school. Huit ans plus tard, c’est Lusia Lucy Harris qui est courtisée par une franchise NBA. Le Jazz de New Orleans fait d’elle son 137ème choix de draft. Cette fois-ci tout est en règle et la NBA autorise cette décision. Sauf que Harris refuse de rejoindre sa future équipe NBA pour cause de… maternité. Si Mark Cuban était amené à relever le défi et donner sa chance à Brittney Griner, cette dernière serait alors la troisième femme draftée en NBA (Ann Meyers a effectué des tryouts avec les Pacers en 1980 mais n'a jamais été draftée) et certainement la première à, au moins, participer à un camp de pré-saison. Mais si elle remplit les critères physiques d’un prospect NBA, la plupart des observateurs, dont nous, s’accordent à dire qu’elle aurait bien du mal à y faire son trou. Griner possède des qualités physiques indéniables. Mais elle n’a pas le profil pour s’imposer dans la grande ligue. Trop légère, voire petite, pour les postes 4 et 5, pas assez habile pour les postes 2 et 3, qui ne sont d’ailleurs pas ses postes de prédilection, Griner étant un pur poste 5… Physiquement, la joueuse de Baylor ne ferait pas le poids face à Dwight Howard, Joakim Noah and co. Pas plus que face à des ailiers massifs.[superquote pos="d"]"La puissance serait le plus gros problème" Shane Battier[/superquote]
« La puissance serait le plus gros problème, spécialement pour des intérieurs. Le jeu au poste est tellement physique », confirme Shane Battier sur ESPN.S’il admet qu’une femme ne peut rivaliser physiquement avec ses homologues masculins, le joueur du Heat pense pourtant que la révolution aura lieu et qu’une femme intégrera la ligue d’ici quelques années.
« Ça ne fait aucun doute. Un jour, il y aura une femme en NBA. Je ne sais pas si ça sera Griner ou quelqu’un qui a 5 ans aujourd’hui mais on verra. Ça arrivera un jour. »Mais le talent ne fera pas tout. Si une femme rejoint un jour la NBA, ce sont des qualités physiques exceptionnelles qui le lui auront permis.
« Vous pourriez être la joueuse la plus talentueuse du monde mais ça ne fait pas tout pour la NBA. Elle devra être un spécimen physique. »Pour George Eddy, la question de domination physique reste à relativiser :
« Bien sûr, Mark Cuban cherche une nouvelle fois le buzz. Mais il y a un élément important à prendre en compte, c’est que la NBA est devenue moins violente ces dernières années et a cherché à protéger les arrières en sanctionnant les contacts plus sévèrement. Quand on voit des joueurs NBA comme Brandon Knight ou Brandon Jennings ou même Stephen Curry, ils ne sont pas très costauds mais ils sont très rapides et très adroits. Dans le futur, on pourrait alors imaginer voir évoluer une joueuse ultra-rapide, une sorte de Tony Parker au féminin, capable de battre des hommes grâce à sa vitesse. Mais à l’intérieur, ça cogne énormément donc ça me semble plus compliqué. »Dans une vidéo, Marc J. Spears de Yahoo ! Sports a évoqué Skylar Diggins comme potentielle phénomène. La talentueuse star de Irish, championne du monde de 3x3 avec Team USA en août dernier à Athènes, aurait selon Spears sa place parmi les meneurs/arrières de la ligue. Présomptueux... George Eddy miserait plutôt sur une Candace Parker :
« Si ce n’est pas Griner aujourd’hui, ce sera une autre dans quelques années. Quand on voit une joueuse comme Candace Parker, on peut se demander si elle n’a pas déjà le niveau. »Diana Taurasi aurait pu être cette exception. A son poste, Dee n’a rien envié à certains joueurs. Rapide, technique et dotée d’excellents fondamentaux, l’ancienne pensionnaire de UConn aurait certainement eu une chance, aussi minime soit-elle, de rivaliser avec certains NBAers. De là à l’imaginer faire carrière ? Pascal Giberné, journaliste pour Basketnews, a rappelé que la Team USA de Lisa Leslie s'était faite corriger par les espoirs de Levallois à l'époque. Mark Cuban profitera-il de la faiblesse de la draft de cette année pour révolutionner le basket et devenir le premier propriétaire à miser sur une femme ? S’il y a quelqu’un qui en est capable, c’est bien lui…