Brandon Jennings, sur les traces de Chauncey Billups ?
Brandon Jennings n’est pas un gage de succès pour les cols bleus du Michigan, c’est un pari. Le Californien a du talent à revendre mais est perçu comme un joueur égoïste qui pense 1) à shooter, 2) à shooter, 3) éventuellement à faire la passe. Ok, c’est un gros scoreur. Un type de joueur dont les Pistons manquaient dans le backcourt. Mais l’ancienne superstar des lycées devra se métamorphoser s’il espère gagner le respect (et donc le salaire) qu’il estime mériter dans cette ligue. En effet, avec Andre Drummond, Greg Monroe et Josh Smith sous les panneaux, Jennings aura intérêt à servir ses « grands » sous peine de provoquer l’agacement des Big Men. S’il n’est pas un redoutable playmaker, l’ancien joueur des Bucks reste un joueur instinctif capable de faire tourner la gonfle (6,5 passes l’an dernier). Pour se faire, il pourra profiter des conseils d’un ancien de la maison : Chauncey Billups. Avant son arrivée aux Pistons, « Mr Big Shot » était lui aussi catalogué comme un meneur scoreur (cf. ses statistiques), incapable de faire briller ses partenaires. Avec Richard Hamilton, Ben Wallace, Tayshaun Prince et Rasheed Wallace à ses côtés, Billups a su faire évoluer son jeu pour s’imposer comme un meneur réfléchi, bourreau des Lakers lors des finales 2004 remportées par Detroit. Même si les Pistons sont encore loin de pouvoir jouer le titre, Joe Dumars espère que Brandon Jennings suivra la même progression que son glorieux aîné. [caption id="attachment_119477" align="alignright" width="390"] Avant d'être un PG reconnu et respecté, Billups avait lui aussi souvent été critiqué pour son côté "meneur scoreur".[/caption] Les dirigeants ne croyaient pas en Brandon Knight. Comme le rappelle le Detroit News, le temps accordé aux jeunes meneurs n’est pas équivalent à celui accordé aux intérieurs. Knight n’a pas convaincu en deux saisons (dont une raccourcie pour cause de Lockout et l’autre passée à alterner entre les postes 1 et 2) ? Ok, on change. Le poste de meneur propose une telle diversité de talents que les jeunes joueurs ont intérêt à vite faire leurs preuves. A l’inverse, après une semaine de NBA au compteur, Brandon Jennings claquait 55 points sur la tête des Golden State Warriors. Classe. Depuis, ses statistiques ont peu bougé (pas de grandes évolutions sur ses quatre premières saisons NBA) et le joueur a souffert de son association avec Monta Ellis à Milwaukee. Jennings doit se racheter. En signant pour huit millions, le joueur a désormais trois saisons pour prouver qu’il vaut mieux que ça. Une motivation non négligeable dont pourrait finalement profiter la franchise du Michigan. Dans le même ordre d’idée, Josh Smith estimait mériter un contrat maximum, il a finalement rejoint Detroit pour 54 millions sur quatre saisons. Aucun des deux n’a la carrure d’un franchise player mais la franchise conserve ainsi de la place sous le Salary Cap pour prolonger Monroe et Drummond dans les années à venir voir signer un autre gros jouer en 2014. En effet, avec les départs de Stuckey et Villanueva l'année prochaine, Detroit n'aura alors que 46 millions de dollars d'engagés (Cf. la masse salariale des Pistons ci-dessous). Une aubaine sachant que les franchises de milieu et bas de tableau ont plutôt pour habitude de « surpayer » les free agents pour les convaincre de signer.Métamorphose obligatoire
Le pari en vaut donc peut-être la chandelle mais certaines interrogations subsistent, notamment la capacité d’adaptation de Brandon Jennings au système déjà en place. Première bonne nouvelle, il aura le ballon entre les mains, contrairement à Milwaukee où Monta Ellis monopolisait lui aussi le cuir. Jennings est plus efficace lorsqu’il dirige l’attaque, il en aura donc tout le loisir. En revanche, on peut se demander quel sera véritablement son apport offensif. Josh Smith, Greg Monroe et Andre Drummond créent un embouteillage dans la raquette, rendant difficile les pénétrations pour les extérieurs. Un domaine dans lequel Jennings est de toute façon peu performant, il peine à finir près du cercle en raison de son petit gabarit, et ce malgré sa vitesse d’exécution. Non, le meneur adore arroser en périphérie. Malheureusement, ses pourcentages d’adresse sont faibles, très faibles : 39% de moyenne en carrière, 35% derrière l’arc… Pas très fameux. Si cela peut en rassurer certains, sachez que Chauncey Billups alignait des pourcentages similaires avant son arrivée à Detroit. Bref, vous l’aurez compris, Brandon Jennings n’est pas la menace extérieure fiable dont les Pistons auraient bien besoin. Autre problème, il n’est pas très efficace sur pick&roll. Plutôt handicapant lorsque l’on possède des intérieurs de la trempe de Greg Monroe dans son effectif… En résumé, le néo-meneur de la franchise doit vraiment franchir un cap et devenir un meilleur playmaker pour assurer la bonne distribution entre les différentes forces offensives des tuniques bleues. Hormis les quatre ténors (Heat – Bulls – Pacers – Nets) plus les Knicks, le reste de la Conférence Est sera très ouvert. Autrement dit, les Detroit Pistons peuvent et DOIVENT même atteindre les playoffs. En revanche, pour retrouver la franchise au sommet, il faudra attendre un peu et suivre de près les évolutions de Greg Monroe, Kentavious Caldwell-Pope, Andre Drummond et bien sûr Brandon Jennings. Le roster de Detroit la saison prochaine : PG : Brandon Jennings, Chauncey Billups, Will Bynum SG : Kentavious Caldwell-Pope, Rodney Stuckey, Luigi Datome SF : Josh Smith, Kyle Singler PF : Greg Monroe, Jonas Jerebko, Charlie Villanueva C : Andre Drummond La masse salariale des Detroit PistonsName | 2013-14 | 2014-15 | 2015-16 | 2016-17 | 2017-18 |
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Josh Smith | $13,500,000 | $13,500,000 | $13,500,000 | $13,500,000 | |
Charlie Villanueva | $8,580,000 | ||||
Rodney Stuckey | $8,500,000 | ||||
Brandon Jennings | $7,724,248 | $8,071,839 | $8,419,430 | ||
Jonas Jerebko | $4,500,000 | $4,500,000 | |||
Greg Monroe | $4,086,454 | $5,479,935 | |||
Will Bynum | $2,790,343 | $2,915,908 | |||
Kentavious Caldwell-Pope | $2,653,080 | $2,772,480 | $2,891,760 | $3,678,319 | $4,958,374 |
Chauncey Billups | $2,500,000 | $2,500,000 | |||
Andre Drummond | $2,462,400 | $2,568,360 | $3,272,091 | $4,433,683 | |
Luigi Datome | $1,750,000 | $1,750,000 | $2,187,500 | ||
Kyle Singler | $1,045,000 | $1,090,000 | $1,362,500 | ||
Tony Mitchell | $500,000 | $816,482 | $947,276 | $1,215,696 | |
Guaranteed Total: | $60,591,525 | $30,916,709 | $21,919,430 | $13,500,000 | |
Inclusive Total: | $60,591,525 | $45,965,004 | $32,580,557 | $22,827,698 | $4,958,374 |