Karl-Anthony Towns, le chef de meute
A Minnesota, tout commence avec le premier choix de la draft 2015. Il est déjà l’un des vingt meilleurs joueurs NBA, même s’il apprend encore les ficelles du métier. Il est devenu le plus jeune joueur de l’histoire des Wolves à dépasser la barre des 40 points. Un exploit non négligeable étant donné que la franchise a connu quelques jeunes cracks comme Kevin Garnett, Kevin Love, Stephon Marbury… mais aussi Al Jefferson et Michael Beasley. KAT est le joueur le plus prometteur de la bande (le plus jeune aussi). Plus encore, il incarne le futur de cette ligue qui veut conserver l’esprit du small ball en mettant des joueurs de plus en plus grands, de plus en plus polyvalents et de plus en plus athlétiques sur le terrain. Il a 21 ans mais il sait déjà tout faire : post-up, face-up, crossovers, shoots à trois-points, courir, passer, driver, défendre. Il a 21 ans mais il a déjà accumulé de l’expérience en jouant avec la sélection dominicaine alors qu’il était encore au lycée.« Je suis vieux. J’ai 21 ans mais j’ai de l’expérience. J’ai l’impression d’avoir 60 ans », plaisantait le natif du New Jersey.Déjà un habitué du 20-10, l’intérieur peut être aligné dans n’importe quelle lineup. Il peut protéger le cercle et tenir le choc contre des pivots lourds ou courir après des joueurs plus rapides loin du cercle. C’est un diamant qui commence seulement à montrer l’étendue de ses possibilités. Avec Towns, les Wolves ont mis la main sur un champion en puissance. Pas seulement sur le terrain, mais aussi dans l’attitude (Cf : REVERSE #60). Il est charismatique, intelligent, mâture, bien éduqué, humble et travailleur. Le package intégral.
Andrew Wiggins, un T-Mac 2.0
S’il y a bien un qui peut se réjouir de la présence de Towns, c’est Andrew Wiggins. Prodige depuis le lycée, le Canadien ne faisait cependant pas l’unanimité auprès des scouts. Certains craignaient que sa nonchalance, ou ce qui y ressemble, soit le signe de l’absence du « killer instinct » pour le jeune homme. Autrement dit, aussi talentueux soit-il, les observateurs voyaient en lui un futur lieutenant de luxe, un All-Star et éventuellement un futur top 10 player mais pas un Franchise Player A++, pas une superstar capable de mener une équipe au titre. Et ce n’est pas une honte. Après tout, pour l’instant, il n’y a que trois ou quatre joueurs capables de réellement porter leur organisation vers les sommets des sommets. De quoi rappeler Tracy McGrady, à qui il a souvent été comparé. Certains, comme David Fizdale, le coach des Memphis Grizzlies, préfère évoquer Kobe Bryant mais Wiggins n’a pas le même regard assassin quand il joue, en tout cas pas encore. Comme ses deux glorieux aînés, le premier choix de la draft 2014 excelle en isolation. Il a l’art de provoquer des fautes quand il attaque le cercle (6,7 lancers tirés par match) et il a nettement progressé derrière l’arc depuis le coup d’envoi de la saison. Avec Towns, Wiggins a de quoi former le duo « one-two punch » le plus dominant depuis Shaq et Kobe ou… T-Mac et Yao, les blessures en moins.Zach LaVine, bien plus qu’un simple dunkeur
L’évolution la plus surprenante des trois, car la moins attendue donc, est certainement celle de LaVine. Il est utilisé aux Wolves dans un registre à la Klay Thompson ou J.J. Redick – toutes proportions gardées – avec beaucoup de coupes, de mouvements sans ballon et de catch-and-shoot. Et il le fait très bien. Perdu sous les ordres de Sam Mitchell, le dunkeur le plus dingue de la NBA renaît depuis qu’il est enfin placé à son poste, celui d’arrière. La mène mettait en lumière ses lacunes fondamentales mais il a appris et il a développé un tir extérieur fiable qui font de lui un atout offensif de poids, surtout aux Wolves. Il est intéressant de suivre le développement du jeune californien mais il semble de plus en plus sûr qu’il devienne un vrai joueur de basket et non pas un simple marsupilami. Les trois stars en devenir vont maintenant grandir ensemble. Car le terme « Big Three » est peut-être un peu exagéré dans leur cas. Dans les faits, ils sont prometteurs mais ne font pas gagner leur équipe.« Nous sommes encore jeunes. C’est ma deuxième saison NBA et c’est leur troisième », explique Karl-Anthony Towns. « Nous sommes encore des bébés dans cette ligue. »Les attentes sont pourtant déjà grandes. De nombreux analystes imaginaient les Timberwolves se mêler à la lutte aux playoffs en début de saison. Une théorie un peu trop hâtive qui en dit long sur le potentiel des trois larrons. Les résultats actuels viennent rappeler qu’ils sont encore très jeunes. Ils ont beaucoup à apprendre. Mais le management peut envisager l’avenir sereinement. Les Wolves n’ont peut-être pas encore un « vrai Big Three » mais leur trio a les bases pour révolutionner la ligue un jour ou l’autre.