"Vous ne réalisez pas ce que vous avez jusqu'à ce que vous ne l'ayez plus. A chaque fois que quelque chose vous est enlevé, vous êtes obligé de prendre du recul et de considérer son importance dans votre vie. C'est ce que ça m'a fait avec le basket. Quand j'étais à l'écart, je suis devenu fou et j'ai réalisé qu'en fait le basket était une thérapie pour moi. Peu importe ce que je peux vivre en dehors, le simple fait d'être à la salle fait tout disparaître".Des mots assez forts dont on attendait de voir s'ils seraient suivis d'effet. Cette nuit, Griffin était bien présent pour les retrouvailles avec les Blazers, avec la ferme intention de se faire pardonner et de rappeler à ceux qui l'ont enterré un peu vite qu'il est l'un des meilleurs joueurs de la ligue. On se demandait si "Quake" allait la jouer chien fou prêt à dunker sur tout ce qui bouge, ou s'il opterait pour du all-around, comme depuis trois ans maintenant. On a eu droit à un mix des deux, pour une performance aussi énergique que complète (27 points, 13 rebonds, 3 interceptions et un contre) qui a guidé LA vers un succès contre l'un de ses nouveaux rivaux.
Tout n'a pas été parfait pour Griffin, qui a continué de s'éloigner un peu du cercle (9/22 au shoot) malgré les invectives de Charles Barkley sur le plateau de TNT - on adore Chuck mais c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité puisqu'il tentait pas loin de 200 shoots extérieurs sur certaines saisons et pas souvent avec réussite... - et à commettre des fautes évitables. Mais face à un adversaire redoutable et avec qui une vraie animosité s'est développée (cf DeAndre Jordan vs Mason Plumlee et Blake Griffin vs... Mason Plumlee), le #32 des Clippers a su peser tout en gardant son sang froid.
Parmi les candidats évidents au titre de MVP, Griffin n'a évidemment pas démarré sur la même cadence que Kawhi Leonard, LeBron James, Russell Westbrook ou Anthony Davis, mais on le voit bien rattraper progressivement son retard à coups de double-doubles et de performances marquantes. Et enfin mener les Clippers au-delà de cette barrière psychologique des demi-finales de Conférence ?
"On sait tous ce que les gens se disent aujourd'hui. 'Ils vont se faire taper en playoffs comme chaque année, ce sont les Clippers. Je n'ai qu'une chose à dire : le noyau dur de notre équipe est le même qui a battu les Spurs champions en titre il y a un an et demi".