Comment les Blazers peuvent entourer Damian Lillard d’une deuxième star

Damian Lillard est un crack mais il faut que les Portland Trail Blazers puissent l'entourer avec un autre joueur majeur.

Comment les Blazers peuvent entourer Damian Lillard d’une deuxième star

Encore une masterpiece de Damian Lillard. 60 points. Plus fort encore, 60 points à 21 sur 29 aux tirs dont 9 sur 14 à trois-points et 9 sur 10 aux lancers-francs. L’une des pointes à 60 unités les plus efficaces de l’Histoire de la NBA. Une démonstration de plus pour une superstar à la panoplie offensive quasiment sans équivalent dans sa profession.

60 points et il n’en fallait pas moins pour offrir aux Portland Trail Blazers la victoire contre le Utah Jazz (134-124). Lillard est en mission. Il reste sur huit matches à 39 points, 54% de réussite, 42% derrière l’arc, 4 rebonds et plus de 8 passes de moyenne. L’ironie ? La franchise de l’Oregon n’a gagné que la moitié des rencontres en question. Cette série exceptionnelle est un cri d’appel à l’aide envers ses dirigeants. Il est déterminé à mener son équipe en playoffs, déterminé à la faire gagner. Mais il lui faut de l’aide.

Il se répète que le management est conscient de la situation et que l’organisation va tout faire pour offrir un effectif compétitif à son joueur All-Star. Ce serait donc la volonté du front office : ne pas céder. Regarder vers le haut du classement et ne pas songer à la draft. Autrement dit, essayer de se renforcer dans les prochains jours avant la deadline des transferts.

Les Blazers peuvent éventuellement progresser à la marge en ajoutant des joueurs de banc, logiquement moins chers. Mais ça ne suffira pas. Même deux bons vétérans capables de donner 15 à 25 minutes productives ne feront pas de cette équipe l’une des cinq ou six meilleures de la Conférence Ouest. Portland part d’assez loin. Les joueurs de Chauncey Billups sont douzièmes avec un bilan négatif (23-25), même s’ils restent à moins de trois matches de la sixième place. Sauf grand reversement de situation, Damian Lillard et ses partenaires devront sans doute passer par le play-in (sachant qu’ils ne figurent pas dans le top-10 pour l’instant) pour se qualifier en playoffs.

Alor, ça veut dire quoi, se renforcer ? Si les insiders mettent autant l’accent sur l’envie des dirigeants de vraiment entourer le meneur, ça sous-entend que ces derniers seraient donc prêts à prendre des risques. Prêts à faire les choix difficiles. Ceux qui fâchent. Ceux qui peuvent faire enrager certains supporters. Ceux qui peuvent payer ou plonger l’équipe dans le néant basketball-istique d’ici quelques années. Prêts, peut-être, à sacrifier l’un des deux, voire les deux, jeunes talents prometteurs de cette équipe. Anfernee Simons et/ou Shaedon Sharpe.

Une partie des fans de Portland rêvent d’un bel avenir avec Simons, scoreur de 23 ans qui tourne déjà à presque 22 points par match, et Sharpe, septième choix de la dernière draft aux capacités athlétiques hors-normes et au potentiel vraiment intrigant. Ce duo est censé assurer aux Blazers une place parmi les huit meilleures de l’Ouest sur plusieurs années. Mais d’ici combien de temps ? Surtout, cette promesse reste très, très incertaine. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que Damian Lillard est bien là (pour le moment et visiblement pour toujours) et il est encore l’un des douze meilleurs basketteurs au monde.

Sans une collection de picks à refourguer, seul un transfert de l’un des deux, voire encore une fois des deux en même temps, devrait permettre à la franchise de monter un package suffisamment séduisant pour attirer un « game changer », du moins un autre vrai joueur coté parmi les 25 ou 30 meilleurs de la ligue, dans l’Oregon.

Les supporters apprécient particulièrement Simons mais il est intéressant de noter que le jeune arrière dispose du plus mauvais différentiel parmi les titulaires (-0,1 point sur 100 possession, donc rien de choquant, ça reste neutre). En tout cas le seul dans le négatif. Sharpe est celui qui a le pire rating (-3,3) parmi les joueurs qui passent plus de 15 minutes par match sur le terrain. Les deux sont bons, et ces statistiques ne donnent qu’une infime partie de l’Histoire. L’idée reste de rappeler qu’ils ne sont pas vraiment prêts à contribuer dans une équipe qui gagne autour de 50 matches par saison, ce à quoi aspirent les Blazers avec Dame.

Si Simons arrive à rester efficace et productif même en jouant avec Lillard, notons aussi que le duo affiche un différentiel de +1,8 sur 100 possession. Rien d’extraordinaire. Le backcourt Lillard-Hart apporte par exemple +5,3 points. Parce que finalement plus complémentaire. Encore faut-il trouver un bon trade pour Sharpe et/ou Simons. Les balancer pour le premier joueur pas mauvais venu serait une (grave) erreur. Il faut viser du lourd.

Pascal Siakam (Toronto Raptors)

Sans doute le meilleur joueur éventuellement disponible sur le marché en février. Mais il vaut cher. Les Raptors sont conscients du talent du Camerounais, mieux que quiconque. C’est un all-around player capable d’être la deuxième option d’une formation qui joue le titre. Il lui manque un petit truc pour vraiment être une superstar dans cette ligue mais Siakam sait tout très bien faire, autant en attaque qu’en défense. C’est un ailier qui peut révolutionner une équipe. Surtout au côté de Damian Lillard.

Les Blazers n’ont pas vraiment de picks. Leur choix de draft 2023 reviendra à Chicago. Sauf qu’avec les protections, il est possible qu’ils reviennent aux Bulls soit cette année, soit en 2024, soit en 2025, soit en 2026, soit en 2027 ou 2028. Bref, ça bouche les possibilités. Le pick 2029 peut être envoyé sans protection et il est susceptible d’intéresser Toronto puisque qui sait où en seront les Blazers d’ici là ? Lillard aura 38 ans.

Pascal Siakam Raptors Toronto

Plus que des tours de draft, il faut donc centrer l’échange sur des jeunes. Simons, bien sûr, mais aussi Sharpe, un Canadien qui plus est. Les deux doivent être inclus pour que les Raptors commencent à réfléchir. Simmons ET Sharpe contre Siakam, ça peut paraître trop cher pour certains supporters de Portland… et pas assez chers pour d’autres de Toronto. Comme quoi.

Il faudrait inclure d’autres joueurs pour respecter l’équilibre des salaires. Soit Jusuf Nurkic, en réclamant par exemple Thaddeus Young ou Khem Birch en plus, soit Justice Winslow, voire carrément Gary Payton II. Libérer Nurkic n’est pas forcément néfaste pour les Blazers – il est doué mais pas assez constant et trop limité dans certains aspects du jeu – mais ça laisserait un vide dans la peinture. Même si Pascal Siakam serait idéal en poste cinq small ball d’une équipe très offensive.

Nurkic et Simons peuvent suffire niveau salaire mais est-ce que ces deux joueurs et un pick intéresseront Masai Ujiri ? Tout dépendra de la réalité du marché. Une offre avec Hart, Nurkic et Sharpe – ou Payton, Sharpe, Winslow et Nurkic – fonctionne aussi théoriquement mais pas sans y attacher sans doute au moins trois tours de draft. Ça paraît donc vraiment compliqué.

OG Anunoby

Un autre joueur de Toronto mais moins cher, car moins talentueux, que Siakam. Les Blazers peuvent éventuellement proposer Sharpe et le contrat avantageux de Josh Hart (12 millions jusqu’en 2024). Sauf que là encore, il aurait fallu des picks à refourguer. Une équipe en aurai proposé trois pour l’ailier des Raptors.

Jimmy Butler

NBA-JIMMY BUTLER G4 Miami Heat

Une piste plus improbable puisque le Miami Heat n’est sans doute pas parti pour entamer une reconstruction. Mais ça se tente. Jusuf Nurkic, Anfernee Simons et un pick contre Jimmy Butler ? Les Floridiens seraient perdants dans l’immédiat mais leur fenêtre de tir est de toute façon bouchée. Simons aurait le mérite de se calquer sur le prime de Bam Adebayo et Tyler Herro. Lillard aurait lui une vraie deuxième star à ses côtés.

DeMar DeRozan

Plus fort que Simons mais pas assez fort pour vraiment changer la donne à Portland. Chicago sauterait sans doute sur l’occasion. Portland moins.

Verdict ?

Il est probable que les Blazers n’osent pas transférer l’un de leurs deux jeunes talents et attendant plutôt cet été, après un potentiel nouvel échec, pour essayer de trouver un joueur encore plus intéressant à associer à Lillard.