Bradley Beal et les Washington Wizards travailleraient conjointement pour mettre sur pied un transfert de l’arrière All-Star et c’est assez ironique. En juillet dernier, le joueur de 29 ans (30 le 28 juin) signait une extension MASSIVE sur cinq ans pour un montant de, attention accrochez-vous, 252 millions de dollars. Tout ça pour finalement changer de direction un an après.
Difficile d’en vouloir à Beal. Qui laisserait passer une opportunité de toucher autant d’argent dans sa vie ? Même la position de la franchise se défend. Lui offrir cette prolongation de contrat restait le moyen le plus sûr de ne pas le laisser partir sans contrepartie. Même si le front office se doutait sans doute qu’il n’irait pas au bout de son deal. Là, au moins, les Wizards vont récupérer quelques atouts – même s’il ne faut pas s’attendre à un package XXL en échange.
Bradley Beal et Washington vers un trade, Miami en pole
En revanche, ce qui est vraiment, vraiment, vraiment étrange pour ne pas dire stupide, c’est d’avoir offert une « no trade clause » à la star. Personne d’autre n’a ce privilège en NBA et les exemples passés (Carmelo Anthony aux New York Knicks) tendent à prouver que ce n’est jamais une bonne idée. Exemple avec un cas pratique : si le Oklahoma City Thunder décide d’envoyer 50 picks pour le récupérer, le transfert n’aboutira pas pour autant si le principal intéressé décide qu’il n’a pas envie d’aller jouer là-bas.
Les dirigeants de Washington vont devoir prendre en compte ses demandes et ils ne pourront pas juste choisir la meilleure offre mais plutôt la meilleure offre parmi les équipes où Bradley Beal se sent d’aller jouer. Quelques pistes.
Ceux pour qui ça semble impossible ou vraiment pas idéal
Les Milwaukee Bucks ont rapidement été cités parmi les équipes qui suivent l’avancement du dossier. C’est surprenant. Parce qu’une arrivée de Beal serait synonyme de départ de Khris Middleton ou de Jrue Holiday. La franchise du Wisconsin ne peut pas conserver les deux lieutenants de Giannis Antetokounmpo et ajouter un autre salaire à plus de 40 millions. Donc soit elle laisse filer Middleton lors de la Free Agency et elle échange ensuite des Grayson Allen, Pat Connaughton et/ou Bobby Portis pour l’arrière, soit elle envoie directement Middleton via un sign&trade à Washington. Mais pourquoi même les Wizards voudraient se reconstruire avec un All-Star de son âge ?
Ça n’a pas de sens. Middleton n’est pas un aussi bon scoreur que Beal mais il est plus complet et il a un vécu très fort avec Giannis et Milwaukee. Les Bucks n’auraient vraiment d’intérêt à faire ce deal… sauf s’ils ont des infos sur l’état de santé de Middleton, gêné par des problèmes au genou la saison dernière.
Les Golden State Warriors ont souvent été liés à la star de D.C. ces dernières années, enfin surtout en 2020, quand ils piochaient en deuxième position à la draft. Mais financièrement, c’est impossible. La seule vraie alternative est un swap avec Klay Thompson et ça paraît peu probable. Parce que Bradley Beal est sous contrat jusqu’en 2027 et son salaire ferait EXPLOSER – c’est un euphémisme – le montrant de la taxe payée par les proprios. Sans même avoir la garantie que l’équipe soit beaucoup plus forte. Un échange impliquant Jordan Poole, Jonathan Kuminga, Gary Payton II et Donte DiVincenzo paraît aussi improbable puisque Golden State n’aurait alors plus aucune marge pour recruter autour.
Les Los Angeles Lakers, peut-être sous l’influence de LeBron James, pourraient tenter le coup en proposant Austin Reaves (via un sign&trade), Mo Bamba et Malik Beasley après avoir garanti son contrat pour la saison prochaine. Mais ils auraient alors trois joueurs payés 40 millions ou plus. Est-ce vraiment un « Big 3 » qui gagne ? Puis perdre Reaves pour Beal… ce serait probablement une très mauvaise idée. Ils se sont déjà fait avoir une fois par les Wizards avec Russell Westbrook (ou plutôt l’inverse, ils sont déjà plombés une fois).
Les pistes potentielles pour Bradley Beal
Miami Heat
Les favoris sur l’affaire selon Shams Charania. Et ça a du sens. Les dernières finales ont montré qu’il manquait au Miami Heat une deuxième star capable de créer du danger balle en main.
Miami reçoit : Bradley Beal (46 M)
Washington reçoit : Tyler Herro (27 M), Duncan Robinson (18 M), une compensation à la draft (premier ou deuxième tour, nombre à déterminer).
Les Wizards donneraient à Tyler Herro la chance de montrer ce qu’il peut faire en tant que première option offensive bis avec un temps de jeu supérieur à 35 minutes, moins de pression de résultat et plus de ballons. Duncan Robinson est aussi un joueur intéressant parce qu’il dispose d’une marge de progression et d’un potentiel encore inexploité à la création. Pour le Heat, Beal est le complément idéal de cette équipe et il y a fort à parier qu’il retrouverait une condition physique d’élite à Miami.
Philadelphia Sixers
James Harden est susceptible de partir cet été et la franchise de Pennsylvanie risque de se retrouver avec un effectif un peu léger pour faire mieux que le second tour qu’elle n’a toujours pas franchi depuis 2001.
Philadelphie reçoit : Bradley Beal (46 M)
Washington reçoit : Tobias Harris (39 M), Furkan Korkmaz (5 M), une compensation à la draft (premier ou deuxième tour, nombre à déterminer).
Dans ce scénario, les Sixers devront envoyer évidemment plusieurs choix de draft. Le contrat de Tobias Harris est expirant et les Wizards peuvent donc le prendre. Korkmaz est juste là pour équilibrer les salaires échangés. Il faut donc des picks pour donner envie à Washington de choisir cette voie. Le seul hic, c’est que Philly ne peut envoyer ses tours de draft qu’à partir de 2029. Est-ce qu’un seul peut suffire ? Tout dépend finalement de ce que les autres franchises proposeront pour Beal.
Brooklyn Nets
L’équipe new-yorkaise semble plus proche de revenir dans la course au top-4 à l’Est que de se reconstruire. Son effectif est truffé de très bons joueurs de devoir et il ne manque qu’un male alpha. Maintenant, est-ce que ce male alpha est vraiment Bradley Beal… c’est une autre histoire.
Brooklyn reçoit : Bradley Beal (46 M)
Washington reçoit : Ben Simmons (37 M), Cam Thomas (2 M), Royce O’Neale (9 M), une compensation à la draft (premier ou deuxième tour, nombre à déterminer).
Les Nets peuvent sans doute gagner les enchères en envoyant par exemple plus de tours de draft que leurs concurrents. Ils devront en attacher au moins un pour faire passer la pilule Ben Simmons, dont le contrat reste moins lourd que celui de Bradley Beal. Qui sait, l’Australien peut peut-être même se relancer à Washington. Cam Thomas dispose aussi de l’étiquette de scoreur qui a besoin d’une opportunité pour exploser. Au final, ce deal est moins intéressant pour Brooklyn. Beal est presque trop « vieux » pour se mêler à ce groupe. Il risque d’y avoir une déconnexion.
New York Knicks
Vainqueur d’une série de playoffs pour la première fois depuis 2013, l’équipe de Manhattan peut essayer de jouer les outsiders à l’Est en ajoutant de la force de frappe offensive.
New York reçoit : Bradley Bal (46 M)
Washington reçoit : Evan Fournier (18 M), Derrick Rose (15 M), Immanuel Quickley (4 M), une compensation à la draft (premier ou deuxième tour, nombre à déterminer).
Ce serait un très gros investissement financier pour New York. Il peut y avoir d’autres versions du deal, incluant par exemple Obi Toppin ou RJ Barrett en élément complémentaire ou central. Les Knicks ont aussi des picks à céder pour faire pencher la balance en leur faveur. C’est sûr que c’est cher payé contrairement à l’offre des Sixers par exemple. Mais c’est l’idée, faire grimper les enchères pour remporter la mise. Est-ce vraiment une bonne idée ? Difficile à dire. Mais les dirigeants de Big Apple ont le chic pour se planter, même après une succession de bons choix.
Portland Trail Blazers
Damian Lillard veut du renfort et la franchise semble ouverte à l’idée de continuer à viser la gagne. Ça tombe bien, un All-Star est disponible.
Portland reçoit : Bradley Beal (46 M)
Washington reçoit : Anfernee Simons (24 M), Jusuf Nurkic (16 M), Keon Johnson (2 M)
Un transfert qui n’a du sens que si Portland garde son choix numéro trois pour l’échanger dans un autre deal. En gros, les Blazers essayeraient de faire venir deux stars durant la même intersaison : Bradley Beal en sacrifiant Anfernee Simons – susceptible d’exploser aux Wizards – et éventuellement un Pascal Siakam en lâchant le pick aux Raptors.