Il ne faut pas se mentir, il n'est pas toujours facile de regarder les matches des Washington Wizards. En reconstruction, la franchise laisse de grandes libertés aux deux "stars", Jordan Poole et Kyle Kuzma, qui arrosent beaucoup. Mais d'un point de vue très français, il y a deux arguments forts pour se motiver à suivre cette équipe : Bilal Coulibaly et Alexandre Sarr.
Sélectionné au #2 pick de la Draft NBA 2024, Sarr cherche logiquement encore sa place dans le collectif des Wizards. Plutôt discret et surtout maladroit offensivement, l'intérieur a déjà affiché quelques promesses défensives.
Mais sur ce début de saison, l'étincelle tricolore de DC se nomme bel et bien Coulibaly. Après une année rookie prometteuse, le vice-champion olympique de Paris 2024 donne le sentiment de passer un véritable cap.
Trae Young a été muselé !
Dimanche, le jeune talent de 20 ans a ainsi battu son record de points (23) face aux Cleveland Cavaliers (116-135). Un bon signe, notamment par rapport à ses nouvelles responsabilités offensives. Mais cette nuit, il a certainement signé le meilleur match de sa carrière NBA !
En effet, lors de la première victoire des Wizards cette saison contre les Atlanta Hawks (121-119), Coulibaly a été omniprésent. Sans surprise, le natif de Saint-Cloud a surtout fait la différence sur le plan défensif. Avec une mission simple : ralentir le meilleur joueur des Hawks, Trae Young.
Et sur le papier, le défi était de taille ! En forme, le meneur d'Atlanta a enchaîné de superbes performances sur ses trois premiers matches : 30 points et 12 passes décisives, 38 points et 10 passes décisives, 24 points et 8 passes décisives. Mais c'était avant de se frotter à la défense de Coulibaly !
Energique, agressif et intense, le Tricolore a totalement court-circuité la superstar. En échec aux tirs (2/15), Young a semblé de plus en plus frustré et n'a pas trouvé la solution sur le plan individuel. Limité à 14 points, il a distribué 13 passes décisives... mais a concédé 6 ballons perdus.
Puis surtout, dans un final sous tension, il a loupé le tir de la gagne. En même temps, Young a été gêné sur cette tentative par l'excellente défense de Coulibaly.
"Aujourd'hui, j'ai vraiment senti qu'ils manquaient des tirs à cause de moi. En voyant Young se sentir un peu frustré, j'ai compris que je faisais du bon travail. Comment j'ai vu cette frustration ? Ils parlaient beaucoup plus à l'arbitre", a confié Bilal Coulibaly pour le Washington Post.
Une performance défensive XXL pour le #7 pick de la Draft NBA 2023. Mais cet aspect de son jeu, si précieux, ne représente plus une surprise après son année rookie.
— . (@dphoop2425) October 29, 2024
🎙️ Les enseignements (hâtifs) de la première semaine NBA
Bilal Coulibaly peut aussi marquer...
Par contre, sur sa deuxième saison en NBA, Coulibaly se retrouve attendu au tournant sur le plan offensif. Encore une fois, il est parfois difficile d'exister à Washington avec Poole et Kuzma. Mais sous les ordres de l'entraîneur Brian Keefe, il existe une volonté de responsabiliser le Français des deux côtés du parquet.
Le coach des Wizards l'a publiquement confirmé. Et on l'a ressenti contre les Cavs (23 points), mais aussi face aux Hawks (17 points). Surtout, il y a aussi le désir de développer le jeu avec le ballon du jeune talent.
Même dans une soirée où il n'a pas été en réussite à longue distance (1/5), Coulibaly a fait des différences. Notamment grâce à ses pénétrations. Agressif, il a été capable de griller une défense des Hawks trop permissive, mais aussi de provoquer des fautes.
Et dans sa façon de se développer, on le sent prêt à assumer ce rôle plus important. La nuit dernière, il n'avait par exemple pris que 2 tirs à la pause. Puis il a connu une belle montée en puissance avec notamment 11 points dans le dernier quart-temps.
Il s'agit d'une clé pour le développement de Bilal Coulibaly. Même s'il peut toujours progresser, il a déjà démontré son potentiel défensif. Désormais, pour s'imposer définitivement comme un membre majeur du futur des Wizards, il doit prendre une nouvelle dimension offensivement.
L'électrochoc pour (re)lancer le projet à Washington.
Bilal Coulibaly : l’arrivée d’Alex Sarr et ses attentes avec Washington
Dans le quatrième quart, dans un match à une possession où il doit défendre sur le meilleur attaquant adverse, et alors que Poole ou/et (selon les moments) Kuzma sont sur le parquet, c'est lui qui prend l'équipe sur ses épaules en attaque. Complètement décomplexé, il joue des picks, attaque le cercle, provoque des fautes, met ses lancers (une progression aussi dans ce domaine ?), et fait les bonnes lectures pour décaler ses coéquipiers.
Un match et surtout une fin de match de patron.
On a hâte de voir la suite.